L’action du président sortant Patrice Talon à la tête du Bénin depuis 10 ans, et qui devrait se poursuivre avec Romuald Wadagni, après son élection en avril 2026 a-t-il pour finalité de se passer, à la longue de l’aide publique au développement ? Lors de son message sur l’état de la Nation, le chef de l’Etat a, de façon subtile, évoqué le sujet. Refusant de jeter des chiffres pêle-mêle pour illustrer son bilan depuis 2016, Patrice Talon a répondu à un questionnaire.
« Le Bénin a-t-il enfin trouvé la voie pour son développement ? A-t-il entamé son progrès de sorte à devenir, lui aussi, un pays développé susceptible de se passer de l’aide au développement apportée par d’autres, parfois avec mépris ? Est-il un pays où l’éducation nationale, la formation technique et professionnelle, la route, l’eau, l’électricité, l’emploi, la santé, le cadre de vie durable assaini et beau, la sécurité et la paix, progressent chaque jour ? Est-il un pays qui ne fait plus honte à ses enfants, mais leur procure plutôt fierté et espoir ? Un pays que d’autres admirent et envient ? Autrement dit, le Bénin est-il aujourd’hui un pays où tout s’améliore jour après jour, où l’espoir est désormais permis, de sorte que ce qui n’est pas encore acquis ne paraisse plus inaccessible ? ». Parmi ce lot de questions, il y a une qui frappe, le Bénin a-t-il entamé son progrès de sorte à devenir, lui aussi, un pays développé susceptible de se passer de l’aide au développement apportée par d’autres, parfois avec mépris ? Cette question illustre le sentiment de l’homme, obligé qu’il était de recourir, malgré lui, à l’aide publique au développement avant de faire certaines réalisations, pour lesquelles aujourd’hui il est applaudi. Mais s’il le pouvait, Patrice Talon allait s’en passer, ayant fait le constat que ceux qui apportent cette aide, le font parfois avec du mépris. Le Bénin ne se plaît donc pas dans cette posture de tendre toujours la main, contrairement à ce que d’autres Nations pensent. Et le sentiment du chef de l’Etat, c’est que tel que le développement a été amorcé ces 10 dernières années, si le Bénin maintient le cap, les années à venir, il arrivera le moment où le Bénin pourra, en toute dignité, refuser l’aide au développement. En répondant oui à toutes ces questions, Patrice Talon le croit fermement et il lance la balle dans le camp des dirigeants à venir. Et cela peut arriver déjà avec le prochain président.
B.H