La situation des dockers rattachés au Bureau d’embauche unique (Beu) n’est guère reluisante. Alors qu’on leur avait promis monts et merveilles lors de la dissolution de la Société béninoise de manutention portuaire (Sobemap), puis leur rattachement au Beu, c’est la grande déception qui se note dans leur rang dans la pratique. Ils réclament un retour purement et simplement aux conditions d’avant dissolution, telles que vécues notamment sous l’ère Sobemap.

L’éléphant annoncé est arrivé avec un pied cassé est-on tenté d’affirmer. Et pour cause, aucune des promesses mirobolantes faites aux dockers lors de leur rattachement au Beu ne serait concrétisée.

En effet, en les rattachant au Bureau d’embauche unique mis en place le 1er février 2023, après dissolution de la Sobemap qui les embauchait, l’intention première du gouvernement béninois était d’améliorer sensiblement les conditions de vie et de travail des dockers exerçant au Port de Cotonou.  Mais à l’arrivée, aucune avancée ne serait notée dans le traitement de ces agents dont les conditions deviennent précaires de jour en jour. Interpelé sur la question, le Porte-parole du gouvernement béninois n’a fait que réitérer les bonnes intentions du gouvernement : « …. En ce qui concerne particulièrement la main-d’œuvre docker, et c’est le gros lot du personnel d’emploi à la Sobemap, nous avons déjà créé le Bureau d’embauche unique, qui est désormais l’instance qui va prendre en charge le recrutement, le déploiement et la gestion du personnel docker, en améliorant leurs conditions de vie et de travail… L’opérationnalisation de ce Bureau d’embauche unique a commencé. Ce qui veut dire que les dockers ne seront pas laissés en rade. Dès que ce Bureau d’embauche unique est lancé, concrètement les dockers ont un point d’attache et d’ici à ce que la réforme se mette place pour le démarrage de la nouvelle société, sans aucun doute tout ce qui sera décidé, sera déjà fait », avait déclaré Wilfried Léandre Houngbédji.

Espoirs déçus

Contrairement aux assurances du Porte-parole du gouvernement, c’est le désenchantement dans le rang des dockers. « Rien de ce qu’il a cité n’est fait, nous n’avons rien reçu », rétorque un Porte-parole des dockers. A l’en croire, au temps de la Sobemap, il y avait des avantages perçus « par fiche », ainsi que d’autres primes. Mais à l’arrivée du Beu, il a été décidé de reverser les primes sur les indemnités perçues « par fiche ». Ce qui n’est pas du goût des dockers car aucun effet n’a été constaté. C’est alors qu’il a été décidé l’octroi d’une prime forfaitaire de 20000fCfa qui ne figure dans aucun contrat.

Appel

N’en pouvant plus face à la misère ambiante dans laquelle ils végètent, les dockers réclament de meilleures conditions, ou tout au moins, un retour à la case départ, c’est-à-dire le traitement tel que subi au temps de la Sobemap. A en croire leurs explications, les conditions sont telles qu’il ne se passe de jour où des dockers, sous le coup de la faim, ne tombent pas en plein exercice de leur tâche et transférés d’urgence aux soins. « Alors qu’ils ont promis améliorer nos conditions, ils nous ont plutôt rétrogradés, nous voulons être traités comme à la Sobemap, en attendant », se lamente un docker.

Selon les propos d’un Porte-parole des dockers, la période d’essai qui devrait durer 6 mois, court depuis 2ans et aucun employé n’est encore fixé sur son sort. Par ailleurs, il avait été demandé aux personnes âgées de 55 ans et plus de solliciter une retraite précoce. Dans ce cas souligne-t-il, une prime est accordée à ceux qui se sont manifestés, afin de leur permettre de se maintenir un peu avant la perception des pensions de retraite. Mais rien n’y fit, pas plus que les dockers qui n’ont pas perçu leurs frais de transfert de la Sobemap, informe-t-il. Face à la division créée au sein des syndicats qui auraient pu les défendre, les dockers s’en remettent à l’arbitrage du Chef de l’Etat pour se tirer d’affaire.

M.M.

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