Au Bénin, construire devient un luxe. Depuis plusieurs mois, la flambée du prix du ciment inquiète et exaspère les populations. Ce matériau essentiel à toute construction est désormais vendu à des prix jugés excessifs et surtout très variables, selon les points de vente.
Alors que la tonne de ciment était auparavant accessible à un prix plus stable, elle se négocie aujourd’hui entre 90 000 et 100 000 francs CFA, selon les dépôts. Une différence de 10 000 francs CFA qui ne trouve aucune justification rationnelle pour les consommateurs, déjà éprouvés par la vie chère.
Cette situation crée un climat de confusion et de frustration. Nombre de Béninois s’interrogent : Pourquoi une telle surenchère ? Pourquoi ces écarts de prix ? Et surtout, pourquoi l’État laisse-t-il faire ?
En effet, la commercialisation du ciment est censée être encadrée par des normes étatiques, même si le Bénin a adopté le principe du libéralisme économique. Le Ministère du Commerce et de l’Industrie est donc appelé à jouer pleinement son rôle de régulateur, en veillant à la transparence des prix et en protégeant les consommateurs contre les abus.
À l’heure actuelle, le silence des autorités face à cette flambée laisse libre cours à la spéculation et à l’anarchie sur le marché. Pendant ce temps, les populations, les petits entrepreneurs du bâtiment et les familles qui rêvent de construire un toit, voient leurs projets freinés, voire anéantis.
Le ciment est plus qu’un simple produit : c’est un pilier du développement, un moteur de l’économie locale. Il est donc urgent que l’État sorte de son mutisme et intervienne fermement pour réguler le marché.
M.M.