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Impulsion politique nationale (Partie 7): Politique identitaire et du leadership (Refonder intellectuellement et moralement l’élite béninoise)

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La crise africaine n’est pas d’abord économique ni même politique : elle est identitaire et cognitive. Elle réside dans une perte d’identité collective et dans un appauvrissement des mécanismes de pensée. C’est un enjeu de sens, de représentation de soi, et de capacité à penser stratégiquement à partir de son propre socle culturel. Trop longtemps, le pouvoir a été dissocié de la pensée. Trop longtemps, les élites ont oublié leur mission civilisatrice, préférant la répétition des schémas importés à la création d’un avenir enraciné.

Au Bénin comme ailleurs, nous avons confondu leadership avec domination, gouvernance avec gestion au fil des circonstances, autorité avec autoritarisme. Nous avons méprisé nos intellectuels, folklorisé nos traditions, et dissocié la foi de la réflexion nationale. Or, un peuple qui déconnecte le savoir de l’action reste vulnérable, même avec ses mines, ses prières et ses promesses. C’est pourquoi la présente publication sur La politique Identitaire et du Leadership, propose une réforme ambitieuse et structurée : réconcilier trois puissances fondamentales dans l’exercice du pouvoir :

  • Le Savoir : pour décrypter, prévoir, inventer.
  • La Foi : pour élever, unifier, moraliser.
  • L’Héritage : pour transmettre, transformer, enraciner.

De cette triple matrice naît une exigence impérieuse : refonder intellectuellement et moralement l’élite béninoise, pour sortir du mimétisme, du clientélisme, et de la politique spectacle.

C’est à ce titre que l’Institut des Hautes Études Géopolitiques et Géostratégiques – IRHEG — véritable laboratoire de souveraineté cognitive, dédié à la formation d’analystes stratégiques, de secrétaires psychologues de haut niveau, et de cadres internationaux. Ce n’est pas une école de prestige, c’est une forge de lucidité patriotique, où se préparent les bâtisseurs silencieux du Bénin éclairé. Car le leadership béninois de demain ne sera ni improvisé, ni importé. Il sera cultivé, éprouvé et incarné. Voilà l’âme de cette politique identitaire du leadership. Une percée éducative, civilisationnelle, réconciliatrice. Non pour gouverner le peuple d’en haut, mais pour le faire grandir de l’intérieur.

1 : Reconnecter le leadership à la pensée – Pour en finir avec la gestion de la survie

Le constat et sans équivoque. Le leadership béninois – et plus largement africain – s’est trop longtemps enraciné dans des logiques d’ascension par ruse, réseaux et allégeance. La pensée critique, la stratégie éclairée et la rigueur intellectuelle ont été systématiquement marginalisées. Le savoir dérange. Le stratège est relégué au silence. L’élite devient invisible.

Les conséquences sont nombreuses et multiformes. Tant que le leadership ne sera pas reconnecté à la pensée, le pouvoir restera gestionnaire de la survie, au lieu d’être architecte du devenir. Les responsables successifs ont hérité d’une gouvernance sans plan directeur, d’une politique vidée de sa substance intellectuelle, d’un système éducatif déserté par la recherche, et d’une jeunesse brillante livrée au doute ou à l’exil. Les conséquences sont graves et profondes:

  • L’absence d’une identité stratégique empêche toute réforme durable.
  • Les meilleurs cerveaux s’en vont, sans bruit, sans retour.
  • Les innovateurs résidents s’épuisent dans l’humiliation ou l’indifférence.
  • Les universités deviennent des vitrines sans laboratoire, des titres sans contenu.
  • Et la gouvernance, souvent, n’est plus qu’un théâtre sans plan directeur.

L’urgence est de réhabiliter la pensée agissante comme boussole de l’action publique. Refonder le leadership sur l’intelligence, la vision et l’éthique semble une obligation. Faire de l’intellectuel un bâtisseur, du stratège un éclaireur, et du pouvoir un moteur de transformation profonde sont les piliers d’un nouveau départ. “La pensée qui ne s’incarne pas meurt. Le pouvoir qui ne pense pas trahit.”

2 : Tresser au bout de l’ancienne – Pour une continuité éclairée

Réconcilier l’héritage et l’avenir, telle est l’ambition lucide d’un leadership enraciné mais tourné vers demain. Il nous faut pour le Bénin, un fil conducteur, celui d’une architecture nationale qui respecte chaque pierre déjà posée, tout en assumant l’audace d’élever l’édifice plus haut. Car, si le Bénin veut tenir debout technologiquement, il doit se souvenir et non rejeter, pour mieux se transformer, Il faut tresser au bout de l’ancienne : renouer avec les forces du passé pour façonner un destin nouveau.

