Suivant les pas du promoteur de leur école et champion de la lutte contre le paludisme, Aké Natondé, les étudiants de la Haute école de commerce et de management (Hecm), ont mobilisé plus de deux millions de francs CFCA pour le fonds « Zéro Palu ». La remise de chèque de cette contribution aux membres du comité de pilotage dans le cadre de l’initiative « Zéro Palu ! Les entreprises s’engagent », a été faite le vendredi 29 mars 2024 à HECM Jéricho en présence de la Directrice des programmes de l’organisation Speak Up Africa.
Nul ne sera de trop dans la lutte contre le paludisme. C’est le message envoyé par les étudiants de HECM à travers leur contribution citoyenne au fonds dédié à la lutte au Bénin. Pour justifier ce geste louable à la cérémonie symbolique de remise du chèque, le représentant des étudiants donateurs, Halil Bakary, a rappelé que « des centaines d’enfants de moins de 5 ans et de femmes enceintes continuent de décéder chaque jour pour cause de paludisme ». Il ajoute que des camarades s’absentent des cours toujours à cause de cette maladie. Ne pouvant rester indifférents à cette lutte périlleuse, les étudiants de HECM ont décidé de poursuivre leur œuvre sociale en faisant passer leur contribution de 1.767.500 FCFA à 2.047.000 FCFA. Car, soutient-il, « l’Etat à lui seul ne peut arriver à bout de cette maladie ». Enfin, il a signalé que pour réunir cette enveloppe, chaque étudiant a contribué à hauteur de 500 FCFA sur ses droits d’inscription. « Nous lançons un appel à toutes les universités, les écoles, les structures et entreprises privées à nous rejoindre pour venir à bout de cette maladie pourtant évitable et traitable », a signalé Halil Bakary.
Se réjouissant de l’acte posé par les étudiants de son école, le promoteur et champion de la lutte, le député Aké Natondé, a souligné que « les étudiants ont compris que les bénéficiaires peuvent devenir des acteurs » pour une mobilisation plus forte et plus grande contre ce fléau. Car, il est possible de vaincre cette maladie à l’instar de l’Algérie et du Cap-vert a soutenu le champion qui a laissé entendre que le paludisme pèse beaucoup sur le système sanitaire au Bénin. « Si nous arrivons à éliminer le paludisme, notre système sanitaire va souffler », a ajouté le député qui a salué l’augmentation par le gouvernement des ressources consacrés à la lutte.
Impressionnée par l’engagement de tous les acteurs de la lutte au Bénin et surtout de ceux du secteur privé, la Directrice des programmes, Astou Fall a dit toute sa satisfaction à tous avant de féliciter les étudiants pour leur contribution. « Quand le paludisme affecte une personne, c’est toute la communauté qui est touchée », a-t-elle signifié avant de souligner que les étudiants ont compris ce qu’il fallait faire. Pour elle, le Bénin reste un exemple à suivre dans la sous-région pour la mobilisation réussie de tous les acteurs autour de ce combat. « Nous devons nous affranchir de cette maladie » a martelé la représentante du Directeur de Ecobank, Mme Accrombessi Chantal au nom de sa banque qui gère le fonds.
A son tour, le Coordonnateur national du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), Achille Batonnon, a salué aussi l’engagement des acteurs avant de regretter que pendant longtemps, la lutte soit restée uniquement l’affaire des acteurs sanitaires. Il s’est réjoui de voir qu’aujourd’hui, le secteur privé et des étudiants s’impliquer à travers des contributions. Tout en rappelant les efforts du gouvernement, il a indiqué qu’au niveau mondial, selon l’OMS, sur près de 7,8 milliards de dollar nécessaires, seulement 4,1milliards de dollar ont pu être mobilisés. Face à ce gap important, la mobilisation du secteur privé est indispensable pour disposer de ressources complémentaires. Il a terminé son intervention en lançant un appel à tous afin de redoubler d’efforts pour que l’objectif d’élimination d’ici 2030 soit atteint.
Alain TOSSOUNON (Coll.)