Le Bénin se dote de sa première école de formation pour les soins funéraires, marquant ainsi une avancée historique dans la professionnalisation des métiers du funéraire. L’annonce fait suite à la décision du Conseil des Ministres du 8 octobre 2025 d’approuver la contractualisation d’un vaste complexe funéraire à Abomey-Calavi, dont l’école constitue un pilier central.
L’objectif est clair : mettre fin aux pratiques funéraires parfois précaires et élever les standards nationaux de prise en charge des corps au niveau des exigences sanitaires et éthiques modernes. La thanatopraxie, ou soins de conservation, est un ensemble de techniques visant à retarder la dégradation des corps après le décès. Jusqu’à présent, ces soins étaient rares ou effectués de manière informelle au Bénin, soulevant des préoccupations majeures : une conservation inadéquate des corps ; lequel expose les travailleurs funéraires, les familles et le public à des risques sanitaires. Par ailleurs, les soins de thanatopraxie permettent de préserver l’intégrité physique du défunt. L’établissement de cette école, faut-il le souligner, s’inscrit dans le cadre d’une réforme globale du secteur funéraire, déjà amorcée par le gouvernement avec l’instauration de nouveaux décrets visant à réglementer les activités, les infrastructures (morgues, funérariums) et les procédures (permis d’inhumer). L’école aura donc pour mission de former des professionnels qualifiés, d’offrir un cursus théorique et pratique rigoureux, certifiant des thanatopracteurs capables d’exercer selon les normes internationales, de moderniser les pratiques en diffuser des techniques de conservation et de présentation modernes, alignant les services funéraires béninois sur ceux des pays les plus avancés, de créer des emplois spécialisés c’est-à-dire ouvrir de nouvelles perspectives de carrière dans un domaine en pleine structuration.
Toutefois, pour que cette initiative porte ses fruits, la formation devra être rapidement déployée et reconnue. La réussite du programme dépendra de sa capacité à attirer et à former la première génération de thanatopracteurs béninois, qui seront les garants des nouvelles normes d’hygiène et de dignité. En investissant dans la formation spécialisée, le Bénin ne fait pas qu’améliorer ses infrastructures, il investit dans le capital humain nécessaire pour gérer la fin de vie et le deuil avec le respect et le professionnalisme que méritent ses citoyens.
Fifonsi Cyrience KOUGNANDE


