Alors qu’il avait promis de faire un mandat présidentiel et de disparaitre à l’image de Nelson Mandela, Patrice Talon a finalement revu sa position pour en briguer un second. A quelques deux ans de la fin de cette épopée, ses sbires veulent faire de son départ un évènement historique au Bénin. Si ses prédécesseurs sont tous partis sans guéguerre et dans le respect de la loi fondamentale, le départ en 2026 de l’homme de la Rupture ne devrait contrairement à ces esprits remuants, non plus être un fait naissant.
Surgir, agir et disparaitre ! C’était le slogan auquel, Patrice Talon s’était accroché en 2016. Devenant Chef de l’Etat, il n’avait de cesse de jurer et d’expliquer à qui voulait le croire, qu’il n’était là que pour un seul mandat. Faisant de cette initiative un devoir moral, l’homme souhaitait ainsi rentrer dans l’histoire comme un certain Nelson Mandela de l’Afrique du Sud. Tel l’appétit, cet objectif a au fil du temps été troqué. Entrant dans une nouvelle dynamique, Patrice Talon Président de la République y a finalement renoncé. Refusant dès lors d’écrire une page dans l’histoire en devenant le premier Chef de l’Etat du Bénin ayant renoncé à un second mandat, le locataire de la marina a lancé en 2021 les jalons d’un second. En conquérant à nouveau le fauteuil présidentiel pour un second exercice, son entourage fait à quelques mois de la fin de son dernier mandat feu de tout bois, pour convaincre les béninois et la communauté internationale, de ce qu’il ne briguera guère un troisième. Patrice Talon lui-même a évoqué le sujet à maints égards. C’est rassurant que ça se sache.
Seulement, l’information est portée au point où l’on pourrait s’imaginer que l’homme en acceptant de quitter le pouvoir, fait œuvre utile. Loin de là. Ce faisant, Patrice Talon ne fait que se conformer à la Constitution qu’il a lui-même juré de respecter. Surtout que depuis l’ère du renouveau démocratique, le Bénin n’a jamais connu une instabilité politique quant au fauteuil présidentiel, il n’est pas question que l’on fasse du Chef de l’Etat actuel un héros, juste parce qu’il a décidé de quitter en 2026 le pouvoir ou encore parce qu’il a réussi à réviser cette Constitution sans y ouvrir une brèche de troisième mandat. Tous ses prédécesseurs même les plus soupçonnés ayant déjà relevé le défi de quitter à temps le pouvoir, avaient ainsi mis la barre haut. Au point où le chantre du Nouveau départ n’a plus rien à prouver dans ce sens. Si le vent du troisième mandat qui souffle dans la sous-région n’a jamais ébranlé le Bénin, 2026 ne devrait donc pas faire exception avec Patrice Talon. C’est le contraire qui aurait étonné.
J.G