Ces pierres de l’héritage béninois sont profondément ancrées dans nos consciences. Cet héritage béninois est comme socle, non comme plafond. La vision est de ne pas à effacer ces parcours, mais à les relier dans une trame lisible, à en extraire les forces pour mieux corriger les angles morts. Il s’agit d’ériger non comme le successeur d’un seul, mais comme l’héritier lucide de tous, pour faire émerger une nouvelle culture de leadership : ouverte, technologique, et profondément identitaire.

2.1. Le Président Mathieu Kérékou est Le père de la stabilité politique béninoise. Il a instauré les premières fondations :

  • Une révolution institutionnelle avec la nationalisation et l’ancrage idéologique.
  • Une réforme rurale et éducative centrée sur le peuple.
  • Et, surtout, une sortie historique par la grande porte, offrant au Bénin l’expérience rare d’une transition pacifique vers la démocratie.

Il nous a légué la stabilité, le pardon et le sens du tournant historique.

2.2. Le Président Nicéphore Soglo est le technocrate du renouveau démocratique. Premier président élu au suffrage universel, il a porté :

  • Le redressement économique avec une croissance retrouvée.
  • La réhabilitation mémorielle et culturelle (Route de l’Esclave, Vodun).
  • La modernisation des infrastructures urbaines.

Son passage a ancré la démocratie moderne, en reliant mémoire, économie et culture.

2.3. Le Président Thomas Boni Yayi est le président social et panafricaniste. Il a humanisé la gouvernance par :

  • Des réformes sociales concrètes (gratuité de la césarienne, RAMU).
  • Un rayonnement diplomatique fort, au service de l’Afrique.
  • Un investissement dans les infrastructures et la paix intérieure.

Il nous a offert un leadership social, sensible et résolument africain.

2.4. Le Président Patrice Talon est le réformateur technocrate et bâtisseur. Acteur de la modernisation accélérée :

  • Réformes de l’administration et du système partisan.
  • Digitalisation massive de l’État.
  • Industrialisation et grands projets d’infrastructure.
  • Affirmation géopolitique sur l’axe Nigeria-Bénin.

Il aura projeté le Bénin vers une gouvernance de performance et de souveraineté économique.

2.5. Agboessi Cloubou et son équipe continuent d’élargir et d’approfondir la réflexion pour conjurer la crise identitaire et cognitive qui nous plombe les alles au Bénin. Les actions projetées visent à :

  • Refonder intellectuellement et moralement l’élite nationale.
  • Réconcilier culture, intelligence et responsabilité dans l’exercice du pouvoir.
  • Faire émerger une culture de pensée agissante.
  • Former un leadership architecte du devenir.

3 : La Pensée Agissante — Fonder une nouvelle grammaire du leadership

À l’heure où l’Afrique cherche de nouveaux repères, la Pensée Agissante se pose comme une urgence morale, stratégique et historique. Elle ne se satisfait ni de l’abstraction ni de la critique stérile — elle épouse l’action, éclaire la décision et guide la transformation.

Les accords d’accession à l’indépendance, signés dans la discrétion entre anciennes puissances coloniales et jeunes États africains, ont engagé nos peuples sans jamais les consulter. Depuis lors, ces textes — rarement révisés, jamais débattus au grand jour — continuent de conditionner notre souveraineté sans réel ancrage populaire. Mais revisiter ces accords, ce n’est pas nier l’histoire. C’est enfin inviter le peuple à devenir l’auteur conscient de son destin.”

Nous ne rejetons ni les langues ni les liens. Mais nous refusons que notre avenir repose sur des fondations opaques. Notre souveraineté ne sera pas un cri de rupture, mais une œuvre de clarté, de maîtrise et de mémoire réconciliée. Le Bénin que nous construisons ne sera ni fuyant, ni soumis, ni haineux — mais debout, lucide, et architecte de son propre avenir.

Les nations qui aspirent à la grandeur ne fuient pas leurs commencements ; elles les relisent, les clarifient, et les réécrivent au rythme de leur maturité. Les États-Unis ont revisité leur Constitution à travers des amendements fondateurs. La France a réinterrogé ses pactes républicains à chaque grande étape de son histoire. L’Afrique du Sud a réécrit sa charte nationale pour tourner la page de l’apartheid. Revenir sur ses fondations, ce n’est pas renier l’histoire, c’est l’acte souverain de ceux qui veulent bâtir en conscience. Partout, leurs dirigeants ont compris que servir l’avenir, c’est d’abord interroger les fondations au nom du peuple. Nous ne cherchons pas à accuser, mais à éclairer le processus historique, à replacer les accords dans une trajectoire plus vaste, plus consciente, plus assumée. La Table Ronde Inclusive et Audacieuse – TRIA, nous aidera à mettre notre responsabilité en face pour des décisions hardies.

