Les membres du parti d’opposition Les Démocrates sont préoccupés par le sort réservé aux victimes d’expropriation de parcelles de Togbin Zone 4. Une délégation du parti, composée de députés et autres personnalités du parti, a effectué une descente sur le terrain, pour écouter le cri de détresse des sinistrés, en vue d’envisager les mesures pour un dénouement heureux de la situation.
C’est avec grande émotion que les membres de la délégation du parti Les Démocrates ont écouté le cri de détresse des sinistrés victimes de l’expropriation de parcelles dans la zone 4 de Togbin. L’un des sinistrés disposant de 8000m2 dans le domaine, a exprimé son indignation : « On me prévient deux jours avant et on me donne juste une journée et on me dit on passe casser. J’ai un titre foncier, qu’on discute, non ils ont préféré venir par la force et ils ont cassé », a confié Ignace Houéssou, qui voit le fruit de tous les efforts consentis au cours d’une vie partir. « C’est à croire que j’ai abandonné ma famille pour avoir ce résultat … On casse la maison des gens sans savoir où est-ce qu’ils vont dormir, la moindre des choses c’est de mettre des mesures d’accompagnement en place pour déjà les loger », se désole-t-il. Répondant au porte-parole du gouvernement qui l’accuse de n’avoir déposé aucun dossier depuis lors, il s’inscrit en faux. Preuve à l’appui, il affirme avoir déposé son dossier le 25 avril 2023, avec accusé de réception. « Les responsables sont au courant, le ministre du cadre de vie, il est au courant, il a le projet, sans compter l’Andf, je n’ai rien fait en catimini, a-t-il expliqué.
Flavien Bognon, pour sa part, c’est depuis les années 90 qu’il aurait découvert les lieux et a entrepris d’y investir jusqu’à y disposer de 7 parcelles, les papiers au point. « Mais aujourd’hui je n’ai aucune. S’il faut devenir fou, je serai le premier à me suicider. Ils nous ont tués. Si le peuple Béninois peut faire quelque chose pour nous, vraiment ce serait formidable », se lamente-t-il. Se prononçant sur les rumeurs faisant état de dédommagement de certains propriétaires, Patrick Adjovi lui reste formel : «… jusqu’à présent, aucun franc n’est versé à qui que ce soit », a-t-il martelé.
Visiblement émus…
Les membres de la délégation ont suivi avec attention les témoignages des victimes. Le député Abdel Bio Wassangari entend user des pouvoirs qui leur sont conférés par la loi, pour interpeler le gouvernement, en vue de la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire pour élucider le sujet. Il a exhorté les concernés au courage et à la poursuite des actions pouvant leur permettre de recouvrer leurs droits. Le député Antonin Midofi est lui aussi resté dans la logique d’interpellation du gouvernement auquel il n’accorde plus aucun crédit. Pour la députée Hélène Olossoumaï, bien que les députés Démocrates soient minoritaires, ils ont leur mot à dire et feront donc entendre leur voix pour faire entendre raison au gouvernement.
Le Secrétaire aux relations extérieures du parti, lui aussi indigné par les expropriations avec des dédommagements à minima ou parfois sans dédommagement qu’il affirme avoir cours dans le pays, estime que les victimes de Togbin Zone 4 sont bafoués dans leurs droits. Il s’est fondé à cet effet sur l’article 22 de la Constitution qui stipule que « Toute personne a droit à la propriété privée, nul ne peut être privé de ce droit qu’en cas d’utilité publique contre juste et préalable dédommagement ». Comptant sur l’action des députés Démocrates pour un aboutissement heureux de l’affaire, il a lui aussi exhorté les expropriés au courage.
Th. A