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Université d’Abomey-Calavi: Lynda Bernice Gbèbioho, Docteur

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Après 5 ans de recherches, Lynda Bernice Gbèbioho a soutenu sa thèse, vendredi 27 septembre 2024, à l’Ecole doctorale pluridisciplinaire de l’Université d’Abomey-Calavi sous le thème :  » Xidévo: une approche socio-anthropologique des règles et du vécu des menstruées à Akpro-Missérété ». Le jury est composé des professeurs Abou-Bakari Imorou, Rock Houngnihin et Clarisse Sidonie Hedible, en présentiel, Bernard Atchrimi et Alain Toh en ligne.

« Avec la mention Très Honorable, Lynda Bernice Gbèbioho est digne de la grade de Docteur en sociologie anthropologie, spécialité sociologie et anthropologie de la santé ». Tel est la décision du jury présidé par le Professeur titulaire Abou-Bakari Imorou, suite à la présentation de la thèse de Lynda Bernice Gbèbioho.
Portant sur 303 pages, le document est structuré en trois parties et évoque, entre autres, une fonction sociale de la menstruation en milieu tolli, le vécu complexe des menstrues à Akpro-Missérété. Le travail, aux dires de l’impétrante, Lynda Bernice Gbèbioho, a consisté à analyser les normes socio-culturelles, les pratiques et logiques qui ont cours dans cette société par rapport au phénomène de la menstruation et sa gestion. Il ressort qu’à Akpro-Missérété, milieu ancré culturellement, on note jusqu’à ce jour des pratiques culturelles et des normes socio-culturelles qui encadrent la gestion sociale de ce phénomène. Les femmes en menstrue n’ont plus le même vécu quotidien. Elles doivent se retirer du lit conjugal, des activités quotidiennes et même de leurs activités économiques. Elles n’ont plus accès aux concessions et espaces religieux, parce que ce sang écoulé par la femme est qualifié d’impur. La femme en menstrue est isolée pour éviter d’une part de contaminer son entourage de cette impureté. Les hommes mariés sont interdits de s’approcher de leurs femmes. Les bols et récipients qu’elles utilisent sont rangés quelque part. Pour Lynda Bernice Gbèbioho, ce sont des pratiques d’isolement, d’évitement et de délimitation de l’espace. « Les auteurs socio-anthropologiques que nous avons sollicités pour étudier cette question ont montré que l’état de la femme en menstrue montre qu’elle n’est plus en norme avec sa société d’appartenance, qu’elle devient une autre personne et donc ce phénomène n’est plus appréhendé seulement dans sa dimension biologique d’origine mais il repose sur des conceptions sociales qui nécessitent que la femme adopte et respecte les interdits socio-culturels et des obligations auxquelles elle est soumise » a expliqué Docteur Lynda Bernice Gbèbioho.

Quant à l’impact de sa recherche, la toute nouvelle Docteur affirme que sa thèse ne se positionne pas sur la dimension positive ou négative de cette pratique mais montre que les tabous sont des pratiques qui permettent aux femmes d’orienter leur conduite en période de menstrue. A ses dires, si les femmes continuent de le faire c’est parce qu’elles y trouvent des avantages comme se protéger, laisser leur corps au repos et se préparer à la période de reproduction qui commence bien après l’écoulement. On peut y voir des sollicitations sanitaires, religieuses et aussi la peur que la société éprouve à l’égard du phénomène. Docteur Lynda Bernice Gbèbioho invite l’État à beaucoup plus s’intéresser à la question de l’hygiène menstruel pour améliorer ses prestations pour les politiques de santé publique, même si certains estiment que depuis la nuit de temps les femmes ont toujours géré leur menstrue sans problème.
Dans l’ensemble, le jury a trouvé le sujet pertinent et d’actualité même s’il note quelques couacs au niveau de la méthodologie.
Née le 19 juin 1988 à Cotonou, Lynda Bernice Gbèbioho a obtenu son baccalauréat série B en 2006.
B.H

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