Le Bénin aurait pu décoller dès hier. Sous la Révolution, la vision était là. Le courage politique aussi. Mais là où la vision est montée, la loyauté n’a pas suivi. Le Président Kérékou l’avait compris : « Ils sont au gouvernement, et ils sabotent les actions du gouvernement. » Ce n’était pas une trahison personnelle, c’était l’échec d’un système sans socle moral. Une vision sans encadrement éthique devient vulnérable à la médiocrité.

Et aujourd’hui encore, le Président Talon nous le rappelle, en appelant le 21 juin 2025, à une CEDEAO plus rigoureuse : « Ce ne sont pas nos populations qui manquent de volonté, ce sont nos États qui n’arrivent pas à mettre en œuvre les engagements. » Car lorsqu’un peuple est mal gouverné, et donc privé de conscience structurelle, il finit parfois par saboter ses propres miracles. C’est pourquoi toute souveraineté durable exige plus d’une conscience structurée, lucide, partagée, habitée. Sans cela, même la meilleure volonté se perd dans le désordre.

Un peuple sans conscience structurelle devient expert en sabotage de ses propres miracles. Voilà pourquoi notre génération ne doit pas seulement rêver le Bénin. Nous devons le discipliner, l’incarner, le servir. Bâtir des structures habitées. Former des agents enracinés. Appeler des serviteurs disciplinés.

Car un pays ne change pas parce qu’un homme arrive au sommet. Il change lorsque la vision descend dans les cœurs, s’incarne dans la dignité, circule dans la loyauté, et se traduit dans l’esprit du service.”

C’est une pensée qui doit être enracinée dans notre vision et prête à affronter la réalité. Elle convoque autant la sagesse des anciens que l’audace de l’innovation, pour bâtir un nouveau leadership : éclairé, courageux, collectif. L’heure a sonné pour un Bénin qui ne répète plus l’histoire des ruptures stériles, mais qui invente un futur éclairé, audacieux, et profondément enraciné dans la pensée.

Les 4 piliers de la pensée agissante

  1. L’intellect pour bâtir, non pour fuir : Le savoir n’est plus un luxe contemplatif. Il devient levier de refondation. Le penseur n’est plus périphérique : il devient l’architecte moral du pouvoir.
  2. La stratégie comme boussole du progrès : Gouverner, ce n’est pas improviser. C’est penser loin, agir juste et hiérarchiser avec lucidité. La pensée agissante appelle des politiques visionnaires, ancrées dans le réel mais dirigées vers l’idéal.
  3. L’action comme prolongement de la vision : Penser sans agir, c’est rêver. Agir sans penser, c’est errer. La pensée agissante conjugue les deux pour traduire le verbe en impact, et l’intention en transformation mesurable.
  4. Le leadership comme conscience collective : Le vrai leader n’impose pas : il inspire, catalyse, éveille. Il est au service de l’intérêt général, et non l’inverse. Il bâtit avec, pas au-dessus.

La Doctrine pour un Bénin lucide, uni et prospère

« Engagé dans une dynamique de pensée agissante, porté par une énergie structurante, > le Bénin établit des plateformes de lucidité nationale, afin de restaurer une souveraineté mentale au service d’actions transformatrices.

L’État se fixe un principe directeur simple et exigeant : Un pays ne change pas parce qu’un homme arrive au sommet. Il change lorsque la pensée descend dans les structures et les habitudes, et que la loyauté structurelle épouse la vision partagée. »

Fraternité – Justice – Travail : une dynamique de lucidité et d’élévation. La devise nationale ne se limite plus à un idéal. Elle devient la base active d’un projet de conscience, déclinée comme suit :

Vision : Le sacrifice de la révélation pour une foi éclairée et durable

  • Faire confiance au pouvoir de lucidité
  • Joindre l’action difficile à la perception claire
  • Affronter le danger pour vaincre la peur
  • Persévérer dans une souveraineté mentale

Fondement : La Pensée Agissante comme énergie structurante

  • Penser pour éclairer
  • Croire pour s’élever
  • Agir pour bâtir
  • Transmettre pour durer

Trilogie cardinale :

  1. Lucidité nationale : Voir clair dans notre histoire, nommer nos forces et nos nœuds, sans haine ni illusion
  2. Souveraineté mentale : Penser par nous-mêmes, pour nous-mêmes, sans dépendance mimétique
  3. Action transformatrice : Inscrire nos choix dans des projets visibles, durables, transmissibles

A cette étape, 2 autres slogans sont nécessaires.

