Dans sa communication sur la cherté du maïs, le gouvernement avait trouvé comme cause fondamentale, la sortie illégale du maïs vers les pays voisins, notamment le Niger, le Nigeria et le Burkina-Faso. Des tonnes de sacs de maïs et d’engrais en partance pour le Niger, via le fleuve Niger, avaient été arraisonnées pour corroborer la thèse du gouvernement.

Mais Joseph Djogbénou a trouvé une autre raison à la cherté du maïs, les poulets. Le président du parti Union Progressiste Le Renouveau a développé son argumentaire devant les populations, mercredi 05 juin 2024, à l’occasion de la tournée gouvernementale de reddition de comptes. Aux dires du professeur, le président Talon a interdit l’importation des produits congelés. Conséquence, l’élevage de volaille locale a pris d’ampleur. Et de demander aux populations, que mangent les poulets ? « Du maïs », répond l’assistance. Alors, Joseph Djogbénou conclut que c’est l’une des raisons qui justifient la cherté du maïs.

Sur les réseaux sociaux, la déclaration du président du parti Up-R suscitent beaucoup de commentaires. Contre ceux qui estiment qu’il a certainement raison, les propos de Djogbénou font rire le plus grand nombre. Ceci du fait qu’ils manquent d’objectivité. D’abord, l’interdiction d’importation de volaille n’est pas encore entrée en vigueur au Bénin. C’est le 17 avril dernier que le ministre de l’Agriculture Gaston Dossouhoui a annoncé cette mesure qui prendrait effet seulement fin décembre 2024.

Et tel que cela se passe, tout porte à croire que l’échéance serait reportée. La production locale a encore de beaux jours devant elle pour satisfaire la consommation locale en poulets bicyclettes. La preuve, il suffit de faire le tour des poissonneries situées dans les grandes agglomérations en période de fête pour voir l’affluence.  Une affluence suscitée en grande partie par le coût des poulets locaux, hors de prix pour la majorité des Béninois. Mais quand on s’en tient aux déclarations de Joseph Djogbénou, c’est à croire que les Béninois, dans leur grande majorité, ne consomment que des poulets bicyclettes, au détriment des poulets congelés. Ce qui est loin d’être le cas.

Certes, des initiatives d’élevage de volaille se multiplient et cela est visible par le nombre de provenderie qui a aussi augmenté. Mais certainement pas au point d’en faire une cause principale de la cherté du maïs.

M.M

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