À l’occasion d’une conférence tenue ce jeudi à l’ENEAM de Cotonou, le journaliste et spécialiste des relations sino-africaines, Héribert-Label Elisée Adjovi, a livré une brillante analyse sur le thème : « Modernisation à la chinoise et FOCAC 2024 : Six leçons pour le développement de l’Afrique ». Gouverneur du magazine Le Label Diplomatique et président du Caucus Panafricain des Journalistes, Héribert-Label Adjovi s’est appuyé sur ses nombreuses visites d’étude en Chine pour proposer des pistes concrètes à l’Afrique.

L’orateur a commencé par souligner que la modernisation chinoise repose avant tout sur le choix souverain de son propre modèle de développement. Contrairement aux modèles imposés par l’extérieur, Pékin a toujours suivi une trajectoire indépendante, refusant aussi bien les diktats soviétiques que les appels à la suprématie partagée avec les États-Unis.

Ensuite, il a insisté sur la manière dont la Chine a utilisé l’ouverture économique pour renforcer ses réformes internes. Des provinces comme Jiangsu, Fujian ou encore la ville de Yiwu illustrent cette dynamique, avec des croissances spectaculaires dues à des politiques ciblées et durables.

Troisième leçon : la méritocratie. Le système du Gaokao, concours national chinois, est présenté comme un modèle de promotion sociale par le mérite, que l’Afrique pourrait adapter dans sa propre logique de gouvernance et de formation des élites.

Le conférencier a aussi abordé le refus chinois de la « thérapie de choc », un choix stratégique qui a permis à l’économie de croître sans subir d’effondrement, contrairement à d’autres pays en transition. L’Afrique gagnerait, selon lui, à adopter des transitions graduelles au lieu de ruptures brutales.

Cinquième point : la diversité des formes d’entreprises. En Chine, entreprises publiques, privées ou mixtes coexistent dans une économie de marché équilibrée. Une souplesse organisationnelle qui pourrait inspirer une régulation plus efficace en Afrique.

Enfin, il a plaidé pour une vision du développement fondée sur le partage, la coopération gagnant-gagnant et l’harmonie entre l’homme, la nature et le divin. Une approche que la Chine défend via le concept de « communauté d’avenir partagé pour l’humanité ».

Héribert-Label Elisée Adjovi conclut en affirmant que l’Afrique a désormais les clés pour proposer une « quatrième voie » du développement, profondément humaine, spirituelle et enracinée dans ses réalités.

Thomas AZANMASSO

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