Il est un vieux routier dans le paysage artistique et culturel béninois. Artiste musicien, percussionniste, Dédèwanou Homangnon, connu sous le Pseudonyme de » Sam Axwadi Zangan international » constitue aujourd’hui pour le monde musical béninois ce que l’embrayage constitue pour un véhicule. Une pièce maîtresse qui donne l’espoir pour la conduite d’un engin. Approché, il lève un coin de voile sur son parcours et ses performances.
Artiste de la musique moderne d’inspiration traditionnelle, »Sam Axwadi Zangan international » focalise l’attention des mélomanes sur une musique typique dont lui seul a le secret, le »zangbéto houn » cuisiné à la sauce moderne. Une Afro-fusion bien cadencée et très dansant qui ne laisse personne indifférente. Mais avant qu’il en arrive à ce stade, »Sam Axwadi a commencé bien plus loin. « Je suis un artiste chanteur, interprète et je touche un peu à la percussion aussi. Comme je suis de Porto-Novo, je touche à un peu de tout ce qui est rythme du sud du Bénin notamment de l’Ouéme, à savoir: le Djégbé, le Kaka, le Gangbo, le Tchingounmin, etc. » explique le chanteur avant d’ajouter qu’il travaille ces différents rythmes aujourd’hui de sorte à leur donner une forme qui sort de l’ordinaire. Et c’est cela qui offre aux fanatiques des belles notes musicales l’agréable à l’écoute. Un véritable travail de fusion de la musique locale à la musique moderne qui séduit plus d’un dans la sphère artistique actuellement au Bénin. À écouter la musique de »Sam Axwadi’, elle affiche clairement de la sonorité expérimentale. Une musique de recherche à la saveur exquise. Pour lui, le Bénin foisonne d’une pluralité de rythme et d’une richesse culturelle sans précédent à telle enseigne qu’on peut facilement estimer avoir une réserve inépuisable de ressources culturelles qu’on peut exploiter pour faire rayonner la création artistique au Bénin. Ses débuts remontent à son groupe »Axwadi » dans lequel ils étaient deux membres constitutifs alors piloté par l’artiste chanteur et rappeur Fadji Missihoun de l’emblématique groupe musical béninois H2O. Plus tard, il a voulu embrasser sa carrière Solo, ce qu’il fait actuellement où il se prépare activement à mettre sur le marché du disque, un EP de huit (08) morceaux dont »Zangbéto » et »Danxomin vi » le titre éponyme de l’œuvre. En termes de thématiques à travers sa création artistique, l’artiste chante souvent la vie quotidienne et les relations humaines, la femme et ses exploits, l’amour, la solitude et l’orgueil ainsi que les patrimoines matériels et immatériels. Et pour s’illustrer, les chansons »Tchin tchin », »Zô », »Galadi », »Zangbéto », et »Danhomè vi » disponibles sur les plateformes de streaming en disent long sur le talent de l’artiste. « C’est déjà lorsque nous étions sous la direction de feu André de Berry Quenum que nous avions rencontré notre producteur et manageur Fadji qui nous a orienté vers la musique de recherche. Et je pense que c’est ce dans quoi je m’investis le mieux aujourd’hui. Avec ça, j’ai déjà eu le privilège de faire beaucoup de scènes aussi bien au plan local qu’à l’international. Je ne veux pas citer le podium du Festival international de la musique urbaine béninoise »Fimub », le »Visa for Music » au Maroc (2015), le Bécup entendiez » Bénin culture à Paris » organisé par l’entrepreneur culturel Toni Yambodè, ça, c’est en 2016. Après, c’est la semaine culturelle en Europe et là j’étais avec les Zeynab, Ricos Campos, Kalamoulaye et bien d’autres, bref des grands noms de la musique béninoise et nous avons partagé la scène » retrace l’artiste pour faire toucher du doigt les périodes phares de sa carrière. À en croire ses propos, il y a bien de scènes qui l’ont particulièrement marqué pendant sa carrière surtout le spectacle qu’ils ont donné en Belgique à l’occasion de leur tournée européenne où la représentation diplomatique du Bénin et des autres pays était présente avec une forte délégation béninoise constituée des autochtones et ceux de la diaspora. Pour »Sam Axwadi », c’est un moment mémorable pas comme les autres. Ce qui le désole un peu, c’est le désintéressement que le public béninois affiche par rapport à la création artistique de chez lui, prenant pour monnaie comptant tout ce qui vient d’ailleurs. Un regard extraverti qui faiblit l’élan des artistes au plan local. Cependant le »Zangan International garde l’espoir de conquérir sous peu tous les cœurs avec son style de création musicale qui fait déjà tabac dans les hits parades, sur les stations de radio, les chaînes de télévision publiques comme privées ainsi que les plateformes de streaming.
Teddy GANDIGBE
