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Prise en charge des dialysés au Bénin Patrice Talon : Peut mieux faire

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Les dialysés peuvent-ils déjà pousser un ouf de soulagement avec la décision du gouvernement d’exonérer les intrants composant les kits de dialyse des droits et taxes de douanes ? Si la décision se veut salutaire étant donné qu’elle pourra induire la baisse du coût des soins, assurer la prise en charge complète et gratuite des malades ne devrait pas empêcher la réalisation de grands projets de développement. Patrice Talon et son gouvernement peuvent mieux faire…

En sa séance du Conseil des ministres de ce mercredi, 18 septembre 2024, le gouvernement béninois a adopté le projet de décret portant exonération des droits et taxes de douane sur les intrants composant les kits de dialyse. “La prise en charge de la dialyse nécessite des ressources importantes impliquant l’intervention de l’Etat aussi bien que la participation des patients. En vue d’étendre l’offre de soins aux dialysés et la rapprocher des populations à l’intérieur du pays, de nouvelles unités de dialyse ont été mises en place à Porto-Novo et à Abomey tandis que celles de Cotonou et de Parakou ont été renforcées par l’acquisition de 57 nouveaux générateurs de dialyse et d’équipements divers. Par ailleurs, la Société béninoise d’Approvisionnement en Produits pharmaceutiques a développé un modèle d’acquisition des intrants qui permet de renforcer la disponibilité des kits et d’en réduire le coût. Tenant compte des contraintes auxquelles font face les patients, le Conseil a décidé d’exonérer tous les intrants entrant dans la composition des kits, de droits et taxes de douanes, afin de réduire davantage le coût du kit et de faciliter le bénéfice du traitement aux patients. Les ministres concernés prendront les dispositions appropriées pour l’application effective de cette décision“ précise le compte-rendu du Conseil des ministres. Une bonne nouvelle pour les dialysés dont le nombre n’a cessé de croître ces dernières années. Selon les dernières estimations, à la date du 1er novembre 2023, il est enregistré 412 personnes sous dialyse au Bénin dont 288 à la charge de l’Etat et 124 à leurs propres frais. Les 288 personnes sont des agents de l’Etat en fonction, leurs enfants de moins de 21 ans et leurs conjoints pour un total de 85 ainsi que des indigents déjà enrôlés avant 2019 et qui sont au nombre de 203. Alors que la présente mesure prise par le gouvernement devra permettre de réduire le coût des soins, beaucoup pense que le gouvernement doit consentir davantage d’efforts tant des malades continuent de mourir, faute de moyens pour s’offrir les soins.

Assurer la prise en charge complète et gratuite…

Intervenant récemment devant les députés, le ministre de la santé, Benjamin Hounkpatin annonçait que 512 personnes sous dialyse sont décédées au cours de la période du 1er Janvier 2019 au 1er novembre 2023. A l’en croire, la dialyse coûte en moyenne annuellement 20 132 152 F Cfa par dialysé soit 1 677 679 F Cfa par mois et par personne dialysée. Et face au lourd fardeau financier que représente la dialyse (Plus de 100 000Fcfa par séance de dialyse), les députés ont plaidé pour la prise en charge gratuite et systématique des dialysés, qu’ils soient agents de l’Etat ou non. L’idéal serait d’ailleurs que le gouvernement puisse instaurer une ligne budgétaire permettant de prendre en charge les malades et ce, gratuitement. Etant donné que la dialyse est un soin à vie. Il est inadmissible que des citoyens continuent de mourir faute de moyens pour accéder aux soins dans un contexte où les actions et politiques convergent à un accès universel aux soins de santé.

Rendre les centres de dialyse accessibles…

L’autre défi reste la disponibilité des centres de dialyse dans les différents départements du pays afin de faciliter l’accès aux soins aux dialysés. Faut-il le souligner, les soins des dialysés se font toutes les semaines et parcourir de longues distances pour y avoir accès pourrait également amener les malades à manquer des séances, ce qui peut bien précipiter leur mort. D’où la nécessité pour le gouvernement d’œuvrer à assurer la couverture des autres départements ne disposant pas encore de centre de dialyse. De même, le Bénin ne compterait qu’une dizaine de néphrologues dont au moins six dans le secteur public et ils sont répartis à Cotonou, Parakou, Abomey, Porto-Novo et Abomey-Calavi pour la prise en charge des personnes souffrant de l’insuffisance rénale. Doter davantage le pays de plus de néphrologues ne sera que bénéfique. Il est encore temps de sauver les meubles !

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