Le programme africain de bourses sur les armes légères et de petit calibre a connu son épilogue le vendredi 7 novembre au Centre de perfectionnement aux actions post-conflictuelles de déminage et de dépollution (Cpadd) de Ouidah, au Bénin. Mis en œuvre par le Centre régional des Nations unies pour la paix et le désarmement (Unrec), il a permis de former 19 experts venus de divers pays africains.
Après deux semaines de formation théorique au Togo, le programme s’est achevé au Bénin par une semaine de pratique sanctionnée par la remise de certificats aux boursiers. Les bénéficiaires ont participé à des exercices concrets de marquage et de destruction d’armes. La thématique de la formation étant en parfaite adéquation avec les missions du Cpadd, le directeur du Centre, le Lieutenant-colonel Djimon Sahgui, a exprimé à la clôture de la formation sa satisfaction. « Le Cpadd a été honoré d’abriter cette session pour la simple raison que la thématique que vous traitez fait partie de nos missions », s’est-il réjoui.
Pour le porte-parole des 19 boursiers, Bamidele Matthew Shafa, c’est une fierté d’avoir pris part à cette formation. Il a salué l’initiative de ce programme qu’il apprécie, au nom de ses collègues, à sa juste valeur. Selon lui, « Aucune région d’Afrique n’est épargnée par les crises et les violences alimentées par la circulation incontrôlée des armes. » C’est pourquoi il a remercié les Nations unies et l’Unitar pour avoir conçu et mis en œuvre ce programme.
Il estime qu’il sera possible de réduire considérablement la prolifération des armes légères et leurs effets dévastateurs si les recommandations formulées au cours de la formation sont mises en œuvre. Afin de permettre aux forces armées de mieux appréhender les enjeux liés à la gestion et au contrôle de ces armes, Bamidele Matthew Shafa a suggéré que ce programme soit intégré comme module dans les formations militaires à travers le monde.
Tout au long de la formation, les participants se sont montrés particulièrement engagés. Au nom du directeur de l’Unrec, Abdel Qayyoumou Darou-Salim a salué cet engagement commun pour la paix et la sécurité. Il a exprimé l’espoir de voir ce réseau constitué par les bénéficiaires « croître et contribuer durablement au progrès de la gestion des armes en Afrique. »
Le coordonnateur du programme, Manuel Martinez Miralles, a également salué l’esprit d’innovation et la pertinence des participants. « Vos approches innovantes en matière de gestion des stocks d’armes, d’engagement communautaire ou de marquage et de traçage ont été inspirantes. Vous avez remis en question nos hypothèses, posé des questions pertinentes et proposé des solutions solides. C’est exactement l’esprit que nous espérions. », a-t-il fait remarquer.
Au-delà des échanges et du partage de connaissances à la fois techniques, stratégiques et opérationnelles, ce programme de bourses africain a fait émerger une nouvelle cohorte de leaders, une source de fierté et d’optimisme pour le coordonnateur. À la fin de la formation, il a estimé que les bénéficiaires sont désormais devenus de véritables multiplicateurs de force :
« Vous disposez désormais des outils, des connaissances et des réseaux nécessaires pour renforcer la mise en œuvre nationale et la coopération régionale. »
Selon lui, ces experts ont un rôle déterminant à jouer dans la promotion du contrôle des armes légères et dans la réduction de la violence en Afrique. « Chaque politique que vous contribuez à renforcer, chaque arme que vous contribuez à tracer, chaque frontière que vous aidez à sécuriser signifie que vous sauvez des vies et bâtissez des sociétés plus sûres. », a-t-il dit.
Le coordonnateur a exhorté les participants à poursuivre leurs efforts et à consolider les acquis de la formation. « Ce matin, nous avons visité la statue de l’Amazone d’Abomey. J’y ai vu, dans son regard, de la détermination et du courage. En retournant dans vos pays respectifs, portez cette même détermination et ce même élan», a conclu Manuel Martinez Miralles.
Teddy GANDIGBE
