Même s’il est trop tôt pour se prononcer, hormis le seul match nul très heureux de la Zambie face au Mali, aucune surprise n’est venue perturber la hiérarchie établie avant le début de la compétition.
Cependant, toutes les attentions étaient rivées sur le duel fratricide de l’Afrique Centrale : le Gabon contre le Cameroun.
Une fois n’est pas coutume, le Cameroun avait perdu son statut de favori au profit du Gabon.
D’un côté, Aubameyang et ses coéquipiers qui arrivent, dans cette CAN, avec une ossature quasiment intacte et qui s’est aguerrie au fil des années et des compétitions.
De l’autre, l’équipe du Cameroun qui est issue d’une révolution de palais qui a tout bouleversé. Samuel Eto’o, Président longtemps contesté, de façon irrespectueuse plus que souvent, a été reconduit. A la majorité absolue, sans opposant. Avec une seule abstention.
Fort de ce renforcement de sa légitimité, il a pris les grandes décisions qu’il estimait indispensables à sa quiétude, dans son fonctionnement.
Il bouleverse tout l’organigramme du staff technique. Au premier chef, le renvoie immédiat de Marc Brys. Afin que celui-ci retourne à la consommation des frites de pommes de terre si chères à sa chère Belgique.
Ensuite tous ceux qui avaient choisi d’accompagner le Belge dans la guerre larvée contre lui. Surtout au sein des joueurs de l’équipe dont il a extirpé le noyau qui gangrenait l’ambiance générale.
Le laps de temps qui leur restait ne pouvait pas permettre au nouveau coach et à ses adjoints de peaufiner leurs préparations technique et tactique. L’essentiel devant être consacré à la motivation pour réveiller le mental légendaire des Camerounais, pour mieux mériter de leur nom de LIONS INDOMPTABLES.
Ils ont plié mais n’ont jamais rompu
Le déroulement du match a confirmé ce qui était attendu. Une domination dans l’ensemble d’une équipe gabonaise homogène et entreprenante.
De l’autre côté, une équipe camerounaise qui a eu la bonne fortune de marquer, dès l’entame du match. Ce qui a mis Mbeumo et ses coéquipiers dans la posture d’attente idéale, tout en usant de contre-attaques fulgurantes.
Malmenés comme rarement, ils se sont recroquevillés dans leurs derniers retranchements pour préserver le but marqué et la victoire.
De la tête, des jambes, du dos, du tronc et même de la peau des fesses, toute la panoplie de défense infranchissable y est passée. L’essentiel a été préservé : la victoire.
Feu de paille ou début d’une révolte durable ?
Ce sont les questions qui vont hanter les nuits de Samuel Eto’o et ses fidèles.
Quant à Aubameyang et ses partenaires, on attendait mieux d’eux. Mais rien n’est perdu, bien au contraire.
Pourvu que la réussite qu’ils n’ont pas eue, face aux Camerounais, leur sourie les matchs à venir.
Mais qu’elle est belle et prometteuse, cette CAN.
Béchir Mahamat
