Il a fallu la cinquième participation . Exactement le nombre de doigts d’une main , pour que le Bénin connaisse la saveur d’une victoire en phase finale de la CAN .
UN ACCOUCHEMENT DIFFICILE .
Après le magnifique match livré par les » Écureuils » made in Gernot ROHR , contre la RDC , nous avons assisté à un match des plus insipides , contre le Botswana . N’ayons pas peur des mots .
Mais , paradoxalement , c’est cette fadeur qui a rendu la victoire encore plus savoureuse . Parce que nous sommes passés par tous les états .
D’abord , l’extase après le but marqué par le magnifique Yohan , au nom prédestiné ROCHE . Parce qu’en lui , le bougre a prouvé qu’il avait tout ce qui fait les qualités d’une roche :
- la solidité de son visage après le coup de tête de son non moins solide partenaire , Mohamed (le ROC) TIJANI ;
- La fermeté de sa volonté à reprendre le match où tant d’autres se seraient désistés , compte tenu de tous les enjeux et dangers qui entouraient ce match ;
* Son insensibilité à toutes les agressions physiques dont il a été victime de la part des Botswanais qui en ont usé et abusé tout le long du match ;
- enfin et surtout , son intelligence que la roche n’aura jamais . Celle qui l’a inspiré dans sa récupération du ballon dans les pieds adverses , sa passe à Steve Mounié qui , dans une douceur infinie , lui a glissé une passe mielleuse qui lui a permis de convertir en but , l’écriture d’une merveilleuse histoire du Bénin . Celle qui lui permettra , dorénavant , de s’inscrire dans la dynamique des équipes qui savent que c’est un passage obligé pour en gagner d’autres , avant l’apothéose la victoire finale d’une compétition.
En attendant , beaucoup sont partagés entre cette première victoire et les hésitations qui ont empêché d’aller en chercher une plus probante , au niveau du différentiel de buts . En même temps , les mêmes se disent satisfaites de cette victoire plutôt que de concéder un nul qui respecterait la routine de nos sempiternelles absences à une seule victoire en CAN.
Possiblement , c’est le même dilemme que Gernot ROHR a vecu . Peut-être même pire . Parce que si le Bénin ne gagnait pas ce match , c’est lui qui subirait les quolibets ou les invectives de ceux qui l’applaudissent aujourd’hui .
Alors tant qu’à faire , c’est lui qui a eu raison d’exécuter le plan d’ensemble qu’il avait élaboré , au préalable . Et maintenu jusqu’au final.
Les adeptes de Bacchus , comme moi , diront : « Qu’importe le vin , pourvu qu’on ait l’ivresse « .
Même si le match contre le Sénégal revêt des difficultés beaucoup plus sérieuses , profitons du bonheur présent . Tout au moins dans ces brefs instants dont nous ignorions la saveur .
Béchir Mahamat
