Home Bénin Société Pollution plastique: L’accord mondial se fait attendre, mais les négociations continuent

Pollution plastique: L’accord mondial se fait attendre, mais les négociations continuent

0

Malgré dix jours de discussions intenses et une mobilisation sans précédent, les négociations internationales visant à sceller un accord juridiquement contraignant contre la pollution plastique se sont conclues sans consensus. Réunis pour la cinquième session du comité intergouvernemental au Palais des Nations à Genève, les représentants de 183 États ont convenu de poursuivre les pourparlers à une date ultérieure.

Avec plus de 2.600 participants – dont 1.400 délégués officiels et près de 1.000 observateurs – cette session a marqué une nouvelle étape dans la mobilisation mondiale contre la pollution plastique. Diplomates, scientifiques, peuples autochtones, ramasseurs de déchets, Ong et artistes ont investi les couloirs du Palais des Nations, multipliant les actions pour rappeler l’urgence d’agir.

Des représentants d’îles du Pacifique, menacées par la montée des océans et la pollution marine, ont côtoyé des négociateurs venus des quatre coins du monde. Tous ont travaillé sans relâche, y compris lors d’une ultime session nocturne, dans l’espoir de faire avancer les discussions.

Des points de blocage persistants

L’objectif est ambitieux : rédiger un traité contraignant couvrant l’ensemble du cycle de vie des plastiques, de la production à la gestion des déchets. Mais les divergences restent nombreuses. Quatre groupes de contact ont tenté de progresser sur les questions les plus sensibles : plafonnement de la production, régulation des produits chimiques dangereux, mécanismes de financement et de conformité.

Malgré l’« engagement intensif » des délégations, aucune des propositions sur la table n’a permis de faire émerger un consensus. Le désaccord persistant sur les niveaux de responsabilité des différents pays, les intérêts industriels, ou encore les mécanismes de contrôle freine la conclusion d’un texte définitif.

Un revers que le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a accueilli avec regret : « Je regrette profondément que, malgré des efforts sérieux, les négociations se soient conclues sans consensus », fait savoir. Il a toutefois salué la volonté commune des États de rester engagés dans ce processus qu’il qualifie de « vital pour les populations et l’environnement ».

Même constat du côté d’Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’environnement (Pnue), l’agence en charge du processus : « Ces dix jours ont été difficiles, dans un contexte géopolitique complexe, marqué par des défis économiques et des tensions multilatérales », t-elle déclaré. Mais, a-t-elle insisté, « tous les pays souhaitent clairement rester à la table des négociations ». Et d’ajouter : « Même si nous n’avons pas abouti au texte de traité que nous espérions, le Pnue poursuivra son travail contre la pollution plastique, une pollution qui se trouve dans nos eaux souterraines, dans nos sols, dans nos rivières, dans nos océans et, oui, dans nos corps ».

 Vers une relance des discussions

Le processus, lancé en mars 2022, entre désormais dans une phase critique. Pour Luis Vayas Valdivieso, président du comité de négociation, cet échec partiel ne doit pas éroder la détermination des États : « Ne pas atteindre l’objectif que nous nous sommes fixé peut être source de frustration. Mais cela ne doit pas nous décourager ».

Un avis partagé par Jyoti Mathur-Filipp, qui supervise l’ensemble du processus de négociation. « Nous repartons avec une compréhension des défis à relever et un engagement renouvelé », a-t-elle affirmé, avant d’ajouter : « Nous avons désormais l’obligation de progresser . »

Th.A. 

NO COMMENTS

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Quitter la version mobile