Le flou entretenu aux premières heures de l’annonce de l’arrestation de Hugues Comlan Sossoukpè se dissipe peu à peu. On en sait un peu plus sur les conditions de l’arrestation du web activiste, son extradition au Bénin et les charges qui pèsent sur lui. C’est d’abord un collectif d’avocats qui, dans un communiqué, confirme que Hugues Comlan Sossoukpè est bien détenu à la prison civile de Ouidah.
Dans un papier enquête publié sur son site, Reporters sans frontières (Rsf) détaille les conditions de son arrestation, dans la soirée du 10 juillet 2025, en terre ivoirienne, alors qu’il était convié à un Salon régional sur l’innovation digitale. Ensuite, Rsf renseigne que le directeur du média d’investigation Olofofo est embarqué dans un petit avion privé affrété pour l’occasion, en direction de Cotonou, en toute violation de son statut de réfugié politique obtenu en novembre 2021 au Togo où il réside en exil depuis 7 ans. Pour Rsf, ce statut aurait dû empêcher qu’il soit remis aux mains des autorités béninoises. Mais tel n’est pas le cas. Dès son arrivée au Bénin, Hugues Comlan Sossoukpè a été placé en garde à vue à la Brigade économique et financière. « Le lendemain matin, il est présenté à un juge d’instruction qui lui lit le mandat d’arrêt émis par la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET). Trois chefs d’accusation sont retenus : “harcèlement par le biais d’un système informatique”, “rébellion”, et “apologie du terrorisme”. Il est immédiatement transféré à la prison civile de Ouidah » lit-on sur le site de Rsf. Contacté par Rsf, l’avocat de Hugues Sossoukpè, Me Serge Pognon, affirme que son client se porte bien mais dit se sentir piégé. Quant au porte-parole du gouvernement béninois, Wilfried Léandre Houngbédji, contacté par Rsf, il a déclaré que le web activiste aurait l’occasion de répondre des accusations portées contre lui.
M.M