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Journée mondiale du rein à Abomey: Le coup de gueule de l’Association dialyse Vie du Bénin

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Organisée à Abomey le samedi 15 mars 2025, la Journée mondiale du rein (Jmr) a été marquée par un coup de gueule exprimé par l’Association Dialyse vie du Bénin. Elle a dénoncé l’exclusion dont elle est souvent victime.

L’Association dialyse Vie du Bénin (Adv-Bénin) n’entend plus assister en spectacteurs à la célébration de la Journée mondiale du rein (Jmr). Au cours de l’édition de cette année, commémorée à Abomey le 15 Mars, elle l’a vivement exprimé par le biais de son responsable départemental du Zou et des Collines.  «Nous profitons de cette occasion pour dénoncer la manière dont cette journée est organisée au Bénin et exigeons que cela soit corrigé dès l’édition prochaine avec une implication de notre association à toutes les étapes de l’organisation » a tempêté Constant Agbo. Dans son requisitoire, il souligne que c’est depuis 2018 que cette politique d’exclusion s’observe. « L’Adv-Bénin n’est plus impliquée dans l’organisation de cette journée et nous venons en spectateur », dénonce Constant Agbo. Or, la Journée mondiale du rein devrait être un cadre fédérateur de tous les acteurs concernés, plus particulière, les patients souffrant de l’insuffisan rénale, que nous sommes, et en tant que  patients nous sommes  de plus en plus abandonnés à  notre sort et souvent candidats à la mort, manifeste l’Adv-Bénin. Un sentiment de frustration et de déception teinté d’une lueure d’espoir. Après des échanges constructifs entre les organisateurs de la Jmr et l’Association des dialysés, Constant Agbo espère qu’à partir de  l’année prochaine, les choses se passeront autrement. « De nos  échanges avec les organisateurs sur cette injustice, nous voulons croire qu’un changement de méthode sera observé au risque d’un boycott ou d’une célébration de cette manifestation à deux endroits différents  le même jour.  » a t-il averti. Par ailleurs, il a également fustigé l’indifférence de Ministère de la santé et celui des finances face à leurs correspondances qui sont restées sans suite depuis décembre 2024. «Seul le ministre des affaires sociales a reçu notre bureau » a-t-il témoigné. Le mécontentement n’a guère empêché l’Adv-Bénin  de reconnaitre publiquement l’effort que déploient le Gouvernement et ses partenaires en leur faveur notamment la décision salutaire d’exonération des droits de douanes sur les intrants pour les soins de dialyse. Profitant de cette tribune l’Adv-Bénin souhaite le rétablissement de la prise en charge intégrale  des patients sous dialyse avant la fin du mandat du régime actuel. L’un des medecins et responsable de l’Unité de dialyse au Chnu Hubert Maga, Professeur Jacques Vigan veut croire à un changement qualitatif et souhaite  que le prochain défi à relever est de développer la dialyse territoriale dans tout le Bénin, la transplantation rénale et l’ouverture d’autres centres de dialyse dans d’autres localités. Ce n’est qu’à ce prix que  les malades seront plus proches des soins de qualité.

Le rein, un organe vital à préserver

Le rein mal entretenu occasionne le plus souvent l’insuffisance rénale chronique  qui débouche sur la dialyse. Les statistiques dressées  par  le Professeur Jacques Vigan laissent perplexe. « Elle touche toutes les populations. Sa prévalence mondiale oscille entre 11 et 13%. Au Bénin les prévalences observées varient d’une région à une autre et en fonction des sous-groupes particuliers.  Dans la clinique universitaire de néphrologie de Cnhu, sur dix patients qui entrent neuf présentent une maladie rénale chronique. Parmi ceux-ci sept sont en insuffisance rénale terminale et nécessitent une mise en dialyse en urgence. Ce qui est très préoccupant» a-t-il alerté. Face à l’ampleur, la sensibilisation et la prévention sont les seuls moyens capables de faire reculer le mal. Ainsi, la Journée mondiale du rein a été instituée pour accroitre la sensibilisation et le dépistage notamment des sujets à risques tels que  les hypertendus, les diabétiques, ceux souffrant de l’obésité et dont l’indice de masse corporelle est de 30 Kilos par mètre carré, les personnes porteuses de virus de l’hépatite B  et C, du  Vih, et ceux  qui développent une cardiopathie. Sabine Tèkpato Adjolohoun, la Deuxième adjointe au maire (Dam) d’Abomey, a réaffirmé l’engagement du  conseil communal à promouvoir les habitudes favorisant la bonne santé des reins aux côtés des acteurs. Dr Urbain Assogba, président de la Société béninoise de néphrologie (Sobeneph) a,  pour sa part, insisté  sur les manifestations  de cette affection silencieuse. « Il s’agit d’une maladie particulière et sournoise parce qu’elle ne présente pas de symptôme dès le début.

Elle s’annonce quand il n’y a plus possibilité d’agir pour sauver. Lorsque les reins sont touchés et qu’il faut maintenant commencer les soins, c’est par la dialyse. Son  traitement est à vie et permet de laver les reins. La prise en charge est onéreuse. Il faut débourser au moins  quinze millions par malade et par an. Soit environ un million par mois. Personne au Bénin n’a la capacité de supporter se coût.» a-t-il prévenu. Pour l’éviter le Pr. Jacques Vigan conseille une bonne hygiène de vie, l’adoption d’un régime moins gras et moins sucré, la lutte  contre l’obésité, d’éviter  l’alcool, le tabac, l’automédication, la phytothérapie incontrôlée.

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