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Couverture responsable des élections générales de 2026: L’appel de l’Odem aux professionnels des médias

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 CONFERENCE DE PRESSE

24 Décembre 2025

Mesdames et Messieurs les journalistes

Chers consœurs et confrères

Bonjour

L’observatoire de la déontologie et de l’éthique dans les médias est heureux de vous recevoir en cette veille de la Noël qui annonce le crépuscule de l’année 2025 et l’aurore d’une aube nouvelle faite d’espérances. A vous et à vos familles, je souhaite d’excellentes fêtes de fin d’année.

Elections générales 2026, quel code de conduite pour le journaliste professionnel, tel est le cœur de cette conférence de presse à laquelle l’Observatoire a le plaisir de vous convier.

Conformément à sa mission, l’Observatoire organise cette rencontre pour mettre en état de veille déontologique et éthique tous les professionnels des médias alors que les campagnes des élections générales de 2026 s’ouvrent dès le 26 décembre prochain.

C’est bien pour la première fois de notre histoire démocratique, que trois élections se tiennent au cours de la même année. Et la presse reste avoir une grande responsabilité devant l’histoire.

Cette responsabilité est encore plus grande aujourd’hui au regard du contexte particulièrement préoccupant dans lequel se tiennent nos élections.

Les tensions politiques, les diverses tentatives de coups de forces dans le processus démocratiques sont des éléments qui nous convoquent notre professionnalisme, notre éthique et déontologie.

Nous vivons malheureusement à une époque où la disette morale et le marasme intellectuel ambiant ont atteint des proportions alarmantes, où les valeurs jamais contestées de probité, de tolérance, de solidarité, de cohésion nationale sont relativisées avec une aisance déconcertantes.

La peur, l’angoisse et l’hypocrisie largement partagées deviennent des handicaps à la collecte, au traitement et à la diffusion d’informations vraies et crédibles. Tout le monde refuse une interview, personne ne veut se prononcer pour permettre aux journalistes de construire les histoires qui retracent la vie de notre Nation.

La désinformation prend de l’ampleur et les réseaux sociaux sont devenus le théâtre ahurissant de nos débordements. Aucune nation ne peut avancer si les médias végètent dans l’apathie, l’incompétence et la misère.

Si les pouvoirs publics ont une grande responsabilité dans la promotion d’un environnement sécurisé pour le libre exercice du métier du journalisme au Bénin, les professionnels des médias eux-mêmes ont l’obligation d’exceller par leurs savoir-faire, leur savoir-être et leur savoir vivre.

Le journaliste ne vit ni de chantage ni d’escroquerie. Ça n’est pas le métier. Le journaliste n’est pas l’appendice d’un parti politique, d’un pouvoir ou d’un groupe d’intérêt économique.

Nous avons observé de plus en plus des titres siamois dans la presse béninoise avec les mêmes fautes et aux mêmes endroits. L’article 6 du CDEM condamne ces pratiques. Nous avons observé des titres injurieux et calomnieux répétés pour des organes que nous avons déjà condamnés par le passé. La responsabilité sociale du journaliste évoquée par l’article 2 du CDEM rappelle que le journaliste publie uniquement les informations dont l’origine, la vérité et l’exactitude sont établies.  Nous avons observé une presse pauvre en investigation, qui lit et relaye  uniquement des communiqués officiels et des comptes-rendus de réunion.

Où sont-ils passés, Jerôme Badou, Thomas Megnassan, Jerôme Carlos et j’en passe, ces aînés aux mémoires éternelles dont les voix et les plumes faisaient hier encore la fierté de notre presse nationale.

Nous devons assumer notre histoire, prendre notre courage à deux mains et affronter tous les obstacles de notre époque pour rester fiers et dignes succédanés  d’un métier aussi noble que le journalisme. Il s’agit d’un devoir absolu, fondé a priori, qui devrait nous amener à mettre l’humain au cœur notre engagement.

La presse béninoise à ce rendez-vous de l’histoire devra assurer et assumer son rôle d’éveilleur de conscience ; elle devra dire NON aux manipulations et ne jamais servir de relais à la haine, à la violence et à la vengeance. Et particulièrement pour les presses en ligne, la responsabilité est encore plus grande au regard de la viralité de l’information en ligne. L’article 21 du CDEM rappelle que le journaliste s’oblige à ne pas sacrifier la précision, l’exactitude et la véracité de l’information au profit de la vitesse. Le rectificatif des publications erronées en ligne doit être instantané et transparent.

Les élections générales de 2026 sont un test pour le journalisme de qualité au Bénin et nous devons le réussir brillamment en restant les porte-voix de ces populations sans voix dont les chances de se faire entendre reposent sur nos consciences professionnelles. Serions-nous capables d’être le porte étendard des minorités, la plume des opprimés réduits au silence du cachot, l’espoir des millions de béninois, la concrétisation de notre devise nationale : Fraternité-Justice-travail ?

L’histoire nous attend et la 9è mandature de l’ODEM en a pris la mesure.

 C’est pourquoi l’ODEM lance un appel solennel à tous les professionnels des médias pour un engagement professionnel et éthique inconditionnel dans la couverture des élections générales 2026 du Bénin dont les campagnes s’ouvrent dans quelques jours.

L’Observatoire invite les pouvoirs publics à protéger et à sécuriser les journalistes au cours de cette période sensible de notre démocratie pour servir et honorer l’article 1er de notre CDEM à savoir l’honnête et le droit du public à des informations vraies. La meilleure manière de construire en toute transparence le développement, c’est d’ouvrir large le champ de l’investigation journalistique dans tous les projets exécutés.

L’ODEM renouvelle son engagement à vos côtés pour une presse de grande qualité au service du développement de notre pays. Ensemble, mobilisons-nous  pour des Médias libres et responsables, respectueux de la déontologie et de l’éthique professionnelle.

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