Zhang Shanhui
Présentatrice et chroniqueuse de CGTN Français
Chercheuse au CCG ( Center for China and Globalization )
Le Forum de Boao pour l’Asie 2025 se tient du 25 au 28 mars à Boao, sur l’île de Hainan dans le Sud de la Chine. Le Forum est devenu, au fil des ans, depuis 2001, un pilier majeur de la discussion internationale sur les questions économiques et géopolitiques. Aujourd’hui, il ouvre ses portes pour accueillir ses participants à sa session 2025. Cette année, le Vice premier ministre du Conseil des affaires d’Etats de Chine, monsieur Ding Xuexiang, est présent à la cérémonie d’ouverture du Forum le 27 mars.
Dans un contexte international en constante évolution, le Forum de Boao pour l’Asie 2025 prend tout son sens. Cet événement, qui se déroule annuellement dans le bourg Boao, dans la province du Hainan, offre une plateforme unique pour les dirigeants politiques, les chefs d’entreprise et les experts du monde entier. Le thème de cette année, « L’Asie dans un monde en mutation, un avenir commun », met l’accent sur le multilatéralisme et un développement ouvert. Bien que certains aspects de l’environnement international restent stables, les enjeux évoluent constamment.
Aujourd’hui, le monde est en pleine transformation. Depuis le début de l’année 2025, on assiste à la montée de l’unilatérisme et du protectionnisme. La politique “L’Amérique d’abord” des États-Unis, caractérisée par des décisions telles que le retrait de certains accords internationaux et l’instauration de tarifs douaniers unilatéraux, contribue à alimenter le désordre mondial. Comment y répondre ? C’est l’une des questions que le Forum de Boao tentera de résoudre lors de sa session annuelle 2025, qui s’articule autour de quatre grands axes thématiques :
En premier, rebâtir la confiance : Dans le but de relever les défis posés par le contexte international actuel, le premier axe du Forum porte sur le rebâtir de la confiance. Il s’agit de reconstruire la confiance dans le grand bouleversement mondial et de promouvoir la coopération. Cela inclut la construction d’une économie mondiale ouverte, en particulier en mettant en évidence le rôle croissant des pays du Sud. En outre, il s’agit de trouver des moyens de faire face à la politique américaine protectionniste. Par exemple, en encourageant les accords commerciaux régionaux et multilatéraux.
En deuxième, promouvoir la croissance : Le deuxième axe vise à promouvoir le rééquilibrage de la mondialisation, à réaliser un développement inclusif et à redynamiser l’APEC. Un aspect important de cet axe est le maintien de la stabilité des chaînes d’approvisionnement mondiales. Le Forum pourra contribuer à cet objectif en favorisant la coordination entre les pays producteurs et consommateurs, en encourageant l’investissement dans l’infrastructure logistique et en favorisant la digitalisation des échanges commerciaux. Le but est de créer un environnement extérieur favorable à toutes les parties.
En troisième, concevoir l’avenir. Cet axe met l’accent sur l’avenir en encourageant l’accélération de la mise en œuvre des objectifs de développement durable. Il s’agit de faire face au changement climatique, en particulier en promouvant la transition énergétique, mais aussi de se concentrer sur des problèmes tels que le vieillissement de la population et la réforme des retraites. En abordant ces questions, le Forum permet aux participants de se projeter vers l’avenir et de trouver des solutions innovantes.
Le quatrième volet, explorer les moteurs de croissance. Les moteurs de croissance de l’avenir incluent l’application et la gouvernance de l’intelligence artificielle, ainsi que la manière de développer des compétences clés dans le contexte de l’IA. Le Forum offre une opportunité pour discuter des enjeux éthiques, sociaux et économiques liés à l’IA, ainsi que pour identifier les domaines où l’IA peut contribuer le plus à la croissance économique et sociale.
Ces quatre axes dépassent largement le cadre du développement asiatique ; ils présentent également des perspectives intéressantes pour l’Afrique et, plus globalement, pour le monde entier. Ils ouvrent la voie à de nouvelles formes de coopération sino – africaine. J’attends avec impatience les réflexions et points de vue qui émergeront de ces discussions.
