« Je n’ai jamais cherché à empêcher un opposant de circuler dans notre pays. Je n’ai jamais cherché à empêcher un opposant ou des opposants à se réunir sur le territoire de notre pays. Je n’ai jamais fait cela. Je n’ai jamais exclu personne. Je n’ai jamais exclu aucun parti politique parce que, pour moi, c’est l’égalité des chances et accepter le dialogue. Ne faites pas aux autres ce que vous ne voulez pas qu’on vous fasse ». Ces affirmations sont de Boni Yayi. Il les a faites, samedi 4 novembre 2023, à Dassa-Zoumè, au détour d’une messe de soutien à l’ancien ambassadeur Ruffin Zomahoun.

 

Ces déclarations, qui ne sont pas contredites à ce jour, nous amènent à faire une comparaison entre la gouvernance Yayi et celle Talon, pour ce qui est des relations pouvoir-opposition. On peut tout reprocher à Boni Yayi mais on ne pourra pas dire que sa gouvernance a été ponctuée d’une série d’actes qui constituent des entraves à la liberté, liberté d’expression, la liberté d’aller et venir. On se souvient de tout le tapage que faisait l’opposition avec à sa tête Bruno Amoussou. On se souvient de tout le tapage que faisaient les syndicalistes, le mouvement « Les mercredis rouges » et autres. On n’avait même de la peine à trouver la frontière entre opposition et syndicalisme. Malgré ça, combien d’opposants il y avait en prison ou en exil? L’expression démocratique était une réalité sous Boni Yayi.

Et quand bien même il lui arrivait d’entraver une liberté, il était ouvert aux critiques et prêt à revoir sa copie quand des personnalités allaient vers lui pour faire une doléance. Ce trait de caractère de Boni Yayi transparaît dans les aveux de l’ancien président de la Cour constitutionnelle, Théodore Holo. Quand Patrice Talon a été arrêté en 2012 pour une affaire supposée de disparition de milliards au Port de Cotonou, les présidents d’institutions d’alors, Théodore Holo et Ousmane Batako en tête ont plaidé sa cause auprès de Boni Yayi et le lendemain, Patrice Talon est libéré. Aujourd’hui, quand on parle de cet épisode, on emploie l’expression brève arrestation. Mais c’est parce que Boni Yayi a écouté les personnalités venues lui parler et a agi en conséquence.

Le chef c’est aussi celui qui ne cherche pas à avoir coûte que coûte raison face à des faits réels ou supposés. Le chef ce n’est pas celui qui se cramponne à sa vérité à lui ou à celle des laudateurs. Ce n’est pas celui qui est dans le déni tout le temps. Savoir écouter aussi ceux qui sont vos opposants et agir de sorte à toujours préserver la paix sociale est une qualité qu’on ne retrouve pas toujours chez tous les dirigeants. Boni Yayi en avait. Il savait pardonner ceux qui sont sous son autorité pour des fautes commises ou supposées.

 

M.M

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