Faisant partie des revendications les plus soutenues de l’opposition et de la société civile, l’audit du fichier électoral connaît désormais une issue favorable. Agir dans le même sens quant à la révision du Code électoral, toujours objet de controverses et de débats pertinents, n’est pas trop demandé, dans un contexte où Patrice Talon souhaite lui-même faire bien les choses en fin de mandat.
« (…) Toute fin de mission génère un regain de vertu, un regain d’engagement au service du bien de manière absolue (…) ». Ces propos entre autres, tenus par le Chef de l’État face au comité de pilotage du fichier électoral ce lundi 24 février 2024, traduisent sa volonté d’assurer aux béninois, la crédibilité des élections. Ceci, par une démarche inclusive et rigoureuse. Par ce bout de phrase qui a surpris plus d’un, Patrice Talon voudrait faire les choses en bien. Histoire d’obtenir une fin de mandat inouïe et heureuse. Quand on sait justement que cette fin sera caractérisée par des élections générales, il est de bon ton que ce souhait exprimé par le premier des citoyens béninois reçoive l’adhésion de tous. Mais à l’étape actuelle des débats, le Code électoral, loi sur laquelle se reposent ces élections communales, législatives et présidentielles, fait flop. Contesté et attaqué de parts et d’autres du gotha politique béninois sans oublier du côté de la société civile, sa mise en application pour ces prochaines joutes électorales inquiète. Alors que la plupart des élections sous le chantre de la Rupture et du Nouveau départ ont été des moments de conflits et de crises, le souhait de Patrice Talon pour 2026 est ainsi bien justifié. Se réalisera-t-il dans les conditions actuelles ? Difficile de l’affirmer. Du moment où le Code électoral en question reste objet d’incertitudes compte tenu de nombreuses dispositions jugées discriminatoires et taillées sur mesure pour la mouvance, beaucoup de choses restent à faire pour l’atteinte de ce désir du Chef de l’État. Alors qu’il a fini par accéder à la demande de l’opposition d’auditer le fichier électoral, continuer dans cette recherche de paix et de crédibilité pour ces compétitions électorales ne doit constituer un écueil pour l’homme. Ce code électoral qui n’est qu’un complément ou constituant majeur pour ces élections au même titre que le fichier électoral doit ainsi mériter une attention particulière, comme le cas actuellement dudit fichier. Si malgré les pressions et dénonciations, Patrice Talon et sa mouvance au parlement n’ont pour l’heure levé le seul doigt pour une remise en cause, ils disposent encore de près d’un an, pour changer les choses. Un changement qui passe par la révision de ce Code en vigueur. Cette révision n’est que gage de paix durable et recherche de consensus. Ce qui a beaucoup manqué au Bénin depuis dix ans bientôt.
J.G