Un panel dédié à la littérature a regroupé, dans la soirée du mardi 08 octobre 2024 à l’auditorium de l’institut français du Bénin, trois grosses pointures féminines de l’écriture dramatique au Bénin. L’objectif, c’est d’échanger autour de l’évolution de la sphère de la littérature féminine au Bénin et de ce qui constitue le point d’encrage de l’engagement des trois écrivaines regroupées sur le panel.

Mireille Gandébagni, Cécile Avoungnlankou et Nathalie Hounvo Yèkpè étaient autour de Jérôme Tossavi pour opiner au sujet de l’état actuel des lieux de l’espace littéraire féminin au Bénin puis mettre les projecteurs sur chacune d’entre elles afin de dévoiler aux bibliophiles qui ont effectué le déplacement de l’auditorium de l’institut français du Bénin (Ifb), ce qui constitue la force de l’engagement des trois têtes pensantes de la littérature féminine. « J’ai convoqué ces trois dames pour une seule raison. Déjà nous sommes habitués de cette rencontre littéraire qui reçoit en solo des écrivains. Mais compte tenu de cette forte expérience théâtrale, j’ai voulu convoquer ces trois dames là pour qu’on les questionne sur cette expérience » souligne le modérateur de la séance pour planter le décor de la discussion qui a couvert deux heures d’horloge. Pour Cécile Avougnlankou, ses approches littéraires qu’elle met en pratique aujourd’hui sont inscrites déjà dans son éducation dans le sens où elle a eu la chance d’avoir un père qui a réussi à lui fournir des rudiments à travers l’exemple qu’il constitue lui-même. « C’est ça qui fait qu’aujourd’hui, en tant que professeur de français, je n’ai pas honte d’où je viens, je n’ai pas honte de qui je suis encore moins de mes pratiques quotidiennes » va-t-elle faire savoir pour mettre le doigt sur ce qui justifie l’intertextualité qui ouvre sa toute nouvelle pièce de théâtre intitulée ‘’Mes poupées noires, noires’’ et pourquoi elle a fait l’option de choisir plus précisément le texte d’un pionnier de la négritude en la personne de Léon Gontran Damas. A l’en croire, c’est sa façon à elle de réaffirmer ses origines et de réitérer sa fierté d’être qui elle est. Pour Nathalie Hounvo Yèkpè, la ficelle de son engagement est reliée à la défense de la gent féminine, notamment africaine et béninoise qui selon elle semble être « victime de l’éducation, de la tradition, des coutumes et surtout de leur silence ». À en croire ses détails, c’est en effet le patriarcat qui fait tout son problème et pour cela il faut à tout prix s’investir à non seulement affranchir les femmes et les filles de ce joug mais aussi chercher à inverser la tendance en rétablissant l’équilibre et l’égalité. « Donc en écrivant et en donnant la parole à la femme, pour moi, c’est mon besoin, mon envie de m’exprimer en tant que femme » laisse entendre Nathalie pour montrer clairement ce qui fait la pierre de son engagement littéraire. En ce qui concerne Mireille Gandébagni, l’injustice est le terreau fertile qui lui permet de faire germer sa pensée. « Moi j’ai horreur de l’injustice et pour ceux qui me connaissent je n’ai pas ma langue dans ma poche quand il s’agit de dénoncer » mentionne la nouvelliste dramaturge pour qui il est très important pour un écrivain de tout faire pour être utile à quelque chose au sein de la société. A la suite du dévoilement des prétextes dont elles usent pour écrire, les autrices ont partagé avec le public les expériences qu’elles ont eues à partager ensemble avant de répondre aux différentes questions qui leur sont posées. C’était une séance d’échange littéraire riche en idée et savoir.

Teddy G.

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