C’est un véritable séisme politique qui secoue Porto‑Novo, capitale politique du Bénin : 405 militants de l’Union Progressiste le Renouveau (UP‑R), formation dirigée par Joseph Djogbénou, ont démissionné en masse, déposant collectivement leurs lettres à la direction locale du parti.
La saignée continue au sein du parti Union progressiste le Renouveau à Porto-Novo. Après mars et juillet 2024, où plusieurs militants ont démissionné de l’Up-R à Porto-Novo, 405 militants de l’Union viennent de tourner dos à cette formation politique dans la ville capitale. Les démissionnaires dénoncent un sentiment d’exclusion et un manque manifeste de considération de la part des cadres du parti. Selon le porte‑parole des démissionnaires, « le baobab, l’emblème du parti, serait effeuillé, laissant désormais les militants sous un ardent soleil ». La cacophonie interne se reflète dans les nombreux témoignages des responsables locaux, accusant l’UP‑R d’imposer des décisions sans concertation et de négliger les préoccupations de la base. Lorsque les militants se sont rendus au siège pour déposer leurs lettres, l’unité a été refusée : seules 56 lettres ont été officiellement enregistrées. Les 349 autres auraient été rejetées, la direction exigeant des démissions individuelles. Déterminés à aller jusqu’au bout dans leurs actions, les militants démissionnaires ont repris le processus en se dotant de certificats individuels.
À l’origine de ce mouvement collectif, deux figures émergent : Romaric Soton et Marcel Bidouzo, anciens cadres influents de l’UP‑R à Porto‑Novo, reconnus pour leur capacité à mobiliser les militants. Ces vagues successives exposent une fracture persistante entre la base militante et la direction nationale.
Enjeux politiques à l’approche de 2026
Avec l’élection présidentielle de 2026 en ligne de mire, l’UP‑R, alliée-clé de la majorité présidentielle, risque de voir son influence s’éroder localement. Ces départs successifs affaiblissent sa capacité de mobilisation dans le département de l’Ouémé, traditionnellement stratégique. À ce remue-ménage défavorable à l’Up-R à Porto-Novo, l’on pourrait ajouter la crise sécessionniste qui secoue le parti au sujet des revendications du Parti du renouveau démocratique (Prd) qui réclame son autonomie. Des analystes politiques, estiment que « ces démissions collectives sont un signal d’alarme : sans réformes internes, l’UP‑R pourrait subir un effritement de sa base, pouvant compromettre ses performances électorales futures ».
M.M.