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Libération des détenus et retour des exilés : Pour Reckya, Djimba sollicite l’implication de Claudine Talon et Talata

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Jusque-là, toutes les voix à l’interne comme à l’international qui demandent la libération de Reckya Madougou, Joël Aïvo et autres, de même que le retour des exilés n’ont pas trouvé une réponse favorable auprès de Patrice Talon. Pire, le chef de l’Etat radicalise sa position, chaque fois que la demande vient du parti Les Démocrates.

Pour l’ancien ministre d’Etat Alassane Soumanou Djimba, Président d’honneur du parti d’opposition Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), Patrice Talon voit en Boni Yayi et les responsables du parti Les Démocrates, les instigateurs de tout ce qui s’est passé. Il faut donc changer d’approche. Il faut trouver la manière d’atteindre le cœur de Patrice Talon afin d’obtenir la libération de Reckya Madougou, Joël Aïvo et tous autres détenus. Pour y arriver, l’ancien ministre d’Etat, plusieurs fois Président intérimaire de la République sous Boni Yayi, Alassane Soumanou Djimba demande l’implication de la Première Dame, Claudine Gbènagnon Talon, de la Vice-présidente, Mariam Chabi Talata et des leaders religieux de tous bords. C’est au cours d’une rencontre avec les militants Fcbe que le ministre honoraire a exhorté la Première Dame et la Vice-Présidente à intercéder auprès du chef de l’Etat pour la libération de Reckya Madougou et Joël Aïvo.

« …nous voudrions ensemble avec toutes les personnalités de bonne volonté civiles, religieuses et politiques, nous pensons toujours à nos prisonniers. Nous pensons toujours à nos exilés. Nous voulons toucher le cœur du président Patrice Talon parce que, si vous ne le savez pas, le président Patrice Talon est un homme sensible, c’est un homme de cœur. Nous avons eu l’occasion, le 1er août 2022, face à une exécution des hauts faits guerriers du royaume d’Abomey, expression chantée, mimée et dansée des rudes combats menés par les amazones, Patrice Talon a          coulé les larmes. Il a dû faire recours à son mouchoir, heureusement que la Première Dame était à son côté.

Ça veut dire que nous n’avons pas encore atteint le cœur de Patrice Talon dans les demandes de libération des prisonniers et le retour des exilés. Nous n’avons pas encore trouvé la personne qui puisse lui parler correctement pour que notre sœur Reckya Madougou, Joël Aïvo et autres sortent de la prison. Nous disons quand même merci d’avoir promis la libération des jeunes étudiants. Nous souhaitons que ça se fasse avant le 1er janvier. Quant à Reckya Madougou et les autres, ils peuvent compter sur la Fcbe. Nous leur demandons d’être sereins. Nous aurions proposé que des religieux et d’autres personnes, notamment la Vice-présidente, Grande chancelière et la Première Dame s’associent à nos efforts pour parler au chef de l’Etat pour qu’enfin nous puissions réussir à faire sortir nos camarades de prison pour que vive et prospère la démocratie béninoise ». Ainsi s’exprimait le ministre honoraire Alassane Soumanou Djimba.

Toute démocratie qui ne nourrit pas son peuple est un poison

Actualité oblige, le ministre honoraire, dans son adresse aux militants Fcbe, est revenu sur le rôle salvateur joué par le parti dont il est le président d’honneur lors des échéances électorales de 2020 à 2023. Il martèle que la Fcbe a sa ligne mais c’est un parti d’opposition. Tout comme en France où il y a plusieurs courants à la Droite et à la Gauche, la Fcbe n’est pas un parti d’opposition radicale, mais personne ne peut dire que ce n’est pas un parti d’opposition.

