(Les Editions Ora, la nouvelle corde qui se greffe)
Dans le cercle restreint des entreprises dont l’activité principale originelle est la production et la diffusion de documents, »Éditions Ora » affiche ses ambitions. La promotrice, Tatiana Ouédanou Nwankpa, Ecrivaine, est acquise à la cause de la révolution du livre au Bénin. Tout sur les Éditions Ora, c’est à travers cette interview…
Matin Libre : Présentation
Tatiana Nwankpa : Je suis Tatiana Ouédanou Nwankpa. Je suis la Promotrice et Directrice des Editions Ora. Une Maison d’Edition qui a pour objectifs de promouvoir la lecture du livre, la distribution, la rédaction et l’amour du livre. Nous accompagnons aussi dans la traduction des romans, de toutes sortes de livres. Tout ceci, dans le but de toucher une plus grande audience, un plus grand public.
Pourquoi la création d’une Maison d’Edition ?
Depuis mon bas âge, la lecture est mon hobby le plus favori. J’écris aussi. J’ai sorti mon premier livre « Marcher dans la Justice de Dieu » en 2009 et j’ai plusieurs ouvrages en cours. Si ce n’est mon emploi du temps très chargé, j’aurais lancé d’autres mais ça viendra. Je peux passer des heures à lire. Je peux m’enfermer dans les toilettes et quand je ne finis pas mon bouquin, je n’en sors pas.
J’ai découvert beaucoup d’univers, de choses dans les livres que j’ai lus. J’ai remarqué que quand nous lisons, nous devenons plus intelligents. Nous devenons plus aguerris en matière de connaissance, de vocabulaire, de grammaire. Chaque fois qu’ on prend le livre d’un auteur et qu’on le lit, c’est comme si on entrait dans son intimité. J’ai grandi avec cette mentalité que je ne peux pas rester sans lire. Partout où je suis, vous trouverez toujours un bouquin dans mon sac. Dès que j’ai un moment libre, je le sors. Quand j’ai donné ma vie à Christ, c’est l’une des choses qui a propulsé ma croissance spirituelle. Je lisais suffisamment. Plusieurs auteurs m’ont inspirée. J’ai lu beaucoup de livres. 50% des livres de Joyce Meyer qui est une grande prédicatrice américaine. Comme également ceux de Juanita Bynum, etc.
J’ai constaté aussi que les livres ne meurent pas. Des gens sont morts mais aujourd’hui, leurs livres parlent toujours d’eux ; de leurs histoires ; de leur vie. Il n’y a pas un meilleur héritage. Il n’y a pas une meilleure façon d’éterniser notre passage sur terre que d’écrire des livres. Du coup, cela a toujours été dans mon cœur d’avoir une maison d’Edition pour que je puisse partager ma passion pour le livre, aider d’autres personnes qui ont la même passion en mettant leurs livres à la disposition de leurs cibles.
Etat des lieux
De plus en plus, on perd l’habitude de lire. On préfère passer toute la journée avec son portable, mais même avec le portable, on peut lire, parce qu’il y a des e-books. Au lieu de passer tout le temps sur les réseaux sociaux, pourquoi ne pas lire un e-book ? Pourquoi ne pas utiliser sa tablette pour lire ? Aux Editions Ora, nous avons cette version de nos livres pour ceux qui ne veulent pas transporter les papiers. Le format broché aussi. Il y a tellement de livres qui renferment des trésors, des richesses mais personne ne les ouvre. Conséquence : ces richesses ne profitent pas.
Aux Editions Ora, nous prônons aussi le renouvellement de la pensée. Notre crédo, c’est « transforme ta pensée ». C’est-à-dire, transforme ta pensée en écrivant un livre ou dans un livre et transforme ta pensée en lisant un livre. Nous croyons que nul ne peut avoir ce renouvellement de la pensée sans les livres. Et le premier livre que nous avons d’ailleurs, c’est la Bible. Quiconque ne lit pas la Bible ne peut jamais avoir ce renouvellement de la pensée.
