A travers un entretien, Léobard Mahounou Bognon, le Vice-président chargé des projets à l’Ensemble Vocal les Aires Sacrées du Bénin (Evas Bénin) dévoile en substance l’objectif du voyage du groupe sur la France.

Présidé par Guy Christophe Assogba, le chargé de la technique à ‘’Evas Bénin’’, ce groupe de chants polyphoniques et de danses a commencé son rassemblement depuis le 10 juillet 2016.  Et sa première sortie officielle est effectuée le 13 mai 2017. Ils partent pour un séjour de trois semaines, c’est-à-dire du 08 au 29 août 2024 pour défendre les couleurs nationales sur trente (30) scènes.

Matin Libre : ‘’Evas Bénin’’ s’active pour se rendre sur une expédition internationale. Déjà présentez-nous le contexte ?

Léobard Mahounou Bognon : Il faut déjà rappeler que l’Ensemble vocal des aires sacrées, il y a deux ans, a représenté le Bénin sur le festival du Houblon à Aguénor en France dans la région du Strasbourg. Et lors de ce festival nous avons eu l’opportunité de représenter le Bénin, de valoriser et vendre la destination Bénin.  Et notre prestation a plu à beaucoup de maires qui avaient participé en ce temps à ce festival. C’est dans ce contexte que ces maires se sont rassemblés en collaboration avec l’association Espérance Espoir de Marc Nasse pour nous inviter en France dans la perspective d’organiser un festival béninois en France. C’est-à-dire que ‘’Evas Bénin’’ organise le festival ‘’Béninto’’ en France pour révéler les danses et les percussions patrimoniales du Bénin en France. Et ce sera dans plusieurs villes dans la région d’Alzas. Donc voilà un peu le contexte dans lequel nous voyageons.

 

Le voyage est prévu pour quand et quel est le concept derrière ?

Nous voyageons sur trois semaines, c’est-à-dire du 08 au 29 août 2024. Nous avons donc trois semaines d’affilée pour tenir les spectacles sur une trentaine de scènes pour révéler le Bénin à partir de ses percussions et danses patrimoniales. Je voudrais faire remarquer que ‘’Evas Bénin’’ danse et chante sur les percussions patrimoniales en polyphonie. C’est une singularité propre à nous que nous avons développée et qui nous permet d’impressionner nos différents publics que nous rencontrons. Nous chantons en polyphonie quel que soit le morceau. Nous ne chantons pas avec une seule voix. Nous chantons Sopra, Alto, Ténor et Basse. Et ce sont les mêmes personnes qui chantent qui dansent.

Il faut faire observer aussi que ce groupe exécute également les chants sacrés et religieux aux côtés des chansons patrimoniales que nous connaissons, touchez-nous-en un mot ?

Le groupe ‘’Evas Bénin’’ à la base, est normalement une chorale d’église. Mais nous avons compris qu’au-delà du chant choral que nous faisons, nous avons la capacité, le potentiel de vendre les valeurs culturelles du Bénin. Ainsi, nous prenons les chants patrimoniaux que nous travaillons et transformons en chants polyphoniques. Nous avons fait l’expérience avec les morceaux de Vano Baby, Faty, feu Janvier Dénangan, Sagbohan Danialou, Kalamoulaï, feue Zouley Sangaré, Kiri Kanta, pour ne citer que ces artistes. Ce sont des morceaux que nous avons travaillés en polyphonie et qui ont connu du succès, et si vous aller sur notre plateforme YouTube vous les verrez.

C’est déjà une tradition pour vous de prendre part à cette expédition pour laquelle vous vous envolez bientôt pour la France, dites-nous cette fois-ci quelle sera la particularité ?

La particularité d’abord c’est que nous n’allons pas sur un festival organisé par quelqu’un d’autre. C’est notre propre initiative que nous organisons en partenariat avec une association qui se trouve sur place en France. Donc comprenez que le projet de ce festival a été rédigé par ‘’Evas Bénin’’. Et il faut souligner que nous sommes soutenus par le ministère du tourisme de la culture et des arts.

Jouer sur trente scènes ce n’est pas une mince affaire. C’est beaucoup d’exigence en termes de préparation. Parlez-nous en ?

Pour faire de la danse patrimoniale telle que nous la faisons en polyphonie, il faut dire que c’est beaucoup d’exercices. Nous travaillons depuis plus d’un an pour ce festival que nous voulons présenter en France. Dans ce sens, nous avons eu à donner des concerts privés pour voir si ce que nous préparons donne un rendu fiable. Les choristes, que dis-je les artistes que nous avons à ‘’Evas Bénin’’ peuvent témoigner, nous travaillons acharnement. Dites vous que nous travaillons environ dix heures par semaine et ceci à un rythme effréné pour pouvoir aller représenter dignement le Bénin à l’international. Et en termes d’endurance, nous avons des artistes très endurants. Nous sommes accompagnés et encouragés par d’éminentes personnalités qui nous donnent de la force et de l’énergie de par leurs conseils. Je veux citer madame le Professeur Akoko Kindé Gazard, la présidente d’honneur du groupe ‘’Evas Bénin’’ que je salue au passage.

Alors combien de personnes voyagent actuellement et quels sont les groupes qu’elles iront rencontrer là-bas pour affronter les scènes ?

Nous sommes 28 personnes à vouloir prendre le départ ensemble pour la France. Arrivée sur place, il y aura plusieurs groupes auxquels nous allons nous frotter. Il y aura également des moments où il nous sera donné l’opportunité d’enseigner notre savoir-faire à nos frères qui sont en Europe.  Pour être plus clair, nous avons des ateliers de formation pour permettre à d’autres de bénéficier de notre savoir-faire. Vous savez, l’objectif de ce festival, ce n’est pas seulement d’aller danser et chanter. Il s’agit également de vendre la destination Bénin de sorte à aiguiser l’appétit des autres à vouloir visiter le Bénin. En effet, nous nous inscrivons dans la droite ligne du PAG du Président Patrice Talon. Là, le tourisme aussi prend son élan. Notre souhait est qu’aujourd’hui que nous soyons accompagnés par tous nos compatriotes. Parce que tout ce que nous allons faire là-bas ce sera pour tout le pays. Nous sommes déjà accompagnés par le ministère qui ne nous a jamais marchandé son coup de pouce. L’autre chose est qu’à notre retour, nous aurons à faire une restitution de ce festival, de l’ensemble de ce que nous allons faire là-bas, ce serait probablement en octobre.

Réalisé par Teddy GANDIGBE

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