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Campagnes politiques numériques: Les jeunes entre séduction et méfiance

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À l’ère du numérique, les réseaux sociaux sont devenus des moyens de communication incontestable. Les acteurs politiques s’en servent pour avoir l’attention des jeunes connectés surtout en cette veille d’échéances électorales. Interrogés sur la question, les jeunes oscillent entre l’attrait pour les contenus interactifs et la crainte d’une manipulation médiatique.

 A l’approche des élections générales de 2026, les réseaux sociaux sont devenus le nouveau champ de bataille politique. Facebook, TikTok ou encore WhatsApp regorgent de messages, vidéos et affiches digitales vantant les mérites des candidats. Avec en moyenne trois à cinq heures passées chaque jour en ligne, les jeunes constituent la cible des campagnes numériques. Beaucoup affirment d’ailleurs avoir déjà croisé des contenus politiques dans leur fil d’actualité. « Sur TikTok, l’on voit des personnalités publiques qui font des lives de plusieurs heures pour discuter des enjeux politiques avec la jeune génération », relève Gislène Agbokpenou. Pour Chance-Gloria Bonougbo, étudiant en Master 2 de Droit des affaires et fiscalité, le numérique n’est pas une option, mais une obligation. « Les campagnes politiques sur les réseaux sociaux sont primordiales de nos jours, étant donné que la majeure partie des jeunes s’y retrouvent et sont impactés par ce qu’ils y lisent. Il faut s’adapter aux réalités actuelles, et les réseaux sociaux restent un moyen incontournable pour toucher un grand nombre de personnes » affirme-t-il.

 Entre opportunité et méfiance

‎Mais cette dynamique n’est pas accueillie avec le même enthousiasme par tous.  Quand bien même les campagnes en ligne sont intéressantes, certains préfèrent ne pas se fier entièrement aux postures présentées sur les réseaux sociaux. Jennifer Houénou n’y voit que de la communication sans fond. « Pour moi, c’est de la pure propagande. On voit des vidéos, des promesses, mais rien de concret ». Un avis que partage partiellement David Todoukpo en  appellant à la prudence : « Avant d’aller voter, il est important de faire ses propres recherches pour ne pas se laisser emporter par la masse. Les campagnes numériques doivent être accompagnées de meetings, puisque les militants aiment rencontrer directement le candidat » fait -il remarqué. Avec l’affluence des infox et des vidéos virales, Chance-Gloria Bonougbo affirme qu’il est important de faire une complémentarité entre digital et terrain. « Tout le monde n’est pas présent sur les réseaux. Certains restent attachés aux rencontres physiques, alors qu’une partie de la jeunesse préfère les campagnes digitales, jugées moins contraignantes. Il faut donc combiner les deux pour atteindre un public plus large » suggère Chance-Gloria Bonougbo. En réalité, l’efficacité de ces campagnes ne dépend pas seulement de la technologie employée, mais du contenu proposé. Une stratégie digitale peut mobiliser, informer et même éduquer politiquement, à condition qu’elle repose sur des messages clairs, vérifiables et adaptés aux préoccupations réelles des citoyens. Dans le cas contraire, elle se réduit à une façade esthétique, sans impact durable sur le choix électoral.

Yasmine KPATACLO (Stag)

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