La commune lacustre de Sô-Ava a franchi, ce vendredi, une étape majeure de son développement avec le lancement officiel des travaux de la route Akassato–Sô-Ava et l’inauguration de nouveaux équipements communautaires dans le cadre du projet « Réinventer la cité lacustre de Ganvié ». Ce programme phare du Programme d’actions du gouvernement (Pag), soutenu par l’Agence française de développement (Afd), marque une avancée décisive vers le désenclavement et la modernisation de la commune.
Longtemps attendue, la route Akassato–Sô-Ava reliera bientôt la commune lacustre au reste du département de l’Atlantique. Construite aux normes internationales, elle facilitera la circulation entre Abomey-Calavi et Sô-Ava, réduisant considérablement le temps de trajet des habitants et des visiteurs.
En saison de crue, l’accès à la terre ferme devenait difficile, isolant les populations. Cette infrastructure contribuera à renforcer les échanges économiques et touristiques et à améliorer la mobilité urbaine dans le Grand Nokoué. La voie sera bitumée au standard des grands axes nationaux et intégrée à un ensemble d’aménagements connexes, dont la modernisation de l’embarcadère de Calavi, pour soutenir le développement touristique de Ganvié.
Un évènement historique pour Sô-Ava
Dans son discours, le maire de la commune de Sô-Ava André Oussou Todjè a salué la concrétisation d’une promesse faite par le président Patrice Talon en 2021. « Aujourd’hui, cette promesse devient réalité. Le chemin ne se trace pas dans la parole, mais dans la marche. Ce lancement symbolise notre marche vers le progrès et la dignité », a-t-il déclaré.
Pour lui, la route Akassato–Sô-Ava représente « le souffle du désenclavement, le lien entre la terre et l’eau ». Il a rappelé les difficultés quotidiennes des habitants. Le maire a fini en remerciant le gouvernement, l’Afd et l’Anpt, estimant que « cette route n’est pas celle d’un seul gouvernement, mais un héritage commun »
Le préfet de l’Atlantique, Jean-Claude Codjia, a salué la détermination du gouvernement béninois à rapprocher le développement des populations, où qu’elles se trouvent. « Sô-Ava est véritablement partie sur la voie du progrès », a-t-il lancé, soulignant que le projet résulte d’une planification rigoureuse et d’une coopération efficace entre l’État, les collectivités locales et les partenaires techniques et financiers.
Le représentant de l’État a insisté sur la nécessité pour les populations de préserver et valoriser ces acquis.
Un investissement structurant et une coopération renforcée
Financé conjointement par le gouvernement béninois et l’Afd, le projet représente un investissement global de plus de 50 milliards de FCFA, dont 38 millions d’euros (environ 25 milliards FCFA) apportés par la France.
L’ambassadrice de France, Nadège Chouat, a souligné que cette initiative s’inscrit dans une stratégie globale d’appui au développement urbain durable : « La France est heureuse d’accompagner le Bénin dans son ambition de transformer Ganvié et d’améliorer les conditions de vie des populations. »
Le projet inclut la construction d’équipements communautaires tels qu’une Maison des jeunes, une Maison de la Francophonie, un centre artisanal, un marché flottant et une place des collectivités, destinés à stimuler la vie économique et culturelle.
Un moteur pour le tourisme durable
Pour le ministre du Cadre de vie, José Tonato, cette réalisation s’inscrit dans le PAG 2 (2021–2026), qui fait du tourisme durable et de la préservation du cadre de vie des priorités nationales. « Le développement touristique est la colonne vertébrale de notre économie. Ganvié figure parmi les sept pôles touristiques prioritaires du gouvernement », a-t-il rappelé. Il a assuré que les infrastructures de Sô-Ava répondent à des standards internationaux et contribueront à faire de Ganvié un modèle de développement durable.
Thomas AZANMASSO