Si nous voulons que nos mentalités changent, nous devons guider la jeunesse vers la lecture assidue. Si les jeunes peuvent passer plus de temps à lire, nous allons retrouver ce Bénin jadis quartier Latin de l’Afrique. La Bible dit : « Instruis l’enfant dans la voie qu’il doit suivre et quand il grandira, il ne s’en détournera pas ». Asseyons-nous et réfléchissons sur ce qu’une tablette, les jouets, peuvent apporter véritablement à nos enfants. Déjà, nous sommes en décembre et plusieurs parents se grattent la tête et se demandent quels jouets acheter. Des jouets qui ne feront même pas une semaine avant de se casser ou c’est la batterie qui cesse de fonctionner.
Il faut changer de paradigme. J’encourage les parents à acheter des livres à leurs enfants et les obliger à les lire. Au lieu que l’enfant soit devant la télé jour et nuit, pourquoi ne pas le soumettre à la lecture d’un livre ; lui demander de faire un résumé de ce qu’il a lu ? Avec les téléphones, tablettes, télévisions, les enfants sont en train de perdre l’habitude d’étudier. Étudier demande du temps, demande à s’asseoir, demande à s’isoler, à se concentrer. C’est la même chose avec le livre. Si nous pouvons guider nos enfants sur ce chemin, nous allons retrouver des enfants intelligents et le Bénin s’en sortira grandi.
Le sentiment qu’avant d’être promotrice des Éditions Ora, qu’éditer son livre au Bénin est une galère ?
Difficile parce que le domaine de l’édition n’est pas un domaine phare dans notre pays. Aujourd’hui, il y a quelques Maisons d’Edition mais avant, on les comptait du bout des doigts. Il faut s’échiner avant de sortir un livre. Par ailleurs, sous nos cieux, les coûts d’édition sont considérables. Les auteurs se demandent aussi quel est le public. En effet, il est plus facile d’acheter une tablette à 10 000 F Cfa plutôt que de payer un livre de connaissance à 1 000 F Cfa.
Pourquoi avoir pris le risque de Ora ?
J’ai pris le risque parce que si tout le monde devait abandonner, il n’y aurait jamais un changement. C’est petit à petit que le changement vient. C’est une question de changement de mentalité. Je veux toucher le public, je veux mettre à disposition des livres. Je veux rendre la chose facile pour tout le monde, quitte à chacun d’en faire quelque chose de profitable.
Relations avec les autres Maisons d’Edition
La prise de contact suit son cours. Les relations se tissent. Nous sommes là et nous sommes disposés à travailler avec d’autres Maisons d’Edition. J’en connais particulièrement qui font un travail remarquable.
Particularités
Les Maisons d’Edition, on les retrouve surtout dans les livres éducatifs, les livres scolaires. Mais le tout ne s’arrête pas là. La particularité à Ora, c’est que nos livres motivent, éduquent. Ce sont les livres religieux, les livres chrétiens qui édifient, qui étanchent la soif du lecteur. Un livre dont après lecture, tu en sors transformé. Nous sommes la Maison d’Edition principale des livres du Responsable de Starhouse Ministries, le Pasteur Kingsley Nwankpa. Nous faisons une part belle aux livres religieux mais nous ne nous limitons pas à cela.
Les conditions pour éditer son livre chez Ora
Pas de conditions majeures. La passion et l’idée sont capitales. Si l’idée est bonne et que l’auteur est disponible à se faire accompagner, nous serons à ses côtés dans la mesure du possible. Si quelqu’un a déjà un manuscrit, il vient nous le proposer ; nous allons le lire, faire les corrections, la mise en forme, l’embellissement du livre, l’impression du livre et la distribution.
Mais si quelqu’un d’autre a déjà fait tout ce travail-là et veut juste que nous l’aidions à imprimer ou à faire la sortie de son livre, nous sommes également disponibles à le faire. Et dans d’autres cas, certains n’arrivent pas à agencer leurs idées. On peut également les aider à le faire pour en sortir un bon livre.
Vos plus grands succès
« Tes droits de racheté » a connu un franc succès. Dernièrement, nous avons lancé deux livres : « Vous êtes très favorisés » et « Comment Vaincre le Retard ». Les augures sont bonnes.
