Home Bénin Afrique de l’Ouest: Médiation Talon-Faye : un espoir pour l’UEMOA !

Afrique de l’Ouest: Médiation Talon-Faye : un espoir pour l’UEMOA !

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Le paysage politique en Afrique de l’Ouest est souvent marqué par des tensions interétatiques, et la récente crise au sein de l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso en est un exemple. Le Président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a été récemment reçu par son homologue béninois, Patrice Talon, pour discuter des moyens de résoudre cette crise. Louable initiative. Mais la question qui demeure et hante les esprits est de savoir si cette médiation peut être  couronnée de succès ?

Contexte de la crise

La tension actuelle découle du récent refus du Burkina Faso de participer aux réunions des ministres des Finances de l’UEMOA en présence du ministre français de l’Économie. Cette décision, interprétée comme une » affirmation de la souveraineté burkinabé », a provoqué le coup de colère du Président ivoirien, Alassane Ouattara. Ce dernier voit dans cette attitude des autorités du Burkina, une violation des statuts de l’UEMOA, qui régissent le fonctionnement de l’institution.

Le Burkina Faso, pour sa part, argue que son Ministre des finances a le droit de présider les réunions conformément à l’article 11 des statuts de l’UEMOA. Ce conflit d’intérêts illustre les tensions croissantes entre les États membres et la nécessité d’une résolution rapide. Ce à quoi s’attellent les chefs d’État du Bénin et du Sénégal

Le rôle de Patrice Talon

Patrice Talon, en fin de mandat, se trouve dans une position unique pour jouer le rôle de médiateur. Historiquement, les chefs d’État en fin de mandat sont souvent plus enclins à faciliter des dialogues constructifs, car ils cherchent à laisser un héritage positif. La relation entre Talon et Ouattara étant traditionnellement cordiale, pourrait favoriser une approche collaborative.

Cependant, cette dynamique est complexe. Et, Talon se doit de naviguer entre les intérêts de la Côte d’Ivoire et ceux du Burkina Faso, tout en tenant compte des influences extérieures, notamment celle de la France, qui pourrait avoir des intérêts dans cette crise sans oublier les intérêts de son propre pays. Le Président béninois a certainement tiré leçon de la crise entre le Niger et le Bénin provoquée par la décision de la CEDEAO de rétablir l’ex-Président Bazoum qui avait été déposé par le Général Tiani.

Les défis de la médiation

Malgré les espoirs placés dans cette médiation, plusieurs défis persistent. Le Burkina Faso, attaché à ses droits et à ses principes, pourrait être réticent à accepter des compromis qui ne respectent pas les statuts de l’UEMOA. Aussi, il est à redouter que, la méfiance entre les deux nations puisse également entraver les discussions.

De plus, la médiation de Talon et Faye devra tenir compte des attentes des populations burkinabé et ivoirienne, qui aspirent à une résolution qui ne sacrifie pas leur souveraineté au profit d’intérêts externes.

En somme, l’on peut se targuer de ce que la médiation entre Patrice Talon et Bassirou Diomaye Faye représente une lueur d’espoir pour l’UEMOA. Cependant, sa réussite dépendra de la capacité des deux Présidents à naviguer dans un environnement complexe, marqué par des intérêts divergents et des attentes élevées. Pour que cette initiative porte ses fruits, il sera crucial de respecter les principes de souveraineté et de dialogue constructif. La route vers la réconciliation est semée d’embûches, mais elle est indispensable pour la stabilité de la région, et l’espoir est permis.

Ibrahim Djibril (COLL)

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