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Salon international de l’artisanat: Brice Hondi présente sa vision de l’artisanat

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Le president du Conseil d’administration de l’Ong Club Excellence Adeco a participé à la 6e edition du Salon international de l’artisanat des Comores (Siacom). Il a dévoilé, à cet effet, sa vision de l’artisanat. 

DISCOURS DU Dr Brice HONDI

PRÉSIDENT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L’ONG CLUB EXCELLENCE ADECO ET PROMOTEUR DE LA PLATEFORME DE COMMUNICATION DU RÉSEAU AFRICAIN DES ARTISANS, À L’OCCASION DE LA 6ᵉ ÉDITION DU SALON INTERNATIONAL DE L’ARTISANAT DES COMORES (SIACOM)

Son Excellence Monsieur le Président de l’Union des Comores,

Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement comorien,

Mesdames et Messieurs les membres du Corps diplomatique accrédité aux Comores,

Mesdames et Messieurs les autorités officielles des pays frères d’Afrique,

Madame la Commissaire générale des expositions et foires, Ambassadrice de l’ONG CLUB EXCELLENCE ADECO aux Comores,

Mesdames et Messieurs les membres du Comité d’organisation du SIACOM 6,

Chers artisans venus des quatre coins du continent,

Mes partenaires sûrs,

Honorables invités,

Mesdames et Messieurs,

Bonsoir.

Il y a des jours où les mots doivent cesser de tourner autour du pot.

Des jours où il faut appeler les choses par leur nom et se tenir debout — non pas pour discourir, mais pour exprimer avec force et conviction la réalité des choses, débarrassée du voile de l’hypocrisie.

Aujourd’hui est de ces jours-là.

L’artisanat n’est pas un sous-secteur. Ce n’est pas une alternative de secours.

L’artisanat, c’est le berceau silencieux de nos économies.

C’est le cœur battant de nos identités.

C’est le génie universel de nos savoir-faire.

Hélas, c’est encore l’un des secteurs les plus sous-estimés de notre continent.

L’Afrique ne se reconstruira pas uniquement dans les hautes sphères.

Elle se façonnera aussi dans les mains calleuses de nos artisans,

Dans la résilience de nos mères,

Dans l’audace de notre jeunesse.

Sur chaque marché, dans chaque atelier, et dans chaque rêve qu’un jeune Africain ou une artisane porte sans relâche.

Le constat est sans détour :

Des artisans sans formation à jour.

Des ateliers sans outils adaptés.

Des chefs-d’œuvre vendus à prix d’aumône.

Des talents étouffés dans l’informel, sans protection sociale ni visibilité.

Pendant ce temps, nos pays importent chaque année plus de 15 milliards de dollars de produits artisanaux… QUE NOS MAINS SAVENT FAIRE MIEUX QUE QUICONQUE.

Et l’Afrique s’appauvrit — non par manque de talent, mais par négligence.

C’est dans ce contexte que la Plateforme de Communication du Réseau Africain des Artisans, créée il y a plus d’une décennie, travaille sans relâche à faire entendre la voix des artisans du continent.

Présente dans plusieurs pays, cette initiative portée par l’ONG CLUB EXCELLENCE ADECO agit au quotidien pour structurer, former, connecter et valoriser les professionnels du secteur.

Cette plateforme n’a pas été pensée pour nous, mais pour vous — gouvernements, décideurs, acteurs publics.

Parce que les défis de l’artisanat sont structurellement similaires dans l’ensemble de nos pays.

Et parce que seule une réponse continentale, cohérente et durable pourra relever ce défi.

Oui, avec peu de moyens, nous avons initié des cycles de formation dans plusieurs pays :

sur la digitalisation, la transformation artisanale, et l’insertion des jeunes.

Oui, nous avons organisé des événements pour redonner aux artisans leur dignité :

– La Nuit des Artisans, depuis 2014,

– La Journée des Femmes Leaders Africaines, depuis 2020,

– Le FIMEC, depuis 2024 : un carrefour d’innovation, de visibilité et de transmission.

Mais beaucoup reste encore à accomplir.

Voilà pourquoi l’édition 2025 du FIMEC franchit un cap décisif : elle devient un festival international à quatre dimensions :

  1. La 2ᵉ édition du FIMEC (Festival International de Mode, d’Esthétique et de Coiffure)
  2. La 11ᵉ édition de la Nuit des Artisans (NDA), rendez-vous d’excellence continentale
  3. La 5ᵉ édition de la Journée des Femmes Leaders Africaines (JFLA), en faveur de l’autonomisation et du leadership féminin
  4. Et enfin, la première édition du SIJA – Symposium International de la Jeunesse Africaine, un nouveau front pour former la jeunesse aux réalités entrepreneuriales et à la construction économique.

Quatre piliers d’un même projet de transformation.

Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’État et de gouvernement,

Avant d’aller plus loin, permettez-moi de saluer les efforts que vous menez déjà.

Car si l’artisanat tient encore debout, c’est aussi grâce aux pas posés ici et là, aux réformes engagées, aux signaux donnés.

Mais tant qu’il reste à faire, reconnaissons-le avec humilité : rien n’est encore acquis.

Alors, avec respect, j’ose suggérer :

– Pourquoi ne pas consacrer à l’artisanat un ministère à part entière, avec des budgets conséquents et une vision continentale ?

– Pourquoi ne pas intégrer les métiers artisanaux dans les cursus scolaires et universitaires, comme un véritable pont entre le savoir et le savoir-faire ?

– Pourquoi ne pas créer un Fonds africain de soutien à l’artisanat et à l’entrepreneuriat des jeunes ?

– Pourquoi ne pas établir une alliance structurelle entre le tourisme et l’artisanat, pour que ce que nous créons trouve enfin des vitrines dignes de son génie ?

L’Afrique ne peut pas devenir grande en important son identité.

Elle deviendra grande quand elle comprendra la valeur de ce qu’elle crée.

Et cela exige que ceux qui créent soient enfin reconnus… et pris au sérieux.

Enfin, j’en appelle aux partenaires techniques et financiers présents ici ou à l’écoute :

Soutenez cette vision.

Rejoignez-nous.

Ce n’est pas un projet d’événement.

C’est un projet de transformation.

Un projet qui touche trois secteurs vitaux :

l’artisanat, les femmes, la jeunesse.

Soutenir cela, c’est faire le choix de l’impact, de l’innovation et de la durabilité.

Nous ne cherchons ni la gloire ni les projecteurs.

Ce que nous voulons,

c’est que demain,

un jeune coiffeur du Burkina,

une modéliste du Malawi,

un bijoutier des Comores…

puissent vivre dignement de leur art.

Innover. Exporter. Briller.

Chez eux. Pour eux. Et pour l’Afrique toute entière.

Je termine par ces mots :

« Ce que l’on n’élève pas, finit toujours par s’éteindre. »

Ne laissons pas l’artisanat africain s’éteindre.

Faisons-en un flambeau.

Un flambeau d’économie, de dignité et de souveraineté.

Nous avons assez rêvé l’Afrique.

Il est temps de la construire avec nos mains.

Senghor disait :

“L’émotion est nègre comme la raison est hellène.”

Eh bien, que l’émotion devienne action,

et que nos raisons deviennent levier.

Je vous remercie

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