« Après 2016, le Bénin n’a jamais réussi à organiser des élections inclusives, transparentes, équitables et pacifiques », peut-on lire, vendredi dernier sur un post Facebook de l’ancien chef d’Etat du Bénin, devenu depuis quelques jours le président du parti d’Opposition Les Démocrates. Boni Yayi affirme avoir adressé une requête à l’Union Africaine, la CEDEAO, les partenaires bilatéraux et aux autres partenaires de la communauté internationale les invitant à diligenter au Bénin une mission pour s’enquérir du cadre institutionnel mis en place par le Président Talon dans la perspective des élections générales de 2026.

 

« J’ai informé cette communauté internationale que ce cadre n’est pas inclusif du fait de l’absence des représentants de l’opposition dans les instances chargées d’organiser les prochaines élections municipales, communales, législatives et présidentielles dans presque 2 ans. Pour le parti Les Démocrates donc, depuis 2016, ce n’est qu’en 2023 que les élections ont été vraiment inclusives avec la participation du parti de Boni Yayi qui a levé 28 sièges à l’Assemblée nationale. Cette embellie devrait se poursuivre lors des élections générales de 2026. Pour ce rendez-vous attendu de toute le classe politique et qui devrait consacrer la fin du 2e et dernier mandat de Patrice Talon, la participation du parti Les Démocrates ne devrait être le seul critère pour qualifier lesdites élections d’inclusives.

Boni Yayi veut des élections libres, transparentes, équitables et pacifiques. Et pour cela, il faudra que l’opposition soit représentée dans l’institution en charge de l’organisation des élections, la Commission électorale nationale autonome (Céna). Seulement, c’est en 2021 qu’ont été installés les membres de la nouvelle formule de la Céna pour un mandat de 5 ans. La loi a prévu que le Conseil électoral, la première instance de direction et de supervision soit composée de 5 membres désignés par le président de la République, le chef de file de l’Opposition, les deux tendances de l’Assemblée nationale et l’Assemblée générale des magistrats. Dans une Assemblée nationale où majorité et minorité parlementaires étaient tous de la Mouvance présidentielle, il ne restait que l’unique choix du chef de file de l’opposition pour représenter l’œil de l’opposition. Mais que peut faire Sanni Gounou seul contre tous ? Avec la nouvelle donne, si c’est aujourd’hui que les membres de la Céna seraient désignés, l’Opposition pourrait avoir au moins deux représentants sur cinq.

C’est certainement l’option idéale pour le parti Les Démocrates. Mais dans l’état actuel des choses, c’est presque impossible. C’est pourquoi le président du parti Les Démocrates demande l’implication de l’Union Africaine, la CEDEAO, les partenaires bilatéraux et aux autres partenaires de la communauté internationale afin qu’un mission soit diligentée pour auditer le processus électoral. Boni Yayi espère par-là qu’il sera constaté la quasi absence de l’Opposition, ce qui n’est pas gage d’une élection libre, équitable, juste et apaisée.

 

M.M

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici