DECLARATION

MANŒUVRES DE TALON AUTOUR DE LA CONSTITUTION DE 2019 EN VIGUEUR :

DOIT-ON S’OPPOSER SIMPLEMENT A SA REVISION OU SE BATTRE POUR SON ABROGATION ?

Le lundi 29 janvier 2024, en réponse à la demande de Talon de réviser le Code électoral et la Constitution dans leurs dispositions relatives aux parrainages, le parti « Les Démocrates » et ses partenaires politiques (sic) ont, dans un Communique final à l’issue d’une concertation : «- rejeté toute idée de révision de la Constitution dans le contexte actuel ; – exprimé leur refus catégorique de toute tentative de réaménagement du Code électoral » (Cf. « La Nation » n° 8419 du 30 janvier 2024). De même, Boni Yayi, dans une note sur sa page Facebook en date du 31 janvier 2024, écrit que : « le principe de précaution recommande de ne prendre le risque d’aucune révision avant la fin du dernier mandat du Président Talon. »

Que dire de ces positions ?

1- On sait que toute idée de révision de la Constitution à l’initiative du pouvoir de la Rupture vise la perpétuation du système de dictature autocratique instauré par Talon. Aucun doute là-dessus. Mais la Constitution actuellement en vigueur est celle de 2019 qui a légalisé le système de dictature autocratique de Talon. Alors « rejeter toute idée de révision », c’est accepter, cautionner le statu quo, la Constitution qui a légalisé les lois scélérates (qui ont occasionné des tueries à Bantè, Tchaourou, Savè, etc., qui ont mis des opposants en prison ou les ont contraints à l’exil) ; c’est la Constitution qui sous-tend le système partisan d’exclusion, le système électoral frauduleux, les lois esclavagistes pour les travailleurs et la jeunesse, la gestion opaque des biens publics (comme la ratification des accords de financements par le seul Chef de l’Etat sans l’accord préalable de l’Assemblée nationale), etc.

2- L’inconséquence des dirigeants du parti « Les Démocrates », c’est qu’ils cautionnent aujourd’hui, la Constitution autocratique de 2019 qu’ils avaient aussi, naguère et à juste titre, rejetée, combattue jusqu’à sa négation au profit de celle de 1990. De façon objective, par leur position actuelle, les dirigeants du parti « Les Démocrates » veulent maintenir le peuple ligoté dans les chaines de la Constitution de Talon. Ils rendent un grand service à l’autocrate qui compte justement, sur un peuple enchainé, sur la paix que prône Yayi à tout propos et sur tous les tons, pour le fonctionnement de son système électoral frauduleux en 2026.

3- Mais que faire puisqu’on ne peut pas non plus accepter la révision de la Constitution par Talon dont l’objectif est de pérenniser son système après 2026 soit avec lui-même au pouvoir ou par un des hommes du clan ? Ainsi objectivement, des deux côtés, le mal est infini. On se trouve comme dans une impasse si l’on reste dans le système.

4- Lorsque une situation se présente de la sorte, tout parti se réclamant du peuple observe ce que font les masses populaires, leurs luttes quotidiennes pour la survie, écoute leurs protestations sourdes ou ouvertes, analyse leurs aspirations. Il analyse également la situation du pouvoir, pourquoi telle ou telle initiative et en ce moment-là de sa part. Où en est le système au pouvoir ? C’est ce que, comme le dit le parti « Les Démocrates « , on peut qualifier de « contexte actuel ».

     5- Il est aisé de constater que dans le contexte actuel, Talon ne mérite plus de continuer à gouverner le Bénin pour avoir plongé le peuple dans l’abîme avec la faim endémique, la confiscation de toutes les libertés, l’humiliation de la mémoire de nos héros et de l’image du Bénin et du Béninois à l’étranger dans la servitude à la France coloniale. Le bilan du système, c’est d’avoir contribué avec son maître Macron à creuser le fossé entre le Bénin et le Niger, et à détruire la CEDEAO.

6- Dans ce contexte, ce que veut le peuple, c’est la fin du système failli de dictature autocratique. L’expérience de tous les peuples (y compris celle de notre pays), confrontés à des dictatures autocratiques montre qu’aucune élection ne défait le système. Il faut d’abord avoir, par des luttes populaires, terrassé le système de dictature autocratique avant de vaincre ses Chefs et partisans par les urnes. L’inconséquence des dirigeants du parti « Les Démocrates », c’est de semer des illusions sur des possibilités de vaincre le pouvoir de Talon, par les élections, sans avoir auparavant terrassé son système de dictature autocratique.

7- Alors, le seul mot d’ordre qui correspond au contexte actuel, c’est se battre pour l’abolition du système de dictature autocratique, pour l’abrogation de la Constitution de 2019 actuellement en vigueur. Ni NON, ni OUI à l’initiative de révision par la clique au pouvoir, mais OUI et En Avant pour des luttes multiformes pour déchirer, dessoucher et balayer la Constitution et les lois scélérates du système de dictature autocratique en faillite.

8- En conclusion, nous disons au peuple ce qui suit :

– S’OPPOSER SEULEMENT A LA REVISION DE LA CONSTITUTION DE 2019, C’EST FAIRE LE JEU DE TALON.

 

– IL FAUT DIRE NON A LA REVISION DE LA CONSTITUTION, MAIS AUSSI SE LANCER DANS DES LUTTES MULTIFORMES CONTRE LES MAUX QUI VOUS ASSAILLENT DE TOUTES PARTS POUR DECHIRER ET BALAYER LE SYSTEME AUTOCRATIQUE.

Ces luttes donneront les conditions pour la réunion des Etats-Généraux en vue de doter le pays d’une Constitution patriotique qui prenne en compte les intérêts de notre peuple.

Pour cela, il faut prendre exemple sur 1989 et faire mieux que 1989. Il faut travailler activement à rééditer un 11 décembre 1989. Pour cela, il faut du courage, de l’audace et beaucoup d’esprit de sacrifice. Notre peuple, héritier de Béhanzin, de Bio Guèra et de Kaba n’en manque pas. C’est le seul gage pour débarrasser le pays du système prédateur, affameur et apatride de Patrice Talon.

Cotonou, le 1er février 2024

Le Parti Communiste du Bénin

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