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Nomination de compétences étrangères: Pas de résultats miraculeux

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Alors qu’il a clairement exprimé son souhait de faire appel à des spécialistes extérieurs pour compenser le manque de qualifications internes qui a étonné les Béninois, Patrice Talon a dû faire face depuis 2016 à de nombreuses critiques suite à cette décision délicate. Après plusieurs années de mise en œuvre, il est légitime de dire que les résultats sont partagés. Et pour cause…

Dès son arrivée à la présidence, lors de sa première visite officielle en France, Patrice Talon a abordé ouvertement le sujet, déclarant que son pays manquait cruellement de compétences. En disant cela, le Chef de l’État exprimait clairement son désir d’attirer des compétences extérieures pour remédier à l’absence d’expertise nationale dans certains secteurs cruciaux. Cette stratégie a engendré de vives critiques et des interrogations sur son efficacité. Pour bon nombre de Béninois, la décision de nommer des expatriés au lieu de promouvoir les talents locaux, surtout à des postes clés, est perçue comme dévalorisante et blessante. En revanche, d’autres estiment que l’idée d’intégrer des talents étrangers peut être attrayante dans un monde globalisé, où le pays doit mobiliser toutes les compétences possibles, y compris celles venant de l’étranger, pour se développer. Toutefois, au fil du temps, les questions sur cette approche émergent sont entre succès et échecs. Une des observations marquantes est le nombre élevé de changements de ces dirigeants ou experts importés à la tête de ces institutions. Par exemple, à la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee), les Directeurs généraux sont fréquemment remplacés, ce qui illustre bien cette instabilité. Les douanes béninoises représentent également un exemple probant des résultats peu satisfaisants de cette politique, avec un ancien Directeur général adjoint qui s’était peu investi dans la gestion douanière et qui a finalement décidé de se présenter à la présidence de son pays, le Sénégal. De son côté, l’Agence nationale d’identification des personnes (Anip) a également connu des hauts et des bas avec à la direction d’experts étrangers. Tout comme à la Sbee, plusieurs expatriés se sont succédé à la tête de cette Agence stratégique. Face à cette instabilité, il est pertinent de se demander quel impact ces compétences externes ont eu sur l’innovation en matière de gouvernance sous son administration. Surtout qu’il n’a pas l’habitude d’opérer des changements à la tête des institutions tant que le système fonctionne. Avec une nouvelle nomination à la tête de la Sbee, constatant déjà un certain nombre de problèmes, il semble pertinent de penser que les résultats sont partagés voire mitigés.

  1. M

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