Matin Libre a publié, vendredi dernier, des extraits de la lettre de l’opposante en prison. Lettre dans laquelle, Reckya Madougou lève le voile sur le calvaire qu’elle subit à la prison civile d’Apro-Missérété où ses droits les plus élémentaires seraient bafoués. Une situation qui n’est pas du goût de l’ancienne présidente de l’Institut national pour la promotion de la femme (Inpf), Vicentia Boco.

 

 Depuis 2 jours je suis malade. Malade qu’on puisse refuser des soins à un détenu qu’il fut de droit commun ou politique. Je suis malade qu’on puisse refuser à une maman détenue de voir ses enfants même de leur téléphoner. Le médecin que je suis refuse d’accepter qu’un détenu puisse ne pas avoir accès à des soins adéquats » lit-on dans une adresse de Vicentia Boco au chef de l’Etat. Pour l’ancienne ministre sous Yayi, il est important de savoir faire la différence entre le droit des individus et notre besoin de faire souffrir ceux qui ne pensent pas comme nous. « Je sais que rien n’est plus grisant que le pouvoir et la puissance que donne ce pouvoir mais il est important de savoir faire la différence entre le droit des individus et notre besoin de faire souffrir ceux qui ne pensent pas comme nous. La puissance que donne l’argent s’arrête le jour où vous êtes face à vous-même et face à l’histoire. On peut écrire des histoires édulcorées, falsifier les textes et les chiffres mais la vérité sera toujours mise à nue un jour où l’autre.

La vie est si courte et le pouvoir si éphémère !!! 20 ans 30 ans… de pouvoir ne sont rien dans la marche d’un état et du monde », laisse-t-elle entendre. Pour elle, au-delà de tout il ne restera de nous que l’humanité dont nous avons été capables. « Les héros ne sont pas ceux qui ont été les plus méchants ou les plus violents ou les plus meurtriers. Les héros sont ceux qui ont pansé les blessures des cœurs et des âmes des hommes. Les héros sont ceux qui ont pansé les plaies, donné du pain, étanché la soif, donné la joie. Les bâtisseurs de monuments et de cathédrales sont d’illustres inconnus de l’histoire ». Et de demander au chef de l’Etat : « Excellence Monsieur le Président Patrice Talon de quel côté de l’histoire voulez-vous être ?

« Permettez que les conditions de détention de Mme Reckya Madougou respectent ses droits à défaut d’être adoucies. Vous serez hélas seul comptable de ce qui pourrait advenir à elle et aux autres détenus politiques. Vous méritez mieux pour votre bilan politique », conclut Vicentia Boco.

M.M

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