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Soirée théâtrale à l’espace culturel: Le Centre La pièce  » Comme des flèches  » fait des émules

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Samedi 22 mars 2025, l’espace culturel Le Centre a édité le 1er acte des ses soirées théâtrales, pour le compte de l’année 2025. Était à l’honneur, la pièce  » Comme des flèches  » de Edith Zodéhoungan, écrite par Koulsy Lamko et produite par Tout Gran Theatr Djogbé avec le soutien de la Coopération Suisse au Bénin.

 « Comme des flèches  » raconte l’histoire de Bouba, jeune bachelier, mécanicien le jour, musicien-griot la nuit, et d’Amina, femme au foyer mais qui, se sentant délaissée, mal aimée, tomba dans les bras de Bouba. Dans ce pays imaginaire, la mort est belle. Elle est sublime que l’on pare de mille bijoux, fiancée que l’on accompagne de cris de fêtes, d’odes et de poèmes. Mais pourquoi à l’enterrement de Bouba, il y avait comme un goût d’inachevé, les uns fuyant les regards des autres ? Pour la simple raison que Bouba est mort du SIDA. La scène ouvre le rideau sur Amina, tout de noir vêtue, du retour du cimetière, s’arrête à l’atelier de Bouba, là où les deux se sont connus, et sont tombés amoureux l’un de l’autre. Amina revoit défiler devant elle les bons moments passés avec Bouba. Elle tente d’y puiser le courage de rompre le silence et d’annoncer à son mari qu’elle aussi porte la maladie qui vient de terrasser Bouba, son amoureux. « Il me portera des coups, mais je le lui dirai. Peut-être même que c’est lui qui, par sa frivolité, m’a transmis cette maladie. Mais à quoi bon de chercher maintenant le coupable ?» se dit Amina.

La scène, merveilleusement jouée par Hérédia Hodonou, Mauricette Togni, Casimir Agbla, Modeste Agbikossi, a duré environ 50 minutes.  Elle a été accueillie, à la fin, par un tonnerre d’applaudissements d’usagers de l’espace culturel Le Centre qui, reconnaissent par-là, le jeu d’acteurs impressionnant, la mise en scène, la scénographie, les jeux de lumière et du son, afin tout le travail abattu pendant des jours pour émerveiller le public ayant fait le déplacement.

Aux dires de la metteuse en scène, Edith Zodéhoungan, c’est un texte qui, sans moralisation ni volonté éducative, tente d’aborder, au-delà-de l’angoisse et de la solitude, les rivages de la douleur avec émotion et tendresse. « Le texte, quand je l’ai découvert et lu, c’est le titre qui m’a intéressée. Pourquoi « Comme des flèches  » ? De quelles flèches parle-t-on ? Donc quand je suis entrée dedans, le style d’écriture m’a intéressée. Il y avait des mots vraiment forts. Donc on a voulu commencer la mise en scène. Le texte est un peu tragique, mais on a dit qu’on va y mettre un peu d’esthétique, qu’on ne va pas sombrer dans le tragique. Et l’auteur aussi l’a fait ainsi parce qu’il y a des moments où Bouba se transformait en poète. Donc il y a l’aspect poésie qui cassait la tragédie » justifie Edith Zodéhoungan.

Revenant sur le choix de cette pièce, le Directeur de l’espace culturel Le Centre, Berthold Hinkati, laisse entendre qu’elle entre dans le cadre de la Journée internationale des droits de la femme. « Le mois de mars est dédié à la gent féminine. Le spectacle que nous avons suivi tout à l’heure est monté en majorité par la femme. Une administratrice qui est une femme, une metteuse en scène, une costumière, etc. Pour nous, c’est important de montrer un spectacle pareil qui fait la promotion de la femme comme des gens importants qui peuvent monter, tout comme les hommes, une belle prestation scénique, une belle prestation de théâtre ».

Ils apprécient…

Tanguy Marcel ADjaka, technicien en arts plastiques

« L’art, c’est une expression qui permet de fédérer la communauté. Ça permet de faire ressentir des sentiments, des émotions. Tout simplement, l’art est un instrument de cohésion sociale. Ça permet au public de quitter leur maison, de pouvoir suivre de l’émotion, autre que les distractions, etc. ça permet de transmettre quelque chose à la communauté. C’est ce que j’ai pu ressentir ».

Migan Maéva, élève

« J’ai beaucoup aimé tout d’abord les jeux de lumière, la sonorité. J’ai aimé les musiques, le bruit du tonnerre, de la pluie. C’est vraiment des ajouts que j’ai trouvés très pertinents. Pour le jeu lui-même, j’ai vraiment beaucoup aimé le message porté. J’ai aimé le fait qu’on soit dans différentes temporalités, qu’on commence dans le futur et qu’on fasse une sorte de rétrospection dans le passé. J’ai vraiment trouvé ça très intelligent ».

Babel Quenum, comédien

« J’ai vu quelque chose chez les acteurs qui m’a le plus parlé. C’est-à-dire le travail. J’ai encore vu ce soir que quand on travaille bien, ça paie toujours. Quand on suit les pièces de théâtre, il y a quelque chose qui manque souvent, que j’ai vu ce soir, qui m’a beaucoup touché, l’harmonie. Ça prouve encore une fois que les acteurs ont bien travaillé. Donc moi, particulièrement, c’est ça qui m’a touché ce soir ».

Bertrand HOUANHO

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