C’est définitivement acté. Le principal parti d’Opposition au régime Talon est dans la course pour les Législatives du 11 janvier 2026. Hier, lundi 1er décembre 2025, la Commission électorale nationale autonome (Céna) a rendu publique la liste des 5 partis dont les dossiers sont validés pour prendre part aux Législatives. Il s’agit de l’Union progressiste le Renouveau (Up-R), le Bloc Républicain (BR), Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), Moele-Bénin et Les Démocrates (LD).
Son duo candidat exclu pour la Présidentielle de 2026, sa liste invalidée pour les communales et municipales de 2026, on s’attendait à ce que la liste du parti d’opposition soit aussi invalidée pour les Législatives. A priori, ce n’est pas le cas. Mais ce qui semble être une décision qui redore le blason du régime de la Rupture, accusé à tort ou à raison d’avoir tout fait pour éliminer l’opposition à la Présidentielle et aux communales, peut cacher d’autres réalités.
1- Le taux de participation.
C’est la première fois que le parti d’opposition LD franchit avec succès toutes les étapes menant à l’acceptation de sa liste pour prendre part à une élection sur les trois organisées en 2026, les Législatives qui se dérouleront le même jour que les communales. Ce faisant, c’est le taux de participation pour les communales et Législatives qui s’en portera mieux. Qu’il vous souvienne qu’en 2019, seuls les partis de la Mouvance, l’Union progressiste et le Bloc républicain étaient retenus pour les Législatives. L’opposition exclue, ses leaders avaient appelé au boycott du scrutin. Un mot d’ordre qui avait été largement suivi puisque le taux de participation était de 22,99%, le plus bas de l’histoire du Renouveau démocratique. C’était un désaveu pour le régime. Du coup, ce taux a connu une nette amélioration en 2023, passant de 22,99% en 2019 à 38,66% pour les Législatives de 2023, du fait de la participation du parti d’opposition Les Démocrates. Cette fois, la tendance à la hausse devra se poursuivre, les militants et sympathisants de l’opposition devront donc sortir pour exprimer leur vote pour l’élection des députés, la seule que leur formation politique participe au titre des élections générales de 2026.
2- La barre des 20%
Alors qu’il suffit pour les partis de la Mouvance ayant noué un accord, de réaliser 10% par circonscription pour être éligibles au partage des sièges, le parti Les Démocrates devra réaliser 20% par circonscription. C’est presque du suicide. Les Thuriféraires du régime ne voient pas par quelle alchimie le parti d’opposition peut réaliser cet exploit. Du coup, il peut bien participer aux Législatives. A la fin, il ne sera pas dit que le parti a été exclu. L’exclusion, cette fois, c’est au bout du processus et par la loi. Si LD n’arrivait pas à avoir 20% dans chacune des circonscriptions électorales, il ne sera pas éligible au partage des sièges, même s’il a 30 ou 40 % dans une autre circonscription. Son résultat dans cette circonscription serait invalidé au profit d’autres partis qui ont moins mais qui ont noué des accords. Le risque est qu’il aura des circonscriptions où des gens qui ne sont pas élus vont finalement siéger à la place de ceux en faveur de qui les populations ont exprimé favorablement leur vote. Mais LD sera seul tenu responsable de ce qui lui arrive, accusé de ne pas avoir noué en amont des accords avec d’autres partis. Mais avec quel parti le parti d’opposition allait-il faire un accord sans être traité de collabo ?
M.M
