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Au sujet du recueil de nouvelles ‘’Le Journal Noir’’: Un recueil sombre au bilan en demi-teinte

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Le marché du livre béninois s’est enrichi depuis samedi 20 septembre 2024 d’un recueil de nouvelles. Ecrit par l’artiste slameur et poète Armel Fraubi, cette œuvre est son premier acte narratif qui cristallise l’attention sur ce mirage relatif aux réalités de la vie quotidienne. Un clair-obscur qui tend à faire perdre les pédales et qui partage l’individu entre la quête de l’équilibre et le chaos imminent. Une plongée dans l’univers de ce récit pour en savoir plus.    

Trois fictions s’enchaînent dans « Le journal noir ». Ce recueil de nouvelles d’une soixantaine de pages, n’est que le second livre de Fraubi Amel, écrivain et poète béninois de 33 ans. « Le Journal Noir », titre de la première nouvelle de ce recueil éponyme publié aux éditions Muse, est l’histoire la plus aboutie. Même si l’expérience et l’effort narratifs semblent être tenaillés. Pendant sept chapitres, un garçon de cinq ans inquiet et très observateur, raconte la dispute de ses parents. Une fois seulement « Enrick » s’adresse directement aux lecteurs. Les pages défilent avec facilité malgré le rythme lent imposé par l’enfant qui se perd parfois dans des descriptions longues. Un écueil qui aurait pu être évité si les autres personnages étaient davantage développés. L’attention portée aux détails peut permettre au lecteur de deviner une partie de la trame avant la fin. Dommage ! Le suspense est le principal enjeu de cette affaire de famille qui tourne mal.

 Comme un goût d’inachevé…

Les deux autres nouvelles sont plus opaques. Le lecteur manque de clefs pour saisir le fond et comprendre où l’auteur veut l’emmener. Par exemple, « Les tresses d’une vie », la seconde histoire, commence comme un journal intime renseignant le lieu et la date des événements. Puis, subitement change de forme et fait perdre au lecteur le cadre général du récit. Même la morale finale n’est pas claire puisque deux phrases au sens opposé concluent la nouvelle. Est-ce un choix de l’écrivain ? Les quelques répétitions, fautes d’orthographe et la page à l’envers (p28) participent à cette impression de travail à améliorer.

Une écriture personnelle

Pourtant, la part de mystère assumée par Fraubi Amel accroche le lecteur. Ce sont les indices déposés au fil du bouquin qui en font un ouvrage divertissant. Ainsi, tous les récits se déroulent en 1991, l’année de naissance de l’auteur. Des références à Parakou, sa ville d’origine, sont aussi disséminées dans la dernière histoire « La traversée nocturne ». « Un parolier beaucoup écouté » au « sourire enivrant » et aux textes « divinement bien écrits » du nom de Fraubi y fait d’ailleurs une brève apparition. L’auteur entre dans le récit mais ne parle pas et le lecteur ne sait pas pourquoi. En saura-t-on plus dans un prochain ouvrage ? La dernière curieuse marque de sa présence sont les signatures qui ponctuent chaque nouvelle : « QueVivel’Amour… ». Qu’est-ce que ce slogan signifie ? Un énième mystère dont seul Fraubi Amel a la réponse.

Teddy GANDIGBE

Fayola DAGBA(Stag.)

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