La TotalEnergies CAF Coupe d’Afrique des Nations Féminine (CAN Féminine) se jouera désormais avec 16 équipes. Préalablement 12, le Comité Exécutif de la Confédération Africaine de Football (CAF) a décidé d’élargir le nombre d’équipes participantes à la TotalEnergies CAF Coupe d’Afrique des Nations Féminine (CAN Féminine) à 16 équipes, à partir de la prochaine édition qui se tiendra au Maroc du 17 mars au 3 avril 2026.
Cette décision qui intervient après les phases de qualification pour l’édition 2026 a conduit, le Comité Exécutif à opter pour un mécanisme de sélection des quatre équipes supplémentaires qui malheureusement suscite moultes réactions dans le rang des avertis du ballon rond africain. En effet, les quatre équipes les mieux logées au dernier classement mondial féminin de la FIFA, parmi celles éliminées au dernier tour des qualifications ont été retenues par la faîtière du football africain au travers d’une circulaire publiée le mardi 04 Novembre 2025, pour compléter la liste des participantes. Nonobstant, le Cameroun (66e au classement FIFA), la Côte d’Ivoire (71e), le Mali (79e) et l’Égypte (95e) ont été repêchés pour participer à la phase finale de la CAN Féminine TotalEnergies Maroc 2026.
Si cette décision s’inscrit dans une vision stratégique visant à renforcer la compétitivité et le développement du football féminin sur le continent, selon la CAF. Le mode de choix méprise la méritocratie et s’ouvre à la médiocrité selon bon nombre d’observateurs du football africain à l’instar du Journaliste Reporter Sportif béninois, Herman Rodrigue AMEGAN. Dans un exposé, Herman Rodrigue AMEGAN donne sans filtre son avis sur cette décision de la CAF avec comme point culminant la légitime question de « où est passée la méritocratie? ».
Lire l’intégralité de son exposé.
CAF : la méritocratie à géométrie variable
À cette allure, nous (Africains) serons toujours la risée du monde. Toujours à marquer des CSC.
J’ai lu avec beaucoup de peine, de consternation et même de révolte le communiqué sanctionnant la décision de la CAF d’élargir la CAN féminine de 12 à 16 équipes. Sur le principe, l’ambition est noble : elle permettrait de découvrir de nouvelles sélections, notamment celles qui progressent. Car oui, il faut le rappeler, le rapport de force reste très déséquilibré dans le football féminin africain. Les cadors sont presque toujours au rendez-vous, tandis que les autres nations se battent pour une place au soleil. Porter le nombre d’équipes à 16 ouvrirait donc le champ à de belles révélations, sur un continent où le football féminin est en pleine mutation.
Mais là où le bât blesse, c’est dans la mise en œuvre immédiate de cette mesure. La CAF précise en effet que la décision prendra effet dès la prochaine Coupe d’Afrique des Nations féminine, prévue en mars 2026 : « Étant donné que la phase de qualifications pour l’édition 2026 est déjà terminée, le Comité Exécutif de la CAF a décidé que les quatre équipes les mieux classées, sur la base du Classement mondial féminin actuel de la FIFA, parmi les 11 équipes éliminées lors du dernier tour de qualification, seront sélectionnées. »
Résultat : le Cameroun (66e), la Côte d’Ivoire (71e), le Mali (79e) et l’Égypte (95e) se retrouvent miraculeusement repêchés pour la CAN 2026.
Pour bien comprendre : avant de se qualifier pour la CAN féminine, chaque équipe doit disputer plusieurs tours éliminatoires en aller-retour, trois pour certaines, deux pour d’autres. Ces éliminatoires viennent tout juste de s’achever, et voilà que la CAF décide de repêcher quatre nations sur la seule base du classement FIFA.
Mais où est passée la méritocratie ?
La participation à une compétition ne devrait, en aucun cas, se fonder sur le classement FIFA. Celui-ci sert uniquement de repère pour la composition des chapeaux lors des tirages au sort. Rien de plus. Une place en phase finale se mérite sur le terrain, pas sur la base de performances passées. Rien qu’à y penser, c’est totalement absurde.
La meilleure option aurait été d’organiser un mini-tournoi entre les équipes éliminées au dernier tour, afin d’en dégager les quatre meilleures. Ces nations auraient ainsi obtenu leur qualification à la régulière, par le mérite, et non par une décision administrative fondée sur un classement souvent déconnecté de la réalité du moment.
Prenons l’exemple du Bénin, une nation en pleine émergence dans le football féminin. Opposées au Nigeria (dix fois champion d’Afrique) les Béninoises n’ont pas démérité : défaite 0-2 à l’aller, match nul 1-1 au retour. Leur parcours méritait au moins la chance de rejouer leurs cartes dans un tournoi de repêchage. Mais non : on les prive de ce droit au nom d’une décision prise à la hâte.
C’est affligeant pour notre continent. Et c’est presque devenu une lapalissade que d’associer « CAF » et « incompréhension ». Trop souvent, ses décisions défient la logique et la cohérence.
Jetez un œil à la liste des nommés pour les prochains CAF Awards : vous comprendrez que, décidément, la logique a déserté les bureaux du football africain.
Jeraud LANGANFIN GLELE