« Je voudrais vous remercier pour votre résilience, pour le courage que vous avez eu parce qu’être opposant aujourd’hui dans ce pays, ce n’est pas facile. Parce que les vrais opposants, c’est peut-être ceux qui ont été les amis personnels du président de la République. Est-ce que pour être opposant, il faut avoir été ami personnel du chef de l’Etat ? Je pense qu’il faut seulement être un parti qui a fait sa déclaration au Ministère de l’intérieur. Malgré cela, vous tenez bon. Aujourd’hui donc, nous avons un privilège, nous sommes un parti d’opposition qui a pris part à plusieurs élections à savoir communales, présidentielle et législatives. Nous avons encore ce droit d’apprécier le code électoral, le code de l’administration territorial, parce qu’en prenant part aux élections communales, présidentielle et législatives, nous avons mis à rudes épreuves le système partisan et la loi électorale. Souvenez-vous qu’en 2020, lorsqu’on prenait part aux élections communales, nous avons permis de voir les faiblesses de la loi électorale.

En pleine élection des maires, le processus a été suspendu et une loi a été votée en catimini. Il a fallu que nous soyons là pour qu’on voit cette faille. On n’a plus élu des maires mais on les a désignés, contrairement à la loi, tout comme un match de football. On change les lois au moment où le match a démarré. On n’avait jamais vu ça. C’est grâce aux Fcbe. Secundo, nous avons pris part aux élections présidentielles. Notre participation a permis de voir les défaillances au niveau de l’organisation. On a vu des gens, agents électoraux chargés d’organiser les élections, transformés en agents électeurs pour cacheter les bulletins uniques.

Si on n’était pas parti, est-ce qu’on allait voir cette faille ? C’est une défaillance et nous souhaitons que cela soit corrigé. Enfin, notre participation a prouvé à la face du monde qu’au Bénin, nous devons faire beaucoup attention pour que la démocratie béninoise ne soit pas transformée en démocraphobie, c’est-à-dire une démocratie qui fait peur. Or, toute démocratie qui ne nourrit pas son peuple est un poison. C’est en cela que je vous invite à faire tous vos efforts pour que la Fcbe soit ce parti d’opposition qui prône la paix, qui lutte contre toutes formes de violence et qui a le courage de dire oui quand c’est bon et de dire non quand ce n’est pas bon. Je voudrais vous remercier du fait que vous avez compris que ce qui nous unit doit être plus fort que ce qui devrait nous opposer ».

Vote du budget

« Je voudrais dire que nous apprécions à sa juste valeur tout ce qui vient d’être décidé à l’Assemblée nationale en ce qui concerne le vote du budget qui, pour nous est une prévision chiffrée. Le budget, ce n’est pas que les 3200 milliards qui sont disponibles dans les caisses de l’Etat. C’est une prévision en 12 mois. Il faut compter sur les recettes de la douane, sur les impôts, la coopération. En tant que parti d’opposition, nous prenons acte de ce qui a été fait parce que les débats ont été techniques mais le vote a été politique. A la Fcbe, nous allons surveiller l’exécution de ce budget. Nous serons prêts à tout moment à faire des observations et apporter nos propositions.

C’est en cela que je voudrais remercier le gouvernement qui a mis un accent sur le social en allant jusqu’à 41% du budget national. Je voudrais également les remercier pour avoir donné un privilège à l’enseignement et à l’éducation nationale parce que à la Fcbe, c’est l’école d’abord, l’éducation avant tout. Pour nous, pour un pays comme le Bénin qui s’engage dans la démocratie, l’éducation doit être privilégiée. Nous remercions également pour avoir pris les dispositions pour que des améliorations soient apportées au niveau de la santé mais au ministre de la santé et à son équipe, nous souhaitons qu’au Bénin une femme enceinte ne soit plus obligée de faire 10km à pied avant de trouver une maternité. Ce qui veut dire qu’il faut consolider les centres de santé de soins primaires.

Nous aurions voulu que les lycées techniques qui ont été annoncés soient construits. Mais ne tombons pas sur le revers. Il faut penser à des centres de formation des créateurs d’entreprises parce que notre expérience nous a prouvé que les gens sortent des lycées techniques mais ne savent pas comment entreprendre. Il faudrait aussi penser à la fixation de meilleures jeunes filles, en créant des lycées des jeunes filles d’excellence pour lutter contre le harcèlement sexuel, l’abandon ».

B.H

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