(Que craint le régime de la Rupture ?)
Deux initiatives d’hommage aux Forces de défense et de sécurité tombées sous les balles ennemies au Point Triple, à la frontière avec le Burkina-Faso et le Niger, tuées dans l’œuf. La première, c’est une initiative d’un groupe de conducteurs de taxi-moto, se réclamant de la Jeunesse patriotique à Parakou, qui a été empêchée, mercredi 15 janvier 2025. Deux personnes ont même été arrêtées pour avoir exprimé leur opposition à la présence présumée de troupes françaises sur le sol béninois. Samedi 18 janvier 2025, une cérémonie d’hommage aux soldats tués devrait se tenir à la Bourse du travail sur initiative des Centrales syndicales. Mais grande fut leur surprise de voir un détachement de policiers boucler toutes les entrées à la Bourse du travail, empêchant ainsi la cérémonie d’hommage. A Parakou comme à Cotonou, il ne s’agissait nullement d’une manifestation contre le gouvernement Talon. Selon les organisateurs, il s’agissait juste d’un hommage, un rassemblement pacifique pour saluer la mémoire des soldats tués dans l’exercice de leur mission de défense de la patrie. Qu’est-ce qui gène alors le gouvernement dans ça ?
Si à Parakou, il est dit que la manifestation est non autorisée et qualifiée de trouble à l’ordre public, les centrales et confédérations syndicales doivent-elles aussi prendre une autorisation avant de faire une manifestation à l’intérieur de la Bourse du travail ? Il y a des non-dits qui amènent à demander ce que craint au fait le régime de la Rupture ? Est-ce le discours qui pourrait être tenu ? en effet, les organisateurs des cérémonies d’hommage pourraient être tentés de pointer du doigt le retard observé dans la présentation de condoléances aux familles des disparus. L’attaque ayant été perpétrée le 08 janvier 2025, ce n’est que près d’une semaine après qu’on a su que le gouvernement avait envoyé des lettres de condoléances aux familles des disparus. Quant au chef d’Etat-major de l’armée, ce n’est que le 16 janvier 2025, profitant de la cérémonie de dépôt de gerbe en souvenir à l’agression du 16 janvier 1977, qu’il a rendu hommage à ses frères d’armes tués sur le champ de bataille au Point Triple, le 08 janvier 2025. Il a fallu une semaine avant que le gouvernement ne présente ses condoléances et sa compassion aux familles des soldats tués. Ce n’est pas normal. Le gouvernement de la Rupture a-t-il peur que les cérémonies d’hommage organisées par des centrales syndicales ou organisations de la société civile mettent en exergue le retard constaté dans la présentation des condoléances ? Le cas échéant, ce n’est qu’une supposition qui ne mérite pas une interdiction. Ou, comme le pensent les centrales syndicales, le gouvernement semble développer de plus en plus une frilosité par rapport à toute manifestation, même pacifique.
M.M
