Par son représentant, le ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Yvon Détchénou, le gouvernement était devant la représentation nationale le 30 novembre 2023. C’était pour apporter des éléments de réponse suite aux questions orales avec débat adressées par le député de l’opposition, Gafari Adéchokan au sujet des expropriations des terres par le gouvernement de Patrice Talon dans les localités de Xwlacodji, à Cotonou, et Togbin dans la commune d’Abomey-Calavi. Après l’exposé du ministre Détchénou qui a fait savoir en substance que le gouvernement a agi suivant les textes de la République notamment la Constitution qui a prévu les conditions pour une expropriation pour cause d’utilité publique, les expulsions forcées, des députés aussi bien de l’opposition que du camp adverse se sont prononcés. Au nombre des interventions, celle du député Midofi Antonin Hounga du parti d’opposition Les Démocrates.

 

Lire l’intervention de l’élu de la sixième circonscription électorale.

« Monsieur le ministre, en quoi le déplacement que nous appelons déguerpissement était-il une priorité pour le gouvernement surtout dans un contexte où les populations béninoises croupissent sous la faim et la misère et peinent à satisfaire leurs besoins fondamentaux.

Monsieur le ministre, en procédant au déguerpissement tel que vous êtes en train de le faire, le gouvernement n’accroit-il pas la paupérisation dans notre pays ?

Quels sont les moyens de sensibilisation déployés par le gouvernement pour vraiment faire un déguerpissement à visage humain ou une libération à visage humain qui privilégie et protège les droits de la population ?

_Monsieur le ministre, au lendemain de la prise du pouvoir du président Talon, une vaste opération de déguerpissement manu militari a été menée sur toute l’étendue du territoire national. À la date d’aujourd’hui, il est regrettable de constater que le ratio entre les espaces libérés sous le prétexte d’embellissement des voies publiques et les espaces exploités est très faible.

Monsieur le ministre, je voudrais vous dire que les périodes choisies font que le peuple se demande s’il est dans son propre pays.

Pour finir, pour ma part, en tant que député, le gouvernement devait faire preuve de compassion et initier une vraie discussion avec les concernés afin de trouver un moyen de les accompagner avant de les déguerpir. C’est cela le rôle d’un père de la nation. Il ne faut pas toujours penser à soi en premier lieu. Il faut aussi souvent penser aux autres tout en gardant à l’esprit que l’arrogance, la brutalité et le manque de compassion ne gèrent pas une relation. Comme l’a dit le Docteur Thomas Boni Yayi, une démocratie qui ne nourrit pas son peuple est une démocratie nescafé! »

 

M.M

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