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Master Class sur la production et la réalisation cinématographique: Luck Razanajoana partage son expérience avec les étudiants de l’Isma

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Le cinéaste Malgache Luck Razanajoana était à l’Institut des métiers de l’audiovisuel (Isma), Mardi 04 mars 2025. L’objectif est d’aller entretenir les étudiants de cette école sur les rouages des métiers ayant trait à la réalisation cinématographique.

C’est une séance qui est sollicitée par les responsables de l’institut fondé par Marcelin Zannou et qui fait suite à la projection de l’avant-première du film long métrage, ‘’Disco Afrika’’ produit par Luck Razanajoana. En effet, c’est une tradition pour l’établissement d’accueillir des personnalités du monde du cinéma lorsqu’ils ont l’opportunité de fouler le sol béninois pour quelque activité que ce soit. Ainsi le cinéaste Malgache a été convié pour honorer cette tradition qui lui permit de communier avec les étudiants de l’institut venus nombreux à la rencontre. « Dans le monde du cinéma, je continue d’apprendre toujours, je ne suis maître de rien » laisse entendre le panéliste du jour pour se faire humble devant son audience avant de décliner son parcours riche et atypique pour commencer sa conférence. Dans son parcours en tant que réalisateurs Luck défile à son compteur trois courts métrages, un documentaire et le long métrage qu’il est venu présenter à Canal Olympia intitulé ‘’Disco Afrika’’. Alors pour le compte du master class qu’il a la charge d’animer, il est question pour lui de permettre aux étudiants de l’Isma, participant à la séance, de s’imprégner de comment l’univers malgache fonctionne en termes de production et de réalisation cinématographique. « Nous à Madagascar, on est très influencé par les télévisions françaises en dehors de la télévision nationale. Les Canal France internationale, TV5 et autres. Et vous savez que nous sommes un peu séparés de l’Afrique elle-même et nous sommes influencé beaucoup par l’Inde. Peut être que dans les traditions, nous avons quelques similarités. Donc dans nos films ça se ressent nettement.  Moi par exemple, j’ai suivi beaucoup de films français dans mon enfance, ainsi que des films hollywoodiens et les films indous. Mais les films Malgaches, ça n’existe quasiment pas.  Tout simplement parce que depuis 1960 que Madagascar a accédé à son indépendance, avec la dictature qui s’est installée depuis lors, on voit peut-être des films de propagande. Sinon de 1980 à 2000 à Madagascar il n’y rien du tout en termes de productions cinématographiques malgaches et j’irai même loin en disant que l’industrie malgache de la cinématographie est même quasi inexistante. Donc les français venaient tourner et repartent. C’est donc à partir de 2000 que quelques cinéastes malgaches ont commencé par sortir la tête de l’eau pour produire de petits films dont les qualités laissent à redire. Mais comme à Madagascar qui fait quinze millions d’habitants environ en termes de démographie, le besoin est là et comme le vrai cinéma n’existe pas, lorsqu’il y a un petit sketch filmé tout le monde se rue dessus puisque c’est ce qui est là pour l’heure. Mais à partir de 2006, les choses ont commencé par s’améliorer avec le festival de court métrage qui est initié puis cela a permis aux jeunes de commencer par améliorer la qualité des réalisations. Puisque c’est un festival payé par l’ambassade de la France.  Donc si tu gagnes tu peux aller te faire former en France et donc il faut de la qualité dans le travail » souligne le conférencier pour faire l’état des lieux de la cinématographie chez lui au Madagascar. Et d’ailleurs dans cette foulée, selon ses explications, que lui-même a commencé par proposer ses courts métrages qui ont fait de lui aujourd’hui ce qu’il est. C’est ainsi que dans un environnement aussi hostile au plan socio politique et cinématographique à Madagascar, Luck a pu prendre son envol pour s’imposer aujourd’hui sur le marché mondial du 7ème art. Cependant, son option après son cursus cinématographique à Marrakech au Maroc c’est que, une fois au Madagascar, le cinéaste a voulu prendre sur lui la responsabilité de révolutionner beaucoup de choses dans le secteur. Ce qu’il est en train de réussir à petit feu en faisant souffler un nouveau vent dans l’univers de la cinématographie Malgache avec des films engagés qui osent traiter des sujets  sur lesquels le pouvoir central reste très fermé. Et son dernier long métrage en date, ‘’Disco Afrika’’ en dit bien long quand on voit qu’il aborde avec aisance le sujet de la marginalisation du bas peuple avec à la clé la corruption qui se fait très expressive.  Le cinéaste a très tôt compris que ce n’est pas en étant conformiste qu’on arrive à créer quelque chose d’intéressant dans un environnement hostile jonché de chaos et d’esprit anti progressiste.

Teddy GANDIGBE

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