Alors que la dernière campagne de vaccination contre la poliomyélite (14 au 16 octobre 2022) a été suspendue seulement au deuxième jour suite à une polémique autour de la qualité du vaccin qui aurait engendré des cas graves de manifestations indésirables chez des enfants et des suspicions de cas de décès, le gouvernement avait annoncé la saisine en urgence des comités des experts pour élucider ce qui s’était réellement passé. Alors que les résultats ne sont toujours pas dévoilés, une nouvelle campagne a été lancée récemment, selon des médias locaux. Et les consignes du ministre de la santé sont loin de laisser indifférente, l’opinion publique…

Qu’est-ce qui était à l’origine des cas graves de manifestations indésirables chez des enfants et qu’en est-il des suspicions de cas de décès lors de la campagne de vaccination contre la poliomyélite censée se dérouler du 14 au 16 octobre 2022 ? Que révèlent les résultats du Comité des experts saisis en urgence par le gouvernement ? Difficile de rassurer l’opinion publique quant à la possibilité qu’elle soit finalement informée des dessous de cette polémique qui avait conduit à la suspension de la campagne d’octobre 2022 seulement au deuxième jour.

Toutefois, les consignes données par le ministre de la santé aux agents vaccinateurs vendredi, 02 février 2024 lors du lancement d’une nouvelle campagne de vaccination semblent loin de laisser indifférents, certains observateurs. ‹‹ Tous les enfants de zéro à 5 ans doivent recevoir leur dose de vaccin, sauf et j’insiste là-dessus, sauf au cas où il s’avère que l’enfant est déjà porteur d’une maladie. Un enfant qui fait la fièvre ou qui a une maladie ces derniers jours, il ne faut pas le vacciner.

Et si vous avez de doute, n’hésitez pas à recourir à vos superviseurs. Vous ne devez jamais vacciner un enfant malade. J’insiste là-dessus. C’est pour cela que j’ai insisté sur la qualité de votre formation qui n’a pas été cette fois-ci un simple briefing. De plus, la supervision sera très rapprochée pour qu’on suive de près ce que vous faites dans chaque ménage ››, a déclaré le ministre de la santé, Benjamin Hounkpatin, dans des propos rapportés par lanouvelletribuneinfo.

Et d’ajouter que la campagne se veut particulière ‹‹ parce qu’il s’agit de la première pour laquelle nous nous alignons sur le nouveau dispositif de santé communautaire que nous avons commencé à implémenter sur l’ensemble du territoire ››, selon la même source. Une réaction qui suscite moult interrogations. Pourquoi l’autorité ministérielle “insiste“-t-elle sur le fait de ne pas vacciner des enfants porteurs d’une maladie ? Ces agents avaient-ils déjà à cet effet par le passé ? Ignoraient-ils cette précaution élémentaire ? Et pourquoi le ministre dit-il avoir insisté cette fois-ci sur la formation de ces agents vaccinateurs ? Cela voudra-t-il dire qu’il y avait de légèreté dans la formation et que cela aurait-il été préjudiciable ?

Dans un contexte où l’opinion publique s’interroge toujours sur le long silence des autorités sanitaires autour des résultats de ces analyses des experts annoncées depuis 2022, ces propos du ministre de la santé peut bien laisser place à toute sorte d’interprétation. Si pour certains, tout semble laisser croire un aveu concernant des erreurs commises par le passé, beaucoup y voient un lien avec la dernière polémique autour de la qualité des vaccins. Il importe, par ailleurs, que les autorités sanitaires apportent davantage de clarifications à l’opinion publique notamment au sujet des résultats des analyses suite à des cas graves détectés en 2022. Toute chose qui pourrait dissiper les doutes et inquiétudes.

Quid de la polémique…

A peine avait-elle démarré que la dernière campagne de vaccination contre la poliomyélite, prévue du 14 au 16 octobre 2022, a été suspendue par les autorités béninoises. A l’origine, une polémique autour de la qualité du vaccin qui aurait engendré des cas graves de manifestations indésirables chez des enfants et des suspicions de cas de décès. En effet, dans une déclaration en date du 24 octobre 2022, le ministre de la santé, Benjamin Hounkpatin a décidé de la suspension de la campagne de vaccination contre la poliomyélite seulement à la fin du deuxième jour. Ceci, suite à la polémique liée à la qualité des vaccins et des rumeurs faisant état des décès d’enfants en lien avec la vaccination contre la polio. Le gouvernement a, d’ailleurs, estimé avoir pris des mesures de précaution en raison de la gravité de certains cas.

Ainsi, outre la suspension de la campagne de vaccination et la restriction de l’administration du vaccin à certaines cibles, le ministre a annoncé “la saisine en urgence des comités des experts au niveau national et international pour l’analyse des cas de manifestations adverses post-immunisation enregistrés et la recherche d’un lien éventuel avec le vaccin utilisé“ ainsi que “la sollicitation d’une contre-expertise internationale pour le contrôle de qualité des lots de vaccins utilisés“.

“En ce qui concerne les cas de décès survenus, je rassure que les recherches sont en cours pour déterminer si, éventuellement, ils sont en lien direct avec la vaccination“ avait martelé Benjamin Hounkpatin. Alors que ça jase sur la toile au sujet de la qualité des vaccins contre la poliomyélite, le gouvernement avait estimé qu’il s’agit des alertes mensongères. L’autorité ministérielle a rassuré “qu’un contrôle scrupuleux de la qualité des vaccins est fait avant toute utilisation et des mesures rigoureuses sont prises pour le respect de la chaîne du froid à tous les niveaux.

Les vaccins utilisés sont donc sûrs et efficaces et les agents vaccinateurs sont formés à leur utilisation“. Plus d’un an après, les inquiétudes semblent encore loin d’être dissipées.

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