Le Centre hospitalier universitaire Hubert Koutoukou Maga de Cotonou (Cnhu-HKM) a inauguré un deuxième scanner de dernière génération. Si cette acquisition est une prouesse technique, les spécialistes et la population s’interrogent sur la tarification des examens, car un coût de traitement élevé pourrait annuler tout le bénéfice de ce progrès.
Le scanner, un modèle 64 barrettes/128 coupes doté d’intelligence artificielle, est un investissement coûteux mais essentiel. Le Ministre de la Santé, Professeur Benjamin Hounkpatin, a souligné que ce deuxième appareil permettra d’éviter les ruptures de service et les longs délais, garantissant une continuité de l’offre de soins. Toutefois, pour que cet équipement sophistiqué serve réellement à la population, son coût d’accès doit être maîtrisé.
L’acquisition de matériels d’imagerie médicale de pointe (comme ce scanner et l’IRM) vise à réduire le recours au secteur privé, souvent inaccessible financièrement. Or, si le tarif appliqué aux patients pour un examen au Cnhu-HKM reste trop élevé, l’avantage du « double équipement » sera perdu. La population démunie et les classes moyennes, qui représentent la majorité des usagers, ne pourront pas profiter de cette technologie de pointe, même si elle est disponible. Ceci contredirait l’objectif d’un accès plus équitable aux soins de qualité salué par la Ministre Conseillère à la santé, Claudine Afiavi Prudencio.
Le défi pour les autorités sanitaires est donc double : assurer la maintenance et réguler les tarifs. En effet, sans une politique tarifaire favorisant l’accès aux soins, le scanner, bien que présent physiquement à l’hôpital, resterait « inaccessible » à une grande partie de la population, limitant son impact réel sur la santé publique. En attendant, bravo.
Fifonsi Cyrience KOUGNANDE
