Prétextant du 35 ème anniversaire de la Conférence nationale de février 1990, Joseph Djogbénou organise depuis peu, des messes pour commémorer cet événement historique dans l’histoire de la démocratie béninoise. Sachant que le politique qu’il est devenu ne fait rien au hasard, surtout à l’approche des élections, il n’est pas illusoire de penser que quelque chose fait courir le Président de l’Union progressiste le Renouveau (Up-R). Mais quoi ?
Président de l’Up en juillet 2022 après sa démission de la tête de la Haute juridiction, Joseph Djogbénou est redevenu un acteur politique clé de la mouvance présidentielle. Reconduit dans ce rôle comme leader de l’Up-R après la fusion d’avec le Parti du renouveau démocratique (Prd), l’homme a observé après les législatives de 2023, un moment d’accalmie politique. Suite à cette période de froideur, l’ancien Ministre de la justice de Patrice Talon retrouve peu à peu un activisme constant. Des réunions et contacts avec des cellules de bases et de petits groupes de militants, le Président de l’Up-R s’est fait discret jusqu’à un passé récent. Mais depuis quelques semaines, Joseph Djogbenou tente de changer de stratégie. Désormais, ses activités politiques s’organisent autour du grand nombre. La dernière trouvaille en date est la célébration du 35ème anniversaire de l’historique Conférence des forces vives de février 1990. À cet effet, ses hommes et lui décident d’investir églises et autres lieux de cultes. De congrégations en congrégations, l’Up-R et son leader tentent de s’illustrer en bons démocrates, ayant toujours à cœur la préservation des nombreux acquis de cette Conférence. Mais à quelle fin ? Si la réponse à cette question varie d’un citoyen à un autre, il est évident que l’homme politique de sa trempe ne fait rien au hasard. Alors que le Bénin est à quelques encablures de choisir un nouveau Président de la République, aucune ambition n’ose s’éclore, à moins d’un an de dépôt des candidatures. En s’éclipsant en 2016 pour le candidat Patrice Talon forclos en 2026, il est pensable que Joseph Djogbénou ne peut aussi facilement enterrer ses ambitions présidentielles pour cette prochaine joute électorale. Ce regain de messes autrefois dénoncé par les mêmes acteurs dans une vie passée est-il un signe de la manifestation de ses probables ambitions futures ? Déjà qui il est accusé à tort ou à raison par une frange de la classe politique en l’occurrence l’opposition quant à la non-participation de cette dernière aux législatives de 2019 pour défaut de certificat de conformité imposé aux formations politiques en lice par la Cour qu’il dirigeait, faire bonne mine tout en retrouvant une certaine aura ne lui fera que du bien. Est-ce le procédé pour ? Dans tous les cas et à l’aune de ces constatations, quelque chose fait courir Joseph Djogbénou qui sort ainsi de sa tanière. Et, tout se saura !
J.G
