L’homosexualité, bien qu’elle reste un sujet tabou, est encore loin d’être acceptée dans la société béninoise. Reconnue comme une vielle pratique, l’homosexualité n’a jamais été aussi flagrante qu’aujourd’hui. Au Bénin ou encore en Afrique, il y a de plus en plus d’homosexuels, lesbiennes, bisexuels, transgenres qui s’affichent. Certains ont finalement accepté l’idée d’une cohabitation pacifique avec cette catégorie de personnes. D’autres restent fermement opposés à cette réalité.

« On ne choisit pas son orientation sexuelle », c’est ainsi que Roméo (nom d’emprunt), un jeune homme gay béninois justifie son statut d’homosexuel. Âgé de 19 ans, il découvre son attirance pour les hommes à 8 ans durant un jeu intime avec un ami. Et pour son premier acte sexuel, le destin lui fit rencontrer un « homme blanc » alors qu’il n’avait que 15 ans. Et depuis, il y a pris goût. Il confesse que cela est inné en lui, qu’il n’a pas choisi d’être homosexuel, bien qu’il soit fier de cela.

Le monde part-il complètement en vrille, cède-t-il à la perdition ou c’est l’évolution normale des choses ? Ils sont partout. Les homosexuels ne se cachent plus. Ils s’assument.

Sociologue, Boris Sagbo pose le diagnostic et évoque les origines de l’homosexualité au Bénin. Entre autres raisons, il évoque le manque d’affection des parents, leur absence dans la vie de l’enfant; les nombreuses déceptions amoureuses et rejets du sexe opposé et surtout l’environnement hostile dans lequel l’enfant grandit, c’est-à-dire qu’il soit toujours dans les activités et jeux féminins.

Geoffroy Natta N’Tcha, professeur de philosophie, renchérit en ajoutant l’influence des médias car l’homosexualité est présente dans toute les séries ; publicités ; télé- réalités et la jeunesse imite tout ce qui passe à la télévision. Ensuite l’inexistence d’une loi au Bénin qui l’interdise bien qu’elle soit mal vue dans la société. Au Bénin, l’homosexualité n’est ni interdite, ni légalisée. De même, la situation de crise économique (pauvreté) qui pousse certains jeunes à s’adonner à cette pratique aux fins d’un bénéficie pécunier, en couchant avec de richissimes hommes blancs homosexuels.

Une pratique aussi vielle que le monde

Aux dires du professeur Geoffroy Natta N’Tcha, l’homosexualité existe depuis la préhistoire. Elle était pratiquée dans les siècles antérieures pour les rituels et autres pratiques sectaristes. « Tout cela était fait en cachette loin des regards indiscrets. Mais aujourd’hui elle a été modernisée dans les pays développés à cause des nombreuses difficultés à être un couple hétérosexuel. Les droits de la femme sont si stricts qu’ils représentent un sérieux désavantage pour certains hommes. Alors ceux-ci préfèrent se mettre entre eux. Les femmes n’ayant plus satisfaction chez les hommes se mettent aussi ensemble. D’où la renaissance de l’homosexualité. Très vite, elle a été vulgarisée tout d’abord avec ses défenseurs et la création d’une communauté pour les personnes de ce genre (Lgbtq++). La plupart sont, soit homosexuels ; lesbiennes ; bisexuels ou transgenres. On peut citer entre autres Kaithlyn Jenner, Lil nas x, Willow Smith…etc. On a même dû créer un pronom personnel pour les désignés « iels » qui apparaît aussi dans les moteurs de recherches Google.

Stigmatisations…

Depuis, les homosexuels semblent ne plus être enclin à ne s’épanouir que dans l’ombre au Bénin. Ils se mettent à envahir les réseaux sociaux tels que Facebook, Instagram, Snapchat, Tik tok… Avec les transgenres comme Mar léfique, Chocolette et autres qui se chargent de promouvoir cela à travers leurs publications et photos. Malgré, le fait que l’église ait interdit cela dans son enseignement, le Pape François autorise la célébration des mariages homosexuels dans toutes les églises du monde. Cette décision ne fait pas l’unanimité au sein du grand public.

Dans certains pays musulmans d’Afrique, on lapide les homosexuels ou leur fait subir toute sorte de stigmatisations. Bref, en Afrique cela est très mal perçu et l’environnement demeure hostile aux homosexuels. La véritable question est de savoir si l’on devrait discriminer ou tuer quelqu’un juste à cause de son orientation sexuelle. Les pays comme le Ghana, Namibie, Sierra-Léone, le Zimbabwe, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, le Kenya, le Ouganda, la Tanzanie, la Somalie, le Soudan et autres, n’autorisent pas l’homosexualité et punissent l’acte à des années de prison voire à perpétuité ou encore par la peine de mort. Néanmoins, l’Afrique du Sud est le seul pays qui autorise le mariage homosexuel. Il y a aussi des organisations qui luttent contre l’homophobie et aident les sociétés africaines à faire évoluer leurs regards par rapport à l’homosexualité. C’est le cas d’Afrique Arc-en-ciel. Les droits de l’homme veulent que tous soient égaux et condamnent la discrimination. Au point où elle a évolué, l’homosexualité peut-elle être éradiquée ? Chasser le naturel, il revient au galop. Le cas échéant, les africains ne devraient-ils pas faire l’effort de cohabiter avec les homosexuels ? A tout point de vue, les sociétés africaines ne sont pas encore prêtes à accepter cette réalité.

Larysson KOKODOKO (Stag)

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