La troisième édition de la Semaine l’Afrique des Solutions (SAS), organisée les 24 et 25 octobre à la mairie du 16ᵉ arrondissement de Paris, a marqué une étape décisive dans l’écosystème africain de l’innovation. Face à un public composé d’experts, de diplomates, d’entrepreneurs, d’investisseurs et d’innovateurs internationaux, les organisateurs ont présenté une série d’initiatives destinées à renforcer l’impact médiatique, éducatif, culturel et technologique du continent.
Cette édition s’est distinguée par un changement de paradigme : moins de discours, plus d’opérationnel. L’objectif central était clair : **trouver des mécanismes concrets pour financer les projets africains à fort impact et les transformer en réalisations pérennes.
Des personnalités influentes comme Tarak Chérif, Senkoun Sylla, Jean-Claude Beaujour, Jamal Belahrach, Rachidi Salami ou Kadia Sylla Moisson ont convergé autour d’une même idée : l’Afrique dispose de talents et de solutions, mais manque d’outils de financement adaptés. Leur message commun : la transformation du continent dépend de sa capacité à **financer ses propres innovations**, au-delà des modèles d’aide traditionnels.
Quinze mécanismes pour financer autrement
Les échanges ont donné naissance à quinze propositions structurantes destinées à soutenir les grands projets de la SAS. Parmi elles, la création d’un Fonds panafricain des Solutions, réunissant diaspora, institutions et secteur privé dans un modèle de cofinancement transparent.
Les participants ont également suggéré l’émission d’**obligations à impact africain**, la mise en place d’une plateforme internationale de financement participatif baptisée *SAS Invest* et le développement de partenariats public-privé pour accompagner les projets éducatifs, médiatiques et environnementaux.
La diaspora occupe une place centrale dans ces mécanismes, avec la création d’un fonds de dotation dédié. Un **label “Investir dans les solutions africaines”** permettra par ailleurs d’identifier et de valoriser les organisations engagées.
Parmi les autres leviers : un marché annuel d’échanges de projets, la monétisation éthique des contenus de la SAS (dont le site atteint plus de 220 000 visiteurs quotidiens), des incubateurs régionaux, une campagne mondiale de micro-dons, la diffusion internationale des ouvrages de la SAS et un programme d’adhésions solidaires au réseau Notre Voix.
Un comité stratégique pour accélérer la mise en œuvre
Au terme des discussions, la SAS a annoncé la création d’un Comité stratégique de mobilisation des financements. Réunissant experts, investisseurs et partenaires institutionnels, il aura pour mission de transformer les idées issues de la rencontre en projets concrets, applicables et finançables, dans des délais resserrés.
Des projets à fort impact pour changer le récit africain
Les initiatives soutenues par la SAS ont un objectif clair : permettre à l’Afrique de produire, financer et diffuser ses propres solutions. Elles incluent la création d’une école de journalisme de solutions, d’un groupe de presse entièrement dédié aux initiatives positives, d’un musée numérique des réussites africaines, de productions audiovisuelles centrées sur l’innovation et d’un réseau social panafricain. S’y ajoutent un annuaire mensuel des innovateurs, un fonds de solidarité, une tournée internationale et la traduction multilingue des ouvrages.
Une dynamique fondée sur la confiance et la coopération
Les experts ont rappelé que le financement durable repose sur quatre valeurs clés : **confiance, solidarité, fraternité et coopération**. Tarak Chérif a salué la vision du fondateur Léonce Houngbadji, tandis que Jean-Claude Beaujour a réaffirmé que l’Afrique est « une terre de solutions et d’opportunités ».
Avec ses projets structurants, ses outils financiers et son réseau international, la SAS s’impose aujourd’hui comme **un catalyseur majeur de la transformation africaine. L’Afrique des solutions est en marche.
Th.A.