  1. « Bâtir le Bénin, c’est penser haut et agir sans trahir. »

L’ancrage fondateur : appel à la hauteur d’esprit et à la fidélité concrète. C’est la posture.

  1. « Par l’Éveil, nous nous relevons ! Par le Service, nous rayonnons ! »

Le souffle intérieur : réveil spirituel et don de soi. C’est la transcendance.

  1. Problématique : Le cerveau exilé, la foi déconnectée, la tradition instrumentalisée

Tant que la pensée est exilée, que la foi est confinée, et que la culture est figée, le leadership africain restera orphelin de génie. Il faut désormais un leadership enraciné, cultivé, créatif et transgénérationnel. Un leadership capable d’unir le créateur, le croyant et le gardien de mémoire pour penser, agir et transmettre. Le Bénin comme l’Afrique regorge de génies silencieux, de croyants fervents et de dépositaires d’une tradition millénaire. Pourtant, ses systèmes de pouvoir échouent à métamorphoser ces richesses humaines en puissance politique, économique et civilisationnelle. Trois grandes fractures en sont les témoins:

  • Le cerveau exilé : Faute d’environnement stimulant et protecteur, l’intelligence stratégique africaine s’auto-exile. Ceux qui restent s’enlisent dans la précarité, dans la peur ou dans l’oubli. Ainsi, la pensée se retire, et l’action publique tâtonne.
  • La foi déconnectée : La spiritualité, vibrante au sein des peuples, est maintenue à distance des systèmes de gouvernance, d’éducation ou de science. L’âme prie, mais la nation ne planifie pas à partir de cette source vive. Résultat : une ferveur massive sans puissance transformatrice.
  • La tradition instrumentalisée : Plutôt que d’être investie dans la création ou l’éducation, la tradition est trop souvent réduite à un simple folklore politique. On évoque l’ancestral pour séduire, non pour construire. Or, ce qui n’est pas transmis de manière créative s’éteint.
  1. Proposition : Un leadership cultivé, stratège et sacrificateur

Le temps des orateurs brillants mais inconsistants est révolu. L’idéal serait que chaque citoyen Béninois devienne leader dans son domaine de travail. Ainsi, le profil du nouveau leader technique se décline en quatre dimensions complémentaires :

  • Cultivé dans son âme : enraciné spirituellement, moralement guidé, habité de silence et de verticalité.
  • Formé dans sa pensée : lucide, stratégique, nourri d’économie, de géopolitique, d’écologie, de sociologie.
  • Crédible dans son action : fondé sur la politique de la preuve, au service du peuple et non de l’image.
  • Sacrificateur dans sa posture : capable de renoncer à la gloire personnelle pour porter une nation sur plusieurs générations.

Le Bénin a besoin de forgerons du réel, capables de bâtir des structures, pas seulement des discours. Capables à faire naître des inventeurs, des bâtisseurs, des artisans du sens. Ce leadership n’est pas une idée flottante. Il doit s’incarner dans des instituts, des parcours, des alliances, portés par une architecture éducative de haut niveau. C’est ici qu’entre en scène l’IRHEG.

  1. L’IRHEG – Laboratoire de souveraineté cognitive

Dans un monde où l’analyse prévaut sur la force, le Bénin doit former ses propres éclaireurs stratégiques, capables de lire le présent et de construire l’avenir. L’Institut des Hautes Études Géopolitiques et Géostratégiques (IRHEG) devient la matrice de cette révolution silencieuse.

6.1 L’intelligence au service de la puissance nationale : Trois types de cadres y seront formés:

  • Les Ph.D Analystes, stratèges du réel affectés aux cercles décisionnels de l’État.
  • Les Secrétaires Psychologues, veilleurs discrets de contexte, d’interaction et de signaux faibles.
  • Les Cadres internationaux, spécialistes de l’Enseignement, de la Logistique, de la Politique et des Opérations — destinés aux organisations régionales et mondiales.

La formation sera exigeante, multidisciplinaire, ancrée dans le mérite. La féminisation stratégique de ces fonctions sera activement promue. L’IRHEG ne sera pas un institut de prestige, mais un cœur national de pensée stratégique, enraciné, rigoureux, fécond.

6.2 Pistes d’action complémentaires : Pour soutenir l’IRHEG et élargir son rayonnement, quatre structures phares accompagneront cette percée :

  • Département du Leadership Patriotique, pour former ceux qui gouvernent en serviteurs.
  • Département des Savoirs Ancestraux et de l’Innovation Locale, pour faire évoluer la tradition vers le progrès.
  • La Charte de dignité des cerveaux béninois, pour sanctuariser et protéger notre intelligence collective.
  • Le Conseil de l’Intelligence Nationale, avec des démembrements dans chaque ministère, pour éclairer l’action publique.

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