Critères de choix des livres
C’est selon le contenu. Si le contenu est appréciable et louable, honnête et pur, tel que la Bible le dit dans Philippiens 4, verset 8, nous allons accompagner l’auteur. Actuellement, nous avons des propositions de livres que nous sommes en train de lire pour voir si le contenu répond à ces critères avant que nous ne puissions accompagner l’auteur. Nous n’irons pas contre notre foi. Si quelqu’un amène des livres sur la pornographie, la violence, la discrimination, c’est sûr que nous n’allons pas accompagner un tel auteur.
Votre plan marketing
Pour nous, ce n’est pas le profit qui compte. En 2 ans d’existence, nous ne pouvons pas déjà dire que c’est profitable. Mais nous savons qu’à la longue, ça le sera parce qu’on ne fait rien pour perdre. Ce que nous essayons de faire pour l’instant, c’est la publicité des livres. Les mettre à la disposition des lecteurs, les encourager à lire.
Comment prendre contact avec Les Editions Ora et où trouver vos livres ?
Notre numéro c’est le 01-40-11-20-20. Nos livres se trouvent dans toutes les librairies actuellement à Cotonou. Vous pouvez également les trouver sur le site Amazon. Nous avons le projet d’avoir une librairie en ligne. C’est en cours.
Un appel
A tous ceux qui liront cette interview et qui hésitent encore à écrire des livres, qu’ils n’hésitent plus. Qu’ils sortent leurs bouquins, qu’ils soient encouragés, motivés à continuer leur passion et qu’ils sachent que leurs livres demeureront après eux. C’est un bon motif pour écrire.
On peut laisser des voitures, des maisons qui peuvent disparaître en un clin d’œil. Mais les livres ne disparaîtront jamais. Aussi, en ce qui concerne la sensibilisation, nous sommes ouverts à tout partenariat, que ce soit avec les écoles, les collèges pour faire des formations avec les apprenants afin de leur insuffler cette passion du livre.
Il faut beaucoup sensibiliser, non seulement les enfants mais aussi les parents, les adolescents et même les jeunes. Il faut reprendre les livres et les lire de nouveau. Même à l’école, les livres qui sont au programme, c’est difficilement que nos enfants les lisent.
Nous savons que ça va demander beaucoup de sensibilisation, de formation et de suivi. Ce sera un travail acharné et passionné. Je peux le faire jusqu’à la retraite parce que c’est ma passion. Ce n’est certes pas mon activité principale pour l’instant, mais c’est ce que j’aime.
Propos receuillis et transcrits par Fifonsi
Cyrience KOUGNANDE
Qui est Tatiana Ouédanou Nwankpa ?
Candidate suppléante aux élections législatives de 2015, Tatiana Nwankpa est détentrice d’un BREVET français et du BAC français série S (Scientifique). Elle a décroché son BTS en comptabilité et gestion à l’Université d’Abomey-Calavi. Bilingue (Français-Anglais), elle est une référence en matière de motivation de soi, développement personnel et leadership.
Après avoir occupé le poste de Secrétaire comptable entre autres à Siemens télécommunication, à Stewart Information, elle intègre la multinationale reconnue sur le plan international dans la télécommunication ERICSSON AB SUÈDE en qualité de Gestionnaire des projets en télécommunication.
Elle complète le Bachelier en administration et management qu’elle avait eu en 2006, par le certificat de PMP (Projet management Professional) de PMI (Projet management Institut) obtenu depuis 2014 faisant d’elle la première femme détentrice de ce certificat au Bénin.
L’aventure à Ericsson suit son cours où étant devenue, la première employée de cette structure au Bénin, elle a occupé divers postes tels que Projet Admin, Projet support Staff, Projet finance Management. Dès avril 2020, elle occupe le poste de responsable recouvrement et contrôleur de projet pour la région francophone couvrant ainsi 8 pays à savoir : le Bénin, le Togo, la Côte-d’Ivoire, le Burkina-Faso, la Sierra Léone, le Mali, le Sénégal, et le Niger.