L’Alliance Droits et Santé section Bénin se préoccupe de la prise en charge des victimes et survivantes de violences basées sur le genre. Dans une démarche de plaidoyer, l’Alliance a organisé le 21 novembre dernier à Cotonou, un café-débat pour mobiliser divers acteurs en faveur d’une prise en charge holistique des survivantes de violences basées sur le genre au Bénin.
«Plaidoyer pour une prise en charge holistique et intégrée des survivant.e.s de VBG ». Tel est le thème autour duquel se sont articulés les échanges au cours de café-débat, initié par les organisations membres de la section Bénin de l’Alliance Droits et Santé notamment Le Bacar, le Scoutisme béninois et CeRADIS-Ong, lead pays. Partenaires techniques et financiers, acteurs de la société civile, leaders religieux et plusieurs personnalités y ont été conviés. Dans son intervention, le Directeur exécutif de CeRADIS, Nourou Adjibadé a rappelé la genèse de l’Alliance avant d’insister sur la nécessité de rendre réellement opérationnels les dispositifs institutionnels, juridiques et sociaux mis en place au Bénin pour lutter contre les VBG. « Ce travail que nous faisons depuis plus d’une dizaine d’années nous permet de faire entendre la voix des jeunes filles, la voix des femmes battues, la voix des femmes violentées », a-t-il déclaré. S’il admet que des efforts sont consentis pour renforcer la lutte contre les violences basées sur le genre au Bénin, il argue que les défis subsistent quant à la prise en charge des victimes. Il a également fait savoir que « la lutte contre les VBG exige des données fiables et accessibles pour nourrir un plaidoyer réellement efficace ». Quant à Me Alexandrine Saizonou, présidente de l’Association des Femmes Avocates du Bénin, elle a salué les efforts des Ongs avant de les exhorter à travailler avec cohérence et professionnalisme dans l’optique de parvenir à des avancées durables. L’imam Abdoul Latif Ekounlabi, de la Mosquée Centrale Nouroudine située à Agori-Plateau, Abomey-Calavi, a quant à lui insisté sur le rôle des valeurs religieuses dans la prévention des violences, affirmant que l’islam proscrit toute domination ou violence au sein des familles et des communautés. Prenant la parole, le Secrétaire technique de l’Alliance au niveau régional, Hien Landry, a souligné l’urgence d’influencer les décideurs publics pour placer la protection des femmes et des jeunes filles au cœur de leurs priorités ». « Nous avons constaté un arsenal juridique, des instruments juridiques internationaux et un corpus juridique national très riche » a-t-il martelé.
Entre autres thématiques abordées au cours de ce rendez-vous, « Les VBG vues par la religion », la prise en charge juridique des VBG au Bénin.
Deux panels et des débats inspirants…
Intervenant dans le premier panel, Me Alexandrine Saïzonou Bédié, avocate au barreau du Bénin, a mis en lumière les textes en vigueur et les mécanismes juridiques disponibles pour accompagner les survivantes. Elle a insisté sur une meilleure organisation des Ongs. « Toutes les Ongs ne peuvent pas faire la même chose […] Chaque problématique a ses réalités, ses besoins », a-t-elle souligné, plaidant pour une spécialisation qui garantisse « une réparation intégrale » des victimes. Quant au second panel, il a permis d’explorer la place des religions dans la lutte contre les VBG, avec la participation d’une représentante du DG Offe et de l’imam de la mosquée d’Abomey-Calavi Agori, El-Hadj Abdoul Latif Ekounlabi. Ce dernier a invité à « déconstruire les préjugés » autour de l’islam, rappelant que la religion « n’a jamais demandé de maltraiter les femmes » ni encouragé le terrorisme. La représentante de l’Offe a mis en avant le rôle stratégique de l’institution dans la sensibilisation, l’accompagnement et la protection des victimes.
Notons que l’initiative s’inscrit dans le cadre de la campagne de plaidoyer de l’Alliance pour une prise en charge holistique des survivantes de violences basées sur le genre.
A.B






