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Audit du fichier électoral: Les mises au point de Jean Baptiste Élias

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Invité ce dimanche 20 juillet 2025 sur le plateau de l’émission L’Invité de Esae TV, Jean-Baptiste Elias, président du Comité de pilotage (COPIL) de l’audit du fichier électoral du Bénin, est longuement revenu sur les controverses entourant le recrutement des experts internationaux et les accusations portées par un autre membre du COPIL, le pasteur Michel Alokpo.

Sur Esae Tv, Jean Baptiste Elias a tenu à faire des mises au point par rapport aux accusations d’un membre du COPIL, le pasteur Michel Alokpo. Le président du comité chargé de l’audit du fichier électoral a d’entrée clarifié les étapes ayant conduit à la désignation du Spécialiste de passation des marchés publics (Spm), chargé de piloter la procédure de sélection des experts. Contrairement aux accusations de Michel Alokpo, qui dénonçait une irrégularité en évoquant la nomination d’une Personne responsable des marchés publics (Prmp), Jean Baptiste Élias a brandi des correspondances officielles de l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp). « Nous avons saisi l’Armp pour demander quelle procédure suivre, et leur réponse a été claire : nous ne sommes pas une entité autonome. Il fallait donc appliquer l’article 37 du Code des marchés publics et recruter un SPM », a-t-il expliqué.

La composition de la commission et les accusations de favoritisme

Pour encadrer le processus de sélection, une commission d’ouverture et d’évaluation a été instituée par note de service n°0033 du 16 juin 2025. Composée de quatre membres, elle a respecté la règlementation en vigueur : un spécialiste des marchés publics (président), un représentant du président du COPIL (rapporteur), un juriste et le responsable financier. Jean-Baptiste Elias a également précisé que le juriste désigné, Moudachirou Bachabi, a été retenu pour ses qualifications supérieures (maîtrise en droit et DEA), contrairement à Michel Alokpo, qui n’a présenté qu’une capacité en droit, équivalent au baccalauréat. « Il y avait trois juristes au sein du COPIL. Le choix s’est fait en toute objectivité. Michel Alokpo lui-même avait reconnu que Bachabi serait le juriste », a insisté Jean-Baptiste Elias. Un choix pourtant  contesté par Alokpo par la suite, selon Élias.

Réfutation ferme de l’existence d’une « short list » manipulée

Michel Alokpo, membre du COPIL, a émis publiquement de sérieux doutes sur la transparence de la sélection des experts devant effectuer l’audit. Il affirme qu’une liste restreinte “short list” aurait été présentée bien avant l’appel officiel à candidatures, et que celle-ci correspondrait exactement aux experts finalement retenus. Selon lui, cette liste aurait été introduite par le secrétaire du COPIL,  Kassimou Tchabi membre du parti Les Démocrates, et aurait favorisé des “amis” de Jean-Baptiste Elias. Il met également en cause l’intervention d’un assistant, notamment Adoukonou, qu’il qualifie de proche d’Elias, et dont la rémunération (500.000 FCFA/mois) soulève des interrogations, alors même que ce dernier serait encore fonctionnaire. Elias a catégoriquement nié : « Je n’ai jamais remis une quelconque short list à Michel Alokpo, ni fait une telle liste avec qui que ce soit », a martelé Jean-Baptiste Elias, documents à l’appui. Il a insisté sur la légalité et la transparence de toute la procédure, évoquant notamment les courriers échangés avec l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp), qui a validé la démarche adoptée par le COPIL.

Jean-Baptiste Elias a détaillé étape par étape la procédure de sélection des experts internationaux : nomination du Spécialiste en passation des marchés (Spm) par note de service, sur avis conforme de l’Armp ; publication d’un avis à manifestation d’intérêt dans La Nation, les journaux officiels de la CEDEAO et de l’UEMOA ; réception de 32 candidatures internationales (Bénin, Sénégal, RDC, Canada, France, etc.) évaluation et sélection de 4 experts par une commission d’ouverture et d’évaluation indépendante.

Concernant la nomination de Adoukonou, il a rappelé que la nomination d’un assistant a été proposé par le spécialiste des marchés publics dans une lettre officielle datée du 26 mai 2025, en vue de soutenir les travaux de la cellule de contrôle des marchés.  Jean Baptiste Élias se défend de ce qu’il soit un fonctionnaire de l’Etat. Selon les explications du président du COPIL, le SMP serait une proposition de Michel Alokpo. Seulement qu’il aurait été excellent lors des tests.

Une clarification sur les relations avec les experts

Jean Baptiste Élias a réfuté tout lien personnel avec les experts retenus, expliquant que lors de leur première rencontre, le 7 juillet 2025, chacun d’eux a clairement affirmé ne l’avoir jamais rencontré auparavant. « Ce ne sont pas mes amis. Je ne les connaissais pas. Je ne les avais jamais vus avant cette date », a-t-il affirmé.

Une mission d’audit aux enjeux cruciaux

Les experts recrutés ont pour mission de passer au crible les données biométriques et démographiques de l’Agence nationale d’identification des personnes (Anip), de vérifier leur conformité aux normes en vigueur, et de proposer des recommandations en cas d’anomalies.

Ils ont déjà rencontré de nombreuses institutions : la Cour constitutionnelle, la Commission électorale nationale autonome (Cena), le ministère de la Justice, l’Institut national de la statistique, des partis politiques, ainsi que des représentants de la société civile. Leur rôle est de garantir l’intégrité du fichier électoral, en vue des échéances électorales à venir, a fait savoir Jean Baptiste Élias. « S’il y a des griefs, qu’ils soient formulés clairement et avec des preuves. Mais il est irresponsable de faire des accusations sans fondement à l’endroit d’un processus aussi sensible », a-t-il plaidé.

Th.